Après le blocage des demandes d’asile à la frontière sud, l’exclusion des étudiants internationaux de l’Université Harvard ou encore les raids anti-immigration dans tout le pays, Donald Trump vient d’annoncer, mercredi 4 juin, un « travel ban » qui rappelle son premier mandat. L’ex-magnat de l’immobilier a décidé d’interdire aux ressortissants de 12 pays d’entrer aux Etats-Unis afin de « protéger » le pays de « terroristes étrangers », et imposé des restrictions contre 7 autres Etats. L’interdiction, effective le 9 juin, s’applique à l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Erythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen, selon la Maison-Blanche.
« Nous ne laisserons pas ce qui s’est passé en Europe se produire en Amérique », a tancé le 47e président des Etats-Unis avant d’ajouter : « Nous ne pouvons pas avoir une immigration ouverte en provenance de pays que nous ne pouvons pas contrôler et filtrer de manière sûre et fiable. » Sept autres pays sont visés par des restrictions : le Burundi, Cuba, le Laos, le Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela. « L’interdiction de voyager relance un effort du premier mandat du président Trump qui a conduit au chaos et à des batailles judiciaires », préviennent nos confrères du New York Times.
L’exécutif américain, qui mène une politique anti-immigration très agressive, explique la présence des pays sur cette liste par l’absence d’administrations efficaces ; la tendance des ressortissants de certains pays à rester aux Etats-Unis après l’expiration de leur visa ; et dans le cas de l’Iran, par le soutien au « terrorisme ». Des exceptions sont prévues pour les détenteurs de certains visas et pour des personnes dont le voyage aux Etats-Unis « sert l’intérêt national ». Les footballeurs participant à la Coupe du monde de 2026, qui se déroulera aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada, ainsi que les athlètes des Jeux olympiques de Los Angeles (2028) ne seront pas concernés par les restrictions.
Le Venezuela a averti mercredi ses ressortissants que voyager aux Etats-Unis représentait un « grand risque ». « Le retour de l’interdiction ne va pas augmenter la sécurité de l’Amérique mais va faire souffrir de nombreux Américains, dont ceux de la communauté américano-iranienne, dont les êtres chers seront arbitrairement privés de visa », a regretté de son côté Jamal Abdi, président du National Iranian American Council.
« Nous ne voulons pas d’eux »
La liste ne comporte pas l’Egypte, pays d’origine de l’homme de 45 ans accusé de l’attaque par laquelle Donald Trump justifie sa décision. Dans une vidéo publiée sur X, le président américain a assuré que « la récente attaque terroriste à Boulder, dans le Colorado (ouest), avait mis en évidence les dangers extrêmes que représente pour (les Etats-Unis) l’entrée de ressortissants étrangers qui n’ont pas été correctement contrôlés ». « Nous ne voulons pas d’eux », a-t-il ajouté.
Dimanche à Boulder, un homme a lancé des engins incendiaires sur les participants à une marche hebdomadaire en soutien aux otages israéliens retenus dans la bande de Gaza, faisant 12 blessés. Il avait crié « Palestine Libre » lors de son acte. Il doit comparaître jeudi devant la justice du Colorado pour se voir officiellement signifier les chefs d’accusation retenus contre lui. Il est notamment accusé de « crime motivé par la haine » et de tentatives d’assassinat. L’administration américaine a affirmé que l’auteur présumé de l’attaque était sur le territoire américain de manière « illégale », son visa touriste ayant expiré. Elle a toutefois reconnu qu’il avait demandé l’asile et qu’il avait obtenu un permis de travail.
Donald Trump a comparé son nouveau « travel ban » aux « restrictions efficaces » qu’il avait imposées à un certain nombre de pays, principalement musulmans, au cours de son premier mandat (2017-2021) et qui, selon lui, avaient empêché les États-Unis de subir des attaques qui s’étaient produites en Europe. Le président Biden avait révoqué ces interdictions peu après son entrée en fonction en 2021, les qualifiant de « tache sur notre conscience nationale » et les jugeant « incompatibles avec notre longue histoire d’accueil des personnes de toutes confessions et d’aucune confession ».
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Publish date : 2025-06-05 05:09:00
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