Israël a accepté une proposition de cessez-le-feu à Gaza formulée par le président américain Donald Trump, a indiqué jeudi 29 mai la porte-parole de la Maison-Blanche. « Je peux confirmer que l’envoyé spécial (Steve) Witkoff et le président ont soumis au Hamas une proposition de cessez-le-feu qu’Israël a approuvée et soutenue. Israël a signé cette proposition avant qu’elle ne soit envoyée au Hamas », a déclaré Karoline Leavitt lors d’une conférence de presse. « Les discussions se poursuivent », a-t-elle ajouté. Pour l’heure, le mouvement islamiste palestinien a indiqué que la nouvelle proposition américaine ne répondait pas à ses demandes, mais qu’il examinait la réponse à lui donner.
Les infos à retenir
⇒ La nouvelle proposition américaine de cessez-le-feu à Gaza ne répond pas aux demandes du Hamas
⇒ Gaza : un ministre israélien appelle à employer « toute la force nécessaire »
⇒ La reconnaissance d’un Etat palestinien est « un devoir moral » et « une exigence politique », dit Emmanuel Macron
Gaza : un ministre israélien appelle à employer « toute la force nécessaire »
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir (extrême droite), a appelé ce vendredi à employer « toute la force nécessaire » contre le Hamas à Gaza, après les réserves exprimées par le mouvement islamiste palestinien sur la nouvelle proposition américaine de cessez-le-feu.
« Après que le Hamas a rejeté une nouvelle fois la proposition d’accord, il n’y a plus d’excuses (…). Nous avons déjà manqué trop d’occasions. Il est temps d’y aller avec toute la force nécessaire, sans sourciller, pour détruire et tuer entièrement le Hamas » dans la bande de Gaza, a-t-il écrit sur sa chaîne Telegram dans un message adressé au Premier ministre Benyamin Netanyahou.
Itamar Ben Gvir fait référence à la nouvelle proposition américaine de trêve dans la bande de Gaza visant à mettre fin à près de 20 mois d’une guerre dévastatrice dans le petit territoire palestinien, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
La reconnaissance d’un Etat palestinien est « une exigence politique », selon Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a déclaré ce vendredi depuis Singapour que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’était « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique », avant une conférence à l’ONU sur le sujet à laquelle il participera le 18 juin.
Sans dire clairement s’il reconnaîtrait un Etat palestinien à cette occasion, il a énuméré les conditions d’une telle reconnaissance : « libération des otages » détenus par le Hamas, « démilitarisation » du mouvement islamiste palestinien, sa « non-participation » à la gouvernance de cet Etat, une « réforme de l’Autorité palestinienne », la reconnaissance, par le futur Etat, d’Israël et de « son droit à vivre en sécurité », et la « création d’une architecture de sécurité dans toute la région ». « C’est ce que nous essaierons de consacrer par un moment important le 18 juin ensemble, et j’y serai », a-t-il dit au sujet de la conférence à l’ONU.
Emmanuel Macron veut « durcir la position » contre Israël s’il n’y a pas d’ouverture humanitaire
Lors de sa conférence de presse à Singapour, le président français a aussi affirmé que les Européens devaient « durcir la position collective » contre Israël « s’il n’y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours » dans la bande de Gaza.
Dans ce cas, l’Union européenne devra « appliquer » ses « règles », « c’est-à-dire mettre un termes à des processus qui supposent le respect des droits de l’Homme, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et appliquer des sanctions », a-t-il estimé, en référence à l’accord d’association entre les Vingt-Sept et Israël, qui va être réexaminé.
« Et donc oui, nous devons durcir notre position parce que c’est aujourd’hui une nécessité, mais j’ai encore l’espoir que le gouvernement d’Israël infléchira la sienne et que nous aurons enfin une réponse humanitaire », a-t-il ajouté.
Gaza : la proposition américaine de cessez-le-feu ne répond pas aux demandes du Hamas
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a indiqué jeudi soir que la nouvelle proposition américaine de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, acceptée par Israël selon la Maison-Blanche, ne répondait pas à ses demandes. Réagissant à cette proposition, le Hamas a indiqué qu’elle « signifie, en essence, la perpétuation de l’occupation, la poursuite des meurtres et de la famine », a déclaré dans la soirée à l’AFP Bassem Naïm, l’un des dirigeants en exil du Hamas. Cette proposition « ne répond à aucune des demandes de notre peuple, notamment l’arrêt de la guerre et de la famine », a-t-il ajouté, soulignant que le mouvement examinait la réponse à lui donner.
Selon deux sources proches des négociations, la nouvelle proposition américaine porte sur une trêve de 60 jours pouvant être étendue jusqu’à 70, et la remise par le Hamas de 10 otages vivants et 9 morts en échanges de la libération de prisonniers palestiniens au cours de la première semaine, et un deuxième échange sur le même nombre d’otages vivants et morts au cours de la deuxième semaine.
Liban : deux morts dans des frappes israéliennes
Deux hommes ont été tués jeudi dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban, a rapporté le ministère libanais de la Santé. L’agence nationale d’information (Ani, officielle) a fait quant à elle état de frappes et tirs d’obus contre plusieurs zones du sud du Liban.
Israël continue de mener des frappes régulières sur le sud du Liban malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre à sa guerre avec le Hezbollah. Selon le ministère de la Santé, « une frappe de drone de l’ennemi israélien » sur une zone boisée de la région de Nabatiyé a fait un mort. Ani a précisé que la personne tuée était « un employé municipal » dont la moto a été visée, ajoutant qu’elle tentait de réhabiliter des puits dans la région.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a de son côté affirmé avoir ciblé « un terroriste du Hezbollah » qui « réhabilitait un site utilisé » par le mouvement « pour gérer son réseau de tir et de défense ». L’armée a par la suite annoncé avoir ciblé « plusieurs sites militaires » au Liban où le Hezbollah comptait de l’armement. Le ministère libanais a aussi indiqué que des tirs israéliens sur la ville frontalière de Kfar Kila avaient causé la mort d’un deuxième homme. L’armée israélienne n’a pas réagi dans l’immédiat.
L’armée israélienne a intercepté un missile tiré du Yémen
L’armée israélienne a annoncé jeudi avoir intercepté un missile tiré du Yémen après le déclenchement des sirènes d’alerte antiaériennes dans le centre du pays, selon un communiqué. « Après le retentissement des sirènes il y a peu dans plusieurs régions d’Israël, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté », a indiqué l’armée dans un communiqué. Plusieurs explosions ont été entendues au loin dans le ciel au-dessus de Jérusalem.
Cette annonce intervient deux jours après que l’armée israélienne a indiqué avoir intercepté un missile et un autre projectile tirés depuis le Yémen. Ces tirs ont été revendiqués par les rebelles houthis, soutenus par l’Iran. Les rebelles du Yémen ont affirmé avoir tiré un « missile balistique hypersonique » sur l’aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv. Les Houthis ont lancé à plusieurs reprises des missiles et des drones en direction d’Israël depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023.
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Publish date : 2025-05-30 08:05:00
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