Un référendum en Italie destiné à faciliter la naturalisation et à révoquer des mesures de libéralisation du marché du travail a tourné court lundi 9 juin, trop peu de personnes ayant voté après l’appel du gouvernement de Giorgia Meloni à s’abstenir. Selon le comptage encore en cours, un peu plus de 30 % des électeurs se sont rendus aux urnes dimanche et lundi, alors qu’il fallait que plus de 50 % le fassent pour que le résultat du scrutin soit pris en compte. De nombreux membres du gouvernement ultraconservateur avaient appelé leurs partisans à s’abstenir de voter afin d’éviter que le seuil de 50 % ne soit atteint.
Un référendum sur la naturalisation
Il était notamment proposé dans le cadre de ce référendum soutenu par des ONG et des partis d’opposition de réduire à cinq ans la durée pendant laquelle un résident non européen, sans lien de mariage ni de sang avec l’Italie, doit avoir vécu dans ce pays avant d’en demander la nationalité. Actuellement, un résident non-européen sans lien de mariage ni de sang avec l’Italie doit y vivre pendant dix ans avant de pouvoir demander la naturalisation, processus qui peut ensuite prendre des années. Les partisans du « oui » affirment que jusqu’à 2,5 millions de personnes pourraient bénéficier de cette réforme, soutenue par le Parti démocrate (PD, centre gauche), principale force d’opposition.
La Première ministre Giorgia Meloni, à la tête du parti Fratelli d’Italia (FDI, extrême droite), arrivée au pouvoir en 2022 sur un programme antimigrants même si son gouvernement a augmenté le nombre des visas de travail, avait déclaré être « absolument contre » cette mesure. Pour Giorgia Meloni, la loi actuelle sur la nationalité est « excellente » et « très ouverte ». « Nous sommes l’une des nations européennes avec le plus grand nombre de naturalisations », a-t-elle souligné cette semaine.
« Enorme défaite pour une gauche qui n’a plus d’idées ni de crédibilité et qui n’arrive même pas à mobiliser ses propres électeurs », a réagi lundi sur X le vice-Premier ministre Matteo Salvini, le chef du parti antimigrants Lega.
« Une crise démocratique évidente »
Les Italiens étaient également appelés à se prononcer sur une proposition d’abolition de quatre lois de libéralisation du marché du travail, une consultation voulue par la principale confédération syndicale, la CGIL (gauche), qui avait collecté les 500 000 signatures nécessaires à l’organisation du scrutin. Ce syndicat espérait rétablir des mesures de protection contre les contrats précaires, les licenciements et les accidents du travail qui avaient été supprimées par le passé.
Autour de 85 % des Italiens qui se sont rendus aux urnes ont répondu « oui » à toutes les questions concernant le travail et 64 % ont approuvé la proposition sur la naturalisation.
Le Parti démocrate soutenait les propositions soumises au référendum bien qu’il ait adopté, quand il était au pouvoir, plusieurs des mesures dont la suppression était proposée, dont certaines mises en place par l’ancien chef du gouvernement Matteo Renzi. Pour le secrétaire général de la CGIL Maurizio Landini, la très forte abstention illustre une « crise démocratique évidente » en Italie. Il s’est toutefois engagé à « continuer […] cette bataille, en utilisant tous les moyens à notre disposition. »
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Publish date : 2025-06-10 08:19:00
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