La conférence de l’ONU sur les océans, coorganisée par la France et le Costa Rica, s’est ouverte ce lundi 9 juin à Nice, avec des appels à interdire le chalutage de fond et à renforcer la protection des aires marines protégées dans le monde. Le sommet se tiendra jusqu’au vendredi 13 juin et doit réunir 63 chefs d’État et de gouvernement.
Si personne n’a ouvertement prononcé le nom de Donald Trump, plusieurs dirigeants, dont le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, ont fait des appels appuyés à défendre « le multilatéralisme ». Il a également indiqué que les océans ne pouvaient pas devenir « un Far West » – une référence indirecte à la volonté du président américain d’intensifier l’exploitation des fonds marins unilatéralement.
Sujet brûlant du sommet, la France a annoncé que le traité sur la haute mer devrait bientôt être ratifié. Cet accord vise à protéger la vie marine dans les eaux internationales. Une cinquantaine de pays se sont déjà joints à l’initiative.
Les infos à retenir
⇒ Emmanuel Macron déclare en ouverture du sommet que les abysses, le Groenland ou l’Antarctique « ne sont pas à vendre »
⇒ Antonio Guterres craint que les fonds marins deviennent un « Far West »
⇒ Le Royaume-Uni veut étendre l’interdiction du chalutage de fond
Le traité sur la haute mer bientôt mis en place
Sujet brûlant du sommet, Emmanuel Macron a annoncé la ratification à venir du traité sur la haute mer. Selon lui, une cinquantaine de pays ont déposé leur ratification à ce jour et « quinze pays se sont formellement engagés à les rejoindre ».
Le traité vise à protéger la vie marine dans les eaux internationales (au-delà de 200 milles marins – 370 kilomètres – des côtes). Signé en 2023, il pourra entrer en vigueur 120 jours après la 60e ratification. La France espérait franchir ces 60 ratifications à Nice mais a dû renoncer à ce calendrier symbolique.
Lula dénonce « la menace de l’unilatéralisme » qui plane sur les océans
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a dénoncé lundi « la menace de l’unilatéralisme » planant sur les océans, visant implicitement la volonté américaine d’exploiter les minerais sous-marins. « Nous voyons maintenant planer sur l’océan la menace de l’unilatéralisme. Nous ne pouvons pas permettre qu’il arrive à la mer ce qui est arrivé au commerce international », a lancé le président Lula, en appelant à des « actes clairs » de l’Autorité internationale des fonds marins.
Les fonds marins ne doivent pas devenir un « Far West », déclare Antonio Guterres
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré lundi que les grands fonds marins ne devaient pas devenir un « Far West », alors que le président américain Donald Trump souhaite unilatéralement lancer l’exploitation minière dans les eaux internationales du Pacifique, dans des zones gérées par une autorité onusienne à laquelle les Etats-Unis n’appartiennent pas.
« Les grands fonds ne peuvent pas devenir un Far West […]. J’espère que nous pourrons redresser la situation. Que nous pourrons remplacer le pillage par la protection », a-t-il expliqué à l’ouverture du sommet de l’ONU.
Les abysses, le Groenland ou l’Antarctique « ne sont pas à vendre », lance Macron
Emmanuel Macron a martelé lundi que le Groenland, où il doit se rendre en fin de semaine, mais qui est convoité par les États-Unis de Donald Trump, n’était « pas à vendre ». « Les abysses ne sont pas à vendre, et pas plus que le Groenland n’est à vendre, pas plus que l’Antarctique ou la haute mer ne sont à vendre », a lancé le président français en ouverture de la conférence de l’ONU.
Emmanuel Macron a aussi appelé à la « mobilisation » internationale, déclarant : « Si la terre se réchauffe, l’océan quant à lui est en ébullition. » « La première réponse c’est donc le multilatéralisme », a déclaré le président français. « Le climat comme la biodiversité, ce n’est pas une question d’opinion, c’est une question de faits scientifiquement établis », a-t-il aussi insisté. Le président français a renouvelé son appel à un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins, pour l’instant soutenu par 33 pays.
Le Royaume-Uni veut étendre l’interdiction du chalutage de fond
Le Royaume-Uni a dévoilé lundi un plan pour étendre à plus de la moitié des aires marines protégées d’Angleterre l’interdiction du chalutage de fond, une pratique « destructrice », qui est l’un des sujets phares de la conférence des Nations unies sur l’Océan qui s’ouvre lundi à Nice. A l’issue d’une consultation avec les pêcheurs, le ministre britannique de l’Environnement Steve Reed espère pouvoir bannir cette pratique controversée dans « 41 zones protégées des mers anglaises, couvrant une superficie de 30 000 kilomètres carrés ».
« Le chalutage de fond détruit les zones les plus vulnérables de nos océans […] son impact est stupéfiant, causant des dommages incalculables non seulement aux fonds marins, censés être protégés, mais à la nature tout entière », a-t-il défendu dimanche dans le journal The Observer.
Le Royaume-Uni affiche ainsi son volontarisme sur le chalutage de fond, qui consiste à racler les fonds marins avec un gigantesque filet pour remonter poissons et crustacés, et représente près d’un quart de la pêche sauvage mondiale, selon l’observatoire « Global Fishing Watch ».
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Publish date : 2025-06-09 15:06:00
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