Depuis 1973 et les accords de Bretton-Woods, le système monétaire mondial est construit autour de la devise américaine. Jusqu’ici, le dollar était considéré comme la monnaie la plus crédible à l’international, ce qui lui garantissait une certaine stabilité. Mais depuis la réélection de Donald Trump, les investisseurs s’inquiètent. Ses attaques répétées contre ses plus proches alliés commerciaux et la guerre tarifaire qu’il a initiée dès son investiture ont eu un impact direct sur le cours de l’index dollar, en baisse de 10,8 % depuis début janvier.
Cet indicateur mesure la valeur de la monnaie américaine par rapport à un panier de six devises internationales : l’euro bien sûr, mais aussi la livre britannique, le yen japonais, le dollar canadien, le franc suisse et la couronne suédoise. Lorsqu’il baisse, cela signifie qu’au moins une partie de ces devises se renforce. En l’occurrence, l’euro et le franc suisse ont chacun vu leur cours augmenter depuis le 1er janvier : + 13,5 % pour la monnaie européenne environ, + 15 % pour son homologue helvète.
Concrètement, cette chute du cours du dollar par rapport à des monnaies concurrentes baisse le prix des exportations américaines et renchérit le prix des produits étrangers importés sur le sol des Etats-Unis. Mauvaise nouvelle pour les ménages américains qui risquent alors de payer ces marchandises plus cher. A l’inverse, pour les monnaies européennes, cela indique plutôt une hausse de la confiance des investisseurs internationaux et une baisse du prix des produits étrangers. A l’approche des vacances estivales, voilà qui devrait ravir les touristes européens qui prévoient de se rendre outre-Atlantique.
Crainte de l’inflation
Depuis plusieurs semaines, Donald Trump a initié un bras de fer avec Jerome Powell, le président de la réserve fédérale américaine (Fed). Le banquier central se refuse à baisser ses taux directeurs comme l’a fait la Banque centrale européenne (BCE) à plusieurs reprises. Sa crainte ? Que l’inflation reparte de manière incontrôlable à cause des droits de douane imposés par le président. Pour le moment, la plupart des tarifs annoncés en avril dernier sont suspendus jusqu’au 9 juillet.
Mardi, lors du forum de Sintra (Portugal) organisé par la BCE, Jerome Powell a cependant laissé entendre qu’il pourrait baisser ces taux dans les mois à venir. « Nous avons suspendu nos activités lorsque nous avons constaté l’ampleur des tarifs douaniers et que pratiquement toutes les prévisions d’inflation pour les États-Unis ont augmenté de manière significative », s’est expliqué le président de la Fed. Il assure par ailleurs n’avoir qu’une seule préoccupation : transmettre à son successeur « une économie en bonne santé. » A noter toutefois qu’une baisse des taux directeurs pourrait, elle aussi, provoquer une dévaluation du billet vert.
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Author : Mathias Penguilly
Publish date : 2025-07-02 16:30:00
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