Visé ce mercredi 4 juin par une septième motion de censure, finalement rejetée par l’Assemblée nationale (116 voix sur 289 nécessaires), le Premier ministre François Bayrou a accusé la France insoumise (LFI) de nuire au bon fonctionnement du Parlement, déplorant plus largement le « casse-tête » de l’ordre du jour et de la multiplication des amendements. Il a appelé à revoir le fonctionnement dans l’Hémicycle.
Une motion de rejet tactique en question
A l’origine de la motion de censure, le texte, clivant, de la loi agricole dite Duplomb-Menonville, qui porte notamment une mesure de réintroduction à titre dérogatoire d’un pesticide néonicotinoïde. La gauche avait répondu dans l’hémicycle en déposant une multitude d’amendements (quelque 1 500 écologistes et 800 LFI).
Invoquant une « obstruction », les députés favorables à la loi ont choisi de rejeter eux-mêmes le texte de manière préventive, par une motion de rejet, pour sauter l’étape de l’Assemblée et l’envoyer directement devant une commission mixte réunissant sept députés et sept sénateurs.
Soutenus par les écologistes, les Insoumis, à l’initiative de la motion de censure, ont dénoncé un coup tactique du bloc central, soutenu par l’alliance entre le RN et les ciottistes, pour faire avancer la loi en contournant la masse d’amendements LFI et écologistes. Un « coup de force parlementaire sans précédent », pour la députée LFI Mathilde Panot.
Celles et ceux qui n’ont pas voté ce soir la motion de censure contre le gouvernement se rendent une fois de plus coupable de soutien sans participation au gouvernement de Françoois Bayrou.
Pire encore, ils se rendent complice d’une loi pesticides qui polluent les corps et les… https://t.co/lBbML8NvhC
— Mathilde Panot (@MathildePanot) June 4, 2025
Les amendements, un « blocage » selon François Bayrou
« C’est la première fois que l’Assemblée nationale est invitée à voter contre l’Assemblée nationale », a affirmé François Bayrou devant les députés avant le vote de la motion de censure. « Le gouvernement n’est pas à l’origine de ce texte. Il n’est pas à l’origine de son adoption. Il n’est pas à l’origine de la motion de rejet, mais il est coupable et forcément coupable », a ajouté le Premier ministre.
Avant d’évoquer un problème, selon lui, de fonctionnement du Parlement : « Depuis presque six mois, le Parlement ne réussit plus à examiner les textes nécessaires. L’ordre du jour est devenu un casse-tête et les amendements se multiplient » et ce « blocage se retourne contre le Parlement lui-même », a encore estimé François Bayrou. « Les seuls adversaires du fonctionnement du Parlement, ce sont ceux qui cherchent par tous les moyens à saper son travail », « ils sont sur ces bancs » et « ça n’est pas le gouvernement », a-t-il appuyé, en dénonçant une volonté « d’obstruction ».
Plusieurs textes de loi examinés en même temps ?
Selon lui, le vote de la motion de rejet « ne dissimule aucune volonté d’empêcher que le débat ait lieu » puisque la proposition de loi Duplomb-Menonville va être examinée par une commission mixte réunissant sept députés et sept sénateurs, a-t-il fait valoir en défendant une « procédure régulière » prévue par la Constitution.
Il a appelé à revoir le fonctionnement du Parlement, et privilégier l’examen de plusieurs textes de loi en même temps, que les députés voteraient ensuite « lors de séances plénières concentrées sur une demi-journée par exemple, comme cela se passe au Parlement européen ».
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Publish date : 2025-06-04 18:35:00
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