« Dan » ou « Razin ». C’est ainsi que Donald Trump l’appelle. Pas « Général Caine », juste « Razin ». Un surnom tiré de l’expression anglaise « raising cain » signifiant faire du boucan. Depuis l’opération du 21 juin contre l’Iran, menée selon les plans qu’il avait lui-même tracés, le général Dan Caine, récemment nommé chef d’état-major des armées par Donald Trump, est devenu bien plus qu’un chef militaire : il est la voix que le président américain écoute. Et parfois même, la seule.
« Je dois dire que le général « Razin » Caine a été incroyable », a-t-il lancé aux journalistes après les frappes américaines. Depuis, l’homme est devenu un allié de confiance pour le républicain. Un privilège rare sous une présidence où les conseillers militaires sont souvent évincés.
D’ancien pilote de F-16 à chef d’état-major des armées
Rien ne prédestinait pourtant Dan Caine à occuper le poste le plus prestigieux de l’état-major américain. Jamais à la tête d’une branche des forces armées, ni d’un commandement interarmées, ni même vice-chef d’état-major (prérequis habituels pour ce poste), il a pourtant été choisi par Donald Trump. Pour son profil de pilote « accompli » et son expertise en « sécurité nationale », a justifié le président. Sa nomination, validée par le Sénat à 60 voix contre 25 le 11 avril dernier, a surpris jusqu’au sein du Pentagone.
Son ascension fulgurante remonte à 2018, lorsqu’il dirigeait les opérations spéciales contre Daech en Irak. Il y avait brièvement croisé Donald Trump. Ancien pilote de F-16 avec plus de 2 800 heures de vol, dont 150 en mission de combat, Dan Caine a longtemps servi dans la Garde nationale aérienne, contribué à des programmes secrets au Pentagone, au Commandement des opérations spéciales et à la CIA. Le 11 septembre 2001, celui-ci avait pour mission de défendre le ciel de Washington. Retraité en 2024 comme général trois étoiles, il a été rappelé dans l’armée après l’investiture de Donald Trump. Un retour supervisé par Susie Wiles, la cheffe de cabinet présidentielle.
Des positions trop trumpistes ?
C’est l’opération du 21 juin contre l’Iran qui a définitivement scellé son statut. Alors que le président hésitait encore, entouré de J.D. Vance et Marco Rubio, tous deux méfiants à l’idée d’une nouvelle guerre au Moyen-Orient, Dan Caine a déroulé la carte d’un plan dûment ficelé : détruire les installations nucléaires iraniennes sans perte américaine et avec un dispositif de protection en cas de riposte. Mission réussie. « Le général Caine est méticuleux et impitoyablement concentré sur la réalisation des objectifs militaires du président Trump », a affirmé J.D. Vance.
Pour l’heure, Dan Caine règne sur l’état-major avec l’appui affiché du président. Mais ses détracteurs, s’inquiètent, eux, de son alignement trop politique. Lors de son audition au Sénat, Dans Caine a dû démentir avoir porté une casquette MAGA ou avoir dit à Donald Trump : « Je tuerais pour vous, Monsieur. » Quant à une éventuelle pression politique sur ses analyses militaires, celui-ci a déclaré : « Non, je ne l’ai pas été. »
Mais combien de temps les relations cordiales entre les deux hommes dureront-t-elles ? En février dernier, Donald Trump a congédié sans explication Charles Brown, son prédécesseur.
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Author : Aurore Maubian
Publish date : 2025-06-27 15:08:00
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