142 milliards. C’est le montant du contrat de ventes d’armes avec l’Arabie saoudite de Mohamed ben Salmane, dit MBS, que revendique un communiqué de la Maison-Blanche, ce mardi 13 mai. Un montant gigantesque, très peu détaillé. Délais de livraison, systèmes qui seraient achetés ou noms des sociétés américaines concernées n’ont pas été précisés.
Selon le communiqué, le contrat de défense va permettre à la monarchie saoudienne de se procurer « des équipements militaires de pointe auprès d’une douzaine d’entreprises de défense américaines », en particulier dans les missiles, la sécurité maritime, les systèmes de communication et la défense aérienne. Ce serait « le plus grand contrat d’armement de l’histoire ». Cet accord fait partie d’un ensemble plus vaste de promesses d’investissement, d’un montant avancé de 600 milliards de dollars, entre les deux pays amis.
7e budget militaire au monde
« C’est une excellente publicité, qui donne l’impression que ce voyage a été un succès spectaculaire », observe auprès du média économique Bloomerg Bruce Riedel, ancien analyste à la CIA et conseiller à la Brookings Institution, think tank américain. « Mais les chiffres ne concordent pas », poursuit le professeur.
Les dépenses militaires saoudiennes en 2024 étaient de 80,3 milliards de dollars, selon des estimations de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Le royaume se place au 7e rang mondial en termes de budget alloué à la défense.
Pour le premier déplacement à l’étranger du second mandat de Donald Trump, en dehors des funérailles du pape François, les annonces de contrats pleuvent. 20 milliards de dollars investis par la société saoudienne DataVolt sur l’intelligence artificielle aux Etats-Unis, ou encore 80 milliards de dollars de contrats technologiques impliquant Google, Uber, les éditeurs de logiciels Oracle et Salesforce et le fabricant de semi-conducteurs AMD.
MBS, de « paria » à partenaire
« Il n’y a jamais eu de tournée pouvant rapporter, au total, 3 500 à 4 000 milliards de dollars en seulement quatre ou cinq jours », s’est vanté le président des Etats-Unis ce jeudi, lors d’une rencontre avec des chefs d’entreprise à Doha, la capitale du Qatar, où il poursuivait sa visite dans la région.
210 avions (160 et 50 en option) du constructeur américain Boeing ont été commandés par la compagnie Qatar Airways, pour une valeur de 96 milliards de dollars, annonçait la Maison-Blanche ce mercredi. Quelques heures avant, Donald Trump parlait de « 200 milliards pour 160 avions ». Une illustration du flou sur les chiffres exacts.
Lors de son premier voyage présidentiel en 2017, en Arabie saoudite, le milliardaire républicain avait signé avec MBS un engagement pour 110 milliards de dollars de dépenses saoudiennes en armes américaines. Une trentaine de milliards de dollars de ventes militaires à Riyad ont pour l’instant découlé de cet accord, d’après une fiche d’information du 20 janvier dernier du département d’Etat.
En 2021, Joe Biden prononçait un arrêt de la vente d’armes à l’Etat du Golfe. Le démocrate avait promis de traiter le royaume en « paria », notamment en raison de l’assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi. De retour au pouvoir en janvier 2025, Donald Trump s’est empressé de rétablir une relation (très) étroite avec le prince héritier saoudien. Priorité aux contrats juteux.
Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/arabie-saoudite-etats-unis-le-vaste-flou-autour-du-plus-grand-contrat-darmement-de-lhistoire-7TEDJLWROZATDL3KPV7SO64BEY/
Author :
Publish date : 2025-05-15 16:30:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.