Arrêter coûte que coûte les espions israéliens. Engagé dans une escalade militaire incertaine avec Israël depuis les frappes de l’Etat hébreu sur des sites liés à son programme nucléaire le 13 juin, l’Iran accentue sa répression pour identifier les personnes ayant aidé son ennemi juré. Tandis que les deux pays continuent de se bombarder mutuellement, Téhéran tente de retrouver sa mainmise au sein de ses frontières.
Un épisode a particulièrement échaudé le régime des mollahs. En effet, avant ses raids aériens dévastateurs, Israël est parvenu à s’infiltrer sur le territoire iranien grâce à plusieurs agents des services secrets. Sur place, le Mossad précise avoir organisé le lancement de drones kamikazes depuis le sol du pays. Des responsables israéliens assurent même avoir introduit en Iran des armes. L’objectif ? Abîmer les systèmes de lancement de missiles iraniens, en appui des opérations à venir de l’armée israélienne.
Contrôle de la population
La République islamique, dont le contrôle de la population a déjà été mis à mal ces dernières années par la rébellion du mouvement « Femme, vie, liberté », a de quoi s’inquiéter après de telles informations. D’autant que le profil des agents ayant agi pour le compte d’Israël peut varier. Si des agents israéliens se sont déplacés dans le pays pour mener l’opération, des ressortissants iraniens, opposés au régime, y ont aussi peut-être participé.
Depuis le début du conflit le 13 juin dernier, Téhéran met donc en scène une véritable chasse aux sorcières dans tout le pays. Ce samedi 21 juin, l’agence de presse Fars, proche du pouvoir iranien, annonce que 22 personnes ont déjà été arrêtées dans la province de Qom, au centre du pays. « Elles sont accusées d’être liées aux services d’espionnage du régime sioniste et de perturber l’opinion publique », précise cette source. Vingt-quatre autres personnes ont aussi été interpellées par la police dans l’ouest de Téhéran pour des raisons similaires, selon Tasnim, une autre agence de presse semi-officielle.
Des scènes qui se sont multipliées dans différentes villes iraniennes. Les autorités du pays appellent la population à les informer de toute information qu’ils jugent suspectes. Dans les médias d’Etat, plusieurs consignes ont été diffusées pour apprendre aux habitants à repérer de potentiels espions. Il est par exemple demandé aux ressortissants iraniens de prendre garde aux personnes masquées ou portant des lunettes de protection, conduisant certains types de véhicules comme les camionnettes ou filmant certaines zones résidentielles, militaires ou industrielles.
Promesse d’une réponse judiciaire sévère
Une affiche, relayée par les canaux de communication proches du régime, demande par ailleurs aux Iraniens de signaler « les maisons avec des rideaux tirés, même pendant la journée ». Comme rapporté par CNN, les propriétaires qui ont récemment loué un appartement à un locataire qu’ils jugent suspects doivent impérativement faire part de leur doute aux autorités. Même démarche requise si des habitants entendent des « bruits inhabituels provenant de l’intérieur de la maison, tels que des cris, le bruit d’équipements métalliques, des coups continus » dans des logements voisins.
Sur le web, avant que l’accès à Internet ne soit coupé pour la quasi-totalité des utilisateurs iraniens puis en partie rétabli ce samedi, les pouvoirs publics encourageaient également ces derniers à dénoncer toute publication suspecte. Une cellule spéciale a d’ailleurs été créée dans la capitale pour renforcer la surveillance sur la toile, en particulier sur les réseaux sociaux. Toujours selon CNN, 60 personnes auraient été arrêtées à Ispahan, grande ville du centre du pays, pour avoir partagé des contenus en ligne favorable à Israël.
Les officiels du régime des mollahs ne cachent pas vraiment leur volonté de sévérité envers les suspects. « Si une personne est arrêtée parce qu’elle a des liens avec le régime sioniste et a collaboré avec lui, son procès et sa condamnation doivent être prononcés très rapidement, conformément à la loi et compte tenu des conditions de la guerre », a promis lundi le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejeï, selon des propos par l’agence Tasnim. Son homologue à la tête de la police, Ahmad-Reza Radan, a lui insisté sur le fait que les « traîtres » recevront « une leçon que l’ennemi sioniste reçoit actuellement ».
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Publish date : 2025-06-21 12:46:00
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