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Energie : comment les ponts de mai ont fait baisser les prix de l’électricité sur les marchés de gros

Energie : comment les ponts de mai ont fait baisser les prix de l’électricité sur les marchés de gros

Un seuil symbolique a été dépassé. Pour la première fois depuis juillet 2024, le prix de l’électricité sur le marché de gros est passé sous la barre symbolique de zéro euro, rapporte le journal Les Echos. Le journal, qui s’appuie sur les données d’Epex Spot, indique que le tarif journalier moyen s’est établi à -1,05 euro par mégawatt heure (MWh), plaçant la France au plus bas des grands marchés européens.

Le phénomène arrive lorsque la production dépasse la consommation. Ces derniers jours, la situation s’expliquerait par la conjonction de deux phénomènes : un ensoleillement particulièrement fort et une consommation exceptionnellement basse, liée aux jours fériés du mois de mai.

Le signe d’une pression prolongée sur le réseau

Le marché de gros représente le marché sur lequel l’électricité et le gaz sont achetés et vendus avant que l’énergie soit livrée sur le réseau pour les clients finaux, qu’ils soient particuliers ou professionnels, explique le site comparateur des prix de l’énergie Kelwatt. Néanmoins, malgré la baisse observée sur les marchés de gros, cela ne signifie pas pour autant que les prix de l’électricité aux consommateurs finaux vont aussi diminuer, comme le rappellent les données du bilan énergétique de la France en 2023, publiées en avril dernier.

Si cet épisode est particulièrement notable, c’est parce que le tarif négatif concerne le marché « day-ahead », soit celui sur lequel l’électricité est échangée la veille pour le lendemain, précise le journal. Il ne s’agit donc pas d’un simple prix horaire ponctuel, mais bien d’une moyenne journalière négative, signe d’une pression prolongée sur le réseau. « L’électricité étant difficile à stocker à grande échelle, le système électrique doit constamment équilibrer l’offre et la demande en temps réel », explique le site Eurelectric. « En période de faible demande et d’offre élevée, des prix de l’électricité extrêmement bas, voire négatifs, peuvent survenir. Cela signifie que les producteurs doivent payer pour injecter leur électricité dans le réseau. »

Des épisodes de plus en plus fréquents

Avec l’essor des énergies solaires et éoliennes, qui pèsent sur le système électrique, les prix négatifs de l’électricité sont de plus en plus fréquents, non seulement en France mais aussi dans le monde, selon un rapport récent de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), publié fin 2024. En 2022, la CRE relevait ainsi 102 heures de prix négatifs (1,2 % du temps) dans l’hexagone, contre 147 heures en 2023 (1,7 %), et pour atteindre 359 heures sur l’ensemble de l’année 2024, soit près de 4,1 % du temps total annuel.

Si ces baisses de prix peuvent sembler bénéfiques à court terme pour certains consommateurs industriels, elles mettent sous pression la filière énergétique, rappelle le journal Les Echos. Certains producteurs peuvent subir des pertes financières lorsqu’ils vendent leur électricité à perte. Pour le premier semestre 2024, les pertes liées à ces heures négatives sont estimées par la CRE à environ 80 millions d’euros.



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Publish date : 2025-05-11 15:30:00

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