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Ventes de livres : Virginie Grimaldi et Nicolas Demorand, même combat ?

Ventes de livres : Virginie Grimaldi et Nicolas Demorand, même combat ?


La santé mentale est-elle devenue le nouveau sujet porteur ? Depuis janvier, entre le formidable livre d’Adèle Yon (Mon vrai nom est Elisabeth, sur son arrière-grand-mère lobotomisée en 1950) et le récit de Nicolas Demorand (Intérieur nuit, sur son trouble bipolaire), on ne parle (presque) plus que de ça.

Voici que c’est Virginie Grimaldi qui s’y colle dans son nouveau roman, Les Heures fragiles. Il y est question d’une femme qui se retrouve seule avec sa fille, Lou, après avoir été quittée par son mari. Lou a des pensées suicidaires, et sa mère lui vient en aide. Virginie Grimaldi en parlait ainsi cette semaine sur les ondes de France Inter : « Mon adolescence, qui a été très fragile, est restée une zone vraiment sensible. J’ai été comme Lou à avoir des idées noires, à avoir besoin de voir des professionnels. Et maintenant, je suis mère d’un adolescent, et on sait que les adolescents aujourd’hui ne vont pas très bien… Je parle souvent des troubles mentaux, j’avais parlé de la bipolarité dans un précédent roman. Ce sont des thèmes qui me sont chers, et je trouve ça bien qu’on arrive à en parler sans avoir honte. »

« Les heures fragiles » de Virginie Grimaldi domine le classement des ventes pour les fictions.

S’avouant elle-même victime « de crises d’angoisse et d’attaques de panique », elle n’oublie pas la jeune fille qu’elle fut : « Si je rencontrais celle que j’étais alors, je lui dirais que ça peut passer – et c’est ce que je dis à mon fils aujourd’hui : qu’on arrive à vivre avec. On peut être heureux avec ça. A une époque, je n’y croyais pas. Quand j’avais 17 ans, j’étais persuadée que ma vie serait un enfer et qu’elle ne valait pas le coup. S’il y a des ados qui ne vont pas bien, qui lisent Les Heures fragiles et qui peuvent se dire que ç’a m’est arrivé à moi, que je m’en suis sortie et qu’aujourd’hui ça va, c’est le meilleur résultat… » Le message est passé : en une semaine, Virginie Grimaldi a déjà vendu 35 000 exemplaires des Heures fragiles, soit autant que sa rivale Aurélie Valognes en deux mois avec La Fugue !

Du côté des essais, beaucoup de mouvement. Juste derrière Giuliano da Empoli et Nicolas Demorand, notre ancien collègue Olivier Pérou tire son épingle du jeu en se classant 3e avec La Meute, enquête coécrite avec Charlotte Belaïch qui raconte comme Jean-Luc Mélenchon tient LFI en humiliant ses équipes – on y apprend qu’il avait suggéré à Manuel Bompard de « s’acheter un cerveau ». Interrogé par l’AFP, Bompard n’a pas souhaité commenter ce « collage de ragots », disant ne pas être un « critique de fiction » (sic).

A la 6e place de ce classement des essais, notons le livre d’Anthony Berthou : Remettez du bon sens dans votre assiette. 41 préjugés déconstruits par un nutritionniste. On savait qu’il est à la mode de déconstruire l’histoire ou le genre, on ignorait qu’il fallait désormais en faire de même avec les protéines ou les légumes. A part ça, deux « fils de » médiatiques cherchent l’un à se relancer, l’autre à se faire un prénom : avec La Soif de honte (12e), Nicolas Bedos attend sa réhabilitation ; avec Napoléon Bonaparte. L’Empire des livres (14e), Louis Sarkozy se positionne en homme politique en devenir. Ils sont actuellement au coude-à-coude. Lequel des deux se distinguera ?



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Author : Louis-Henri de La Rochefoucauld

Publish date : 2025-05-16 16:50:00

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