Trois ex-militaires, dont un aurait travaillé un temps pour l’Elysée, et deux civils, ont été mis en examen le 24 mai pour diverses infractions d’atteinte au secret défense, a indiqué ce mardi 3 juin le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.
Ces quatre hommes et une femme sont mises en cause pour soustraction, détournement, reproduction et divulgation de secret de défense nationale, mais aussi pour exercice sans autorisation, en bande organisée, d’activité d’intermédiaire ou d’agent de publicité pour la fabrication ou le commerce de matériels de guerre, armes, munitions. Plusieurs sources ont tempéré la portée du dossier auprès de l’AFP, ce qui s’illustre par le fait que les cinq personnes ont été placées à ce stade sous contrôle judiciaire, d’après le parquet.
Selon le ministère public, il est reproché à ces cinq personnes « d’avoir créé ou exercé dans une société se présentant comme d’intelligence économique et ils sont soupçonnés d’avoir utilisé à cette fin certains éléments classés secret défense, obtenus dans le cadre de leurs fonctions actuelles ou passées au sein de l’armée pour trois d’entre eux ». La société s’appelle Archange Solutions Osint, selon deux sources proches du dossier. « Rien ne laisse craindre à ce stade qu’ait été mise en danger aucune opération militaire ni la santé des personnes », a souligné le ministère public. « Il ne ressort pas de la procédure que la société litigieuse ait été particulièrement active », a-t-il aussi ajouté.
Un Français né au Tadjikistan
Selon l’une des sources proches du dossier, des activités illégales en lien avec la Russie auraient été avancées par les enquêteurs, mais ne seraient pas retenues à ce stade par les juges. D’après une autre source, l’infraction criminelle d’intelligence avec une puissance étrangère n’aurait d’ailleurs pas été retenue.
David B., un Français né au Tadjikistan en 1991 et qui a fondé en septembre dernier Archange Solutions Osint, est selon l’une des sources proches du dossier le principal mis en cause. Selon un article d’Intelligence Online, il a travaillé un temps pour l’Elysée, une information confirmée par deux sources proches du dossier.
Sollicité par l’AFP, son avocat, Me Antonin Gravelin-Rodriguez, n’a pas souhaité commenter ce point. Il a indiqué que « ce dossier est le prototype de la montagne qui accouche d’une souris. La juge d’instruction ne s’y est pas trompée puisqu’elle n’a retenu pour l’heure que les infractions les moins graves à l’encontre des mis en examen. Nous démontrerons leur innocence ». Avocat de la femme mise en cause, qui selon Le Parisien est également une militaire et a aussi travaillé pour l’Elysée un temps, Me Hugo Latrabe a lui répondu à l’AFP qu' »à l’issue de cette procédure, une seule chose demeurera : une carrière militaire irréprochable et un engagement patriotique indéniable. » « C’est cela que l’on retiendra, une fois que ma cliente aura été reconnue pour ce qu’elle est : innocente », a-t-il ajouté.
Me Reda Ghilaci, également interrogé par l’AFP, a lui indiqué que son client, l’un des deux civils du dossier, « conteste les faits et nous démontrerons son innocence ». Il a évoqué « la faiblesse des éléments matériels reprochés à (son) client ». Les deux autres avocats n’ont pas souhaité commenter.
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Publish date : 2025-06-03 17:07:00
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