Depuis le 24 février 2022, des milliers d’enfants ukrainiens ont été arrachés à leurs familles et à leur terre dans les régions de Kherson, Zaporijia, Donetsk et Louhansk. Ce ne sont pas des enfants perdus. Ce sont des enfants volés, kidnappés par les forces d’occupation russes, enlevés à leurs parents, à leurs écoles, à leur langue, à leur vie. L’Ukraine, en réponse à ce crime, et sous l’autorité du président Zelensky, a lancé l’initiative « Bring The Kids Back UA » qui a pour objectif, avec le soutien de la société civile et de partenaires internationaux, de localiser ces enfants, de les ramener à la maison et de faciliter leur retour à une vie normale. La tâche est immense.
Cette situation, à laquelle l’Ukraine doit faire face, n’est pas une « crise humanitaire » mais une opération délibérée d’effacement, pour toute une génération, de leur identité. Ces enfants, déportés en Fédération de Russie, sont placés dans des familles, des centres de redressement ou des camps militarisés. Ils s’y trouvent isolés, privés de tout et, parfois, de nourriture. On leur donne de nouveaux noms. On leur fabrique une nouvelle identité. On leur explique que l’Ukraine n’a jamais vraiment existé.
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Quand le lavage de cerveau a opéré, quand on s’est employé à ce qu’ils oublient leur identité ukrainienne et s’éloignent de leur patrie, on les enrôle dans des unités paramilitaires et on les envoie se battre sur le front. Comme les enfants kidnappés par Daech et transformés en « lionceaux du Califat », les ravisseurs en font des enfants soldats intégrés dans rangs de l’armée russe pour combattre leur propre pays. Le sort de ces enfants-otages est un aspect trop méconnu de cette guerre.
Cette russification des âmes est pourtant l’un des outils de Poutine en vue de détruire la nation ukrainienne. C’est l’une de ses contributions, avec son armée et ses idéologues, à l’histoire mondiale de l’infamie. Ces actes ne sont pas seulement une violation de la loi internationale, mais une offense à l’idée même de l’humain.
« Les enfants d’Ukraine ne sont pas négociables »
Les soussignés, engagés depuis le premier jour contre la guerre d’agression russe, s’élèvent contre cette abomination. Ils estiment que la localisation, l’identification, le rapatriement de chacun de ces enfants-otages est le préalable absolu à une paix juste et durable. Ils invitent à les rejoindre, et à signer cet appel avec eux, les femmes et hommes de bonne volonté qui jugent inconcevable une paix bâtie sur un cimetière d’âmes innocentes.
Faites connaître cette tragédie autour de vous. Faites pression sur vos gouvernants, vos représentants. Soutenez l’effort de celles et ceux qui sont à la rechercher de ces enfants volés et s’emploient à les ramener à la maison. Il ne s’agit plus là de diplomatie, de stratégie ou de rapport de force, mais d’humanité.
C’est aux parents que nous nous adressons. A tous ceux qui imaginent ce que peut signifier le kidnapping d’un enfant qui ne reviendra peut-être jamais.
Soyons nombreux, très nombreux, quelles que soient nos opinions, appartenances ou espérances, à le dire d’une même voix, clairement et sans trembler : les enfants d’Ukraine ne sont pas négociables ; il faut exiger leur retour ; maintenant.
Les signataires : Marina Abramovic, Charlotte Gainsbourg, Bernard-Henri Lévy, Oleksandra Matviichuk, Sean Penn, Salman Rushdie, Sting, Elina Svitolina, Andriy Yermak…
Pour signer cet appel, cliquez ici.
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Publish date : 2025-06-25 16:00:00
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