Les députés ont adopté, ce vendredi 2 mai, en commission une proposition de loi créant un « droit à l’aide à mourir », assorti de strictes conditions.
Le texte d’Olivier Falorni (groupe MoDem) a été adopté par 28 députés contre 15 et une abstention. Soutenu par la majorité des représentants de la gauche et des groupes macronistes, et âprement combattu par ceux du RN et de LR, il permettrait aux malades souffrant d’une « affection grave et incurable » qui « engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale » et ne supportant plus leurs souffrances, de recevoir ou de s’administrer une substance létale.
La commission des affaires sociales avait déjà approuvé à l’unanimité avant la pause parlementaire une proposition de loi sur les soins palliatifs défendue par Annie Vidal (Renaissance). Les deux textes sont issus du projet de loi « relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie » porté au printemps 2024 par la ministre de la Santé Catherine Vautrin, et qui n’avait pu aller à son terme en raison de la dissolution.
Les débats dans l’hémicycle sur les deux textes commenceront le 12 mai pour deux semaines, avec une discussion générale commune, et deux votes solennels prévus le 29 mai.
Des critères d’éligibilité
Tout au long des débats en commission, Olivier Falorni et ses co-rapporteurs dont trois députés de l’opposition ont eu à cœur de rester au plus près de « l’équilibre » du texte proposé. In fine seuls 68 amendements sur plus de mille en discussion ont été adoptés.
Ainsi l’article-clé du texte définissant les critères d’éligibilité à l’aide à mourir a-t-il été à peine retouché. Ces cinq critères cumulatifs sont : être âgé d’au moins 18 ans ; français ou résidant en France ; atteint d’une « affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale »; cette dernière provoquant une « souffrance physique ou psychologique » réfractaire aux traitements ou insupportable ; être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée. Dans sa version initiale, le projet de loi prévoyait que le pronostic vital soit engagé « à court ou moyen terme » – la difficulté étant de savoir ce que recouvre cette notion de « moyen terme ».
Les députés ont par ailleurs décidé de laisser aux patients le libre choix entre auto-administration du produit létal et administration par un soignant volontaire pour le faire, alors que le texte initial prévoyait que celle-ci ne soit possible que lorsque le patient « n’est pas en mesure physiquement d’y procéder ». Une évolution contestée notamment par la députée Horizons et ancienne ministre de la Santé Agnès Firmin-Le Bodo.
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Publish date : 2025-05-02 16:18:00
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