Les quatre militants français encore retenus en Israël vont pouvoir être rapatriés dans l’Hexagone jeudi 12 et vendredi 13 juin. L’annonce a été faite ce mercredi via un tweet du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Sur les 12 militants à bord du navire humanitaire en route pour Gaza – arraisonné lundi 9 juin par l’armée israélienne -, 6 étaient Français. Deux d’entre eux avaient pu être rapatriés mardi, après avoir accepté de signer un document, par lequel ils reconnaissaient être « entrés illégalement en Israël ».
Les quatre autres, dont l’eurodéputée LFI Rima Hassan, s’y étaient refusés : ils devaient donc passer devant un juge, et recevoir une décision favorable, pour être rapatriés. Jean-Noël Barrot n’a pour l’heure pas donné plus de détails sur les conditions ayant in fine permis d’obtenir leur expulsion.
Il a en revanche salué la mobilisation des diplomates français et taclé LFI qui avait accusé les autorités d' »inaction insupportable » et déploré que les familles des ressortissants n’aient pas eu de nouvelles plus rapidement, dénonçant même la « nullité des services français ».
Les 4 ressortissants français encore retenus en Israël seront expulsés vers la France demain et après-demain. Merci à nos agents pour leur mobilisation admirable qui a permis cette issue rapide, en dépit du harcèlement et de la diffamation dont ils ont été l’objet.
— Jean-Noël Barrot (@jnbarrot) June 11, 2025
Le retour en France de Rima Hassan et d’un autre ressortissant français est prévu jeudi soir à Roissy-Charles-De-Gaulle, aéroport où arriveront vendredi soir deux autres militants qui naviguaient sur le bateau, a appris l’AFP de source aéroportuaire.
Mais la nouvelle a été accueillie avec prudence et méfiance par La France insoumise, qui a fait de la défense de la cause palestinienne un de ses combats principaux et dénonce un « génocide » à Gaza. « Il se dit que Rima Hassan et ses coéquipiers prisonniers seraient expulsés demain. […] Pour l’instant Rima Hassan est à l’isolement pour avoir écrit Free Palestine sur le mur de sa cellule. On l’a croira libérée quand on la verra à Paris. D’ici-là on se mobilise et on méprise ses geôliers et leurs complices ici », a écrit sur X le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon.
Echanges tendus entre François Bayrou et Mathilde Panot
Mercredi, des échanges tendus ont eu lieu à l’Assemblée nationale entre François Bayrou et la présidente de LFI Mathilde Panot, ainsi que d’autres élus du groupe. Le Premier ministre a notamment accusé ces derniers « d’instrumentalisation de la situation à Gaza », tandis que ces derniers en ont appelé à Emmanuel Macron. Réagissant aux propos de François Bayrou, qui a déclaré que les militants du voilier humanitaire « Madleen » avaient « obtenu l’effet qu’ils voulaient obtenir », mais qu’il s’agissait « d’une instrumentalisation à laquelle nous ne devons pas nous prêter ».
François Bayrou a ensuite ramené les attaques du Hamas au coeur de la discussion, affirmant que « ceux qui ont lancé l’assaut du 7 octobre voulaient obtenir la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui ». Mathilde Panot l’a de son côté accusé de reprendre « les éléments de langage » du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, et a fini par quitter l’hémicycle avec le reste des députés LFI.
Mathilde Panot l’a de son côté accusé de reprendre « les éléments de langage » du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, et a fini par quitter l’hémicycle avec le reste des députés LFI.
Emmanuel Macron interpellé
« Le Premier ministre abandonne les prisonniers français à monsieur Netanyahou. Nous pensons que vous verrez votre devoir de représentant de la France d’un autre oeil », a de son côté tweeté Jean-Luc Mélenchon. Parallèlement, les trois dirigeants Insoumis Mathilde Panot, Manuel Bompard et Manon Aubry ont aussi envoyé un courrier pour réclamer « de toute urgence une audience auprès du président de la République ».
Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs demandé la convocation par le Quai d’Orsay de l’ambassadeur israélien à Paris Joshua Zarka, après que celui-ci a déclaré plus tôt dans la journée : « Ils sont rentrés illégalement en Israël » et « leur statut est un statut d’immigré illégal ».
Les communistes quittent l’hémicycle au Sénat
Enfin, au Sénat également, où l’ambiance est traditionnellement plus feutrée, des échanges vifs ont eu lieu ente un autre groupe de gauche, les communistes et le Premier Ministre. Ce dernier avait déclaré trouver « inacceptable qu’un certain nombre de forces politiques utilisent, pour les trois ou quatre personnes qui sont aujourd’hui détenues depuis deux jours en Israël, le mot « otage ».
François Bayrou faisait référence à une question du sénateur du groupe communiste Jean-Pierre Corbisez, qui avait parlé « d’otages français ». « Si les vrais otages, ceux qui sont détenus à Gaza, s’étaient vu offrir la possibilité de rentrer dans leur pays à l’instant, je vous assure qu’ils seraient rentrés », a répété le Premier ministre. Manifestement indignés par ces propos, les sénateurs du groupe communiste ont alors quitté l’hémicycle.
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Publish date : 2025-06-11 18:13:00
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