L’Express

Agatha Raisin, la série littéraire qui survit à la mort de son auteure

Agatha Raisin, la série littéraire qui survit à la mort de son auteure

R. W. Green, son nom est écrit très discrètement après celui de M. C. Beaton, non sur la couverture, mais sur la page de titre du 36e tome de la célèbre série Agatha Raisin, Drôles d’oiseaux, publié par Albin Michel. Pourquoi cette apparition de Rod Green, journaliste et auteur de son état, auprès de l’Ecossaise aux 150 livres et millions d’exemplaires vendus dans le monde ? Tout simplement parce qu’il est l’unique auteur de cette énième cosy crime, M. C. Beaton, Marion Chesney Gibbons de son vrai nom, étant décédée en décembre 2019.

Une passation choisie par la romancière elle-même, lorsque, malade, elle requit l’aide de son ami de longue date pour achever le 31e tome, Au galop !, sorti en France en 2022, et lui passa le flambeau pour les ouvrages à venir, histoire de ne pas tarir la poule aux œufs d’or – un gâteau partagé par Albin Michel depuis 2016 et La Quiche fatale (datant de 1992), rattrapant alors son retard au rythme « infernal » de quatre volumes par an.

Rien de scandaleux à cela, donc, d’autant qu’on retrouve l’atmosphère pimpante et humoristique des enquêtes de la fameuse quinquagénaire londonienne à la retraite anticipée dans un village des Cotswolds. Pourtant, c’est à contrecœur qu’Agatha accepte d’assister à une conférence au Cercle des dames de Carsely organisée par trois vieilles amies passionnées d’ornithologie (qu’on appelle ici des twitchers). Mais ces dames se chamaillent, un propriétaire terrien les invective, bref, tout cela commence à émoustiller notre détective privée (pour l’heure, et à sa grande inquiétude, terriblement amoureuse de John Glass, ancien inspecteur de la police de Mircester). Lorsque Joan Feldrake, l’une des « vieilles filles », partie en quête d’une paruline à tête cendrée, espèce rarissime au Royaume-Uni, est retrouvée morte sous un énorme arbre, les affaires reprennent. Et les suspects s’accumulent. De quoi exercer la sagacité d’Agatha Raisin et hautement divertir ses aficionados.

Une saga poursuivie par d’autres auteurs

Perpétuer une saga ou tout du moins son esprit, c’est aussi ce à quoi se sont attelés durant des années les amis de Jean-Bernard Pouy, créateur en 1995 du personnage de Gabriel Lecouvreur, dit « Le Poulpe », un cycle riche de 250 titres et qui ressuscita l’année dernière avec une nouvelle collection, intitulée « La Fille du Poulpe », chez Moby Dick Editeur. Après Thomas Cantaloube, Dominique Sylvain, Serguei Dounovetz, J.-B. Pouy, notamment, c’est au tour du Nordiste Michel Quint (Billard à l’étage, Effroyables jardins) de nous entraîner en compagnie de Gabriella avec La Route du Rome. Gabriella ? Fille adoptive de Gabriel Lecouvreur, jeune métisse d’origine bolivienne, engagée, altermondialiste et écologiste s’il en est.

La voilà donc à Rome, attendant son amoureux, Victor – ce qu’elle a bien caché à ses amis du bar-restaurant parisien de la Sainte-Scolasse. Mais Victor ne vient pas, lui signifiant par un simple SMS qu’elle n’était qu’une « parenthèse amoureuse ». Pour se consoler, quoi de mieux qu’un Spritz et une bouteille de Valpolicella ! Bientôt, les rhums vont s’aligner, mais aussi les rencontres, comme celle de Caroline, la serveuse, qui ne se remet pas de la mort de sa petite fille percutée par une voiture il y a un an. Une mort pas si accidentelle… Dépaysement garanti.



Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/agatha-raisin-la-serie-litteraire-qui-survit-a-la-mort-de-son-auteure-UXJRLFOEAFG4LOM6LNIU4Y5OFA/

Author : Marianne Payot

Publish date : 2025-06-28 13:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Tags : L’Express