Donald Trump a assuré qu’elle allait propulser l’économie américaine telle une « fusée » : le président américain promulguera sa « grande et belle loi » budgétaire en grande pompe ce vendredi 4 juillet, à l’occasion de la fête nationale. Le texte de 869 pages, dont il a fait la clé de voûte de son programme économique, a été adopté jeudi par le Congrès lors d’un ultime vote serré à la Chambre des représentants, au bout d’un long parcours parlementaire et de négociations en coulisses qui se sont étirées. Il s’agit d’une victoire majeure pour le républicain, qui n’a pas hésité à faire pression sur les élus de son camp pour éviter les défections.
Voici les principales mesures de cette loi, qualifiée par les démocrates de « monstruosité répugnante » qui « fera souffrir les Américains ordinaires ».
Des réductions d’impôts massives
C’est le cœur de ce texte imposant : pérenniser les baisses d’impôts massives pour les particuliers et les entreprises mises en œuvre en 2017 au cours du premier mandat de Donald Trump et qui expiraient à la fin de l’année.
Autre promesse de campagne du milliardaire républicain introduite : l’exonération d’impôts sur les pourboires et les heures supplémentaires, jusqu’en 2028.
Le plafond de déduction des taxes locales et étatiques est lui quadruplé pendant cinq ans.
Lutte contre l’immigration
Plusieurs centaines de milliards de dollars sont allouées à la lutte contre l’immigration, dont Donald Trump a fait la priorité absolue de son second mandat.
Dans le détail, 46,5 milliards sont consacrés à la poursuite de la construction du mur à la frontière avec le Mexique, 45 milliards à la création de 100 000 places dans les centres de rétention pour migrants, ou encore quelque 30 milliards alloués au recrutement de 10 000 agents supplémentaires de la police fédérale de l’immigration (ICE) et au renforcement de la police aux frontières.
Le Pentagone doit lui notamment recevoir 25 milliards de dollars pour développer le « Dôme d’or », bouclier antimissiles voulu par Donald Trump pour sanctuariser le territoire américain.
Le ministère de la Sécurité intérieure disposera d’un nouveau fonds de 10 milliards de dollars pour octroyer des subventions aux Etats contribuant à l’application de la politique migratoire du gouvernement Trump et à ses opérations d’expulsion.
Les dépenses sociales sabrées
Une partie du financement de ces dépenses massives repose sur des coupes sévères dans le programme public d’assurance santé dont dépendent des millions d’Américains aux faibles revenus, Medicaid, ainsi que dans l’aide alimentaire. Sont instaurées des restrictions et formalités nouvelles pour en bénéficier. Par exemple, une réinscription aux services est demandée tous les six mois au lieu d’une fois par an et 80 heures de travail mensuel, a minima, sont requises pour les adultes jusqu’à 65 ans, sauf exemptions.
Selon le Bureau budgétaire du Congrès (CBO), chargé d’évaluer de manière non partisane l’impact des projets de loi sur les finances publiques, près de 12 millions d’Américains pourraient perdre leur assurance santé d’ici à 2034, et 3 millions l’accès à la principale aide alimentaire du pays (programme SNAP). Plus de 71 millions d’Américains dépendent de Medicaid et 40 millions reçoivent cette aide alimentaire – dont les élus républicains ont pour projet de transférer une partie du coût aux Etats. Pour compenser en partie, un fonds abondé à hauteur de 50 milliards de dollars sur cinq ans est créé à destination des hôpitaux en zone rurale.
Une disposition coupe elle pour un an le financement fédéral des centres de planning familial qui proposent des IVG.
Recul sur les énergies vertes
Le texte de loi revient sur de nombreuses incitations fiscales en faveur des énergies renouvelables et de solutions économes en énergie adoptées en 2022 sous le mandat précédent de Joe Biden, en particulier dans l’éolien.
Il supprime des aides fédérales pour les projets éoliens et solaires si leur construction n’est pas lancée dans les douze mois suivant l’adoption de la loi ou que leur mise en service n’intervient pas avant 2028. Il met également fin à un crédit d’impôt de 7 500 dollars pour l’achat d’un véhicule électrique dès fin septembre, au lieu de 2032.
A l’inverse, le charbon utilisé dans la production d’acier bénéficie désormais d’un dispositif fiscal avantageux.
Les crédits pour le nucléaire, la géothermie ou encore le captage du carbone sont eux maintenus.
Déficit creusé
Une disposition de la loi prévoit d’augmenter le plafond de la dette américaine de 5 000 milliards de dollars.
Le Bureau budgétaire du Congrès estime que cette « grande et belle loi » va creuser le déficit fédéral cumulé de plus de 3 300 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, ce qui fait notamment fulminer Elon Musk.
Selon des analyses indépendantes, les principaux bénéficiaires de la « One big beautiful bill » seront les ménages les plus aisés.
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Publish date : 2025-07-04 06:07:00
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