Donald Trump accentue sa pression. Trois mois après sa tonitruante annonce des droits de douane réciproques contre la plupart des économies mondiales, le président américain franchit une nouvelle étape dans sa guerre commerciale ce lundi 7 juillet. Il devrait envoyer dans l’après-midi « douze, peut-être quinze lettres » pour notifier ses principaux partenaires commerciaux des attentes de Washington.
« C’est plus facile d’envoyer une lettre disant : ‘écoutez, nous savons que nous avons un certain déficit, ou dans certains cas un excédent, mais pas beaucoup. Et voilà ce que vous avez à payer pour faire des affaires aux États-Unis », a développé le milliardaire vendredi à bord d’Air Force One, face à des journalistes. Pour de nombreux gouvernements, le flou demeure quant à l’issue des négociations commerciales avec les États-Unis. Beaucoup tentent de gagner du temps pour trouver le meilleur « deal » possible avec Donald Trump… mais celui-ci commence sérieusement à s’impatienter.
Nouvelle date butoir fixée au 1er août
Preuve de cette volonté d’acter rapidement la fin du feuilleton : Washington a fixé une nouvelle date butoir pour l’imposition de ces tarifs douaniers. D’abord prévue pour le 9 juillet, soit 90 jours après l’officialisation de ces surtaxes réciproques, l’échéance a été décalée au 1er août. Mais cette fois, le clan trumpiste ne paraît pas enclin à accorder un nouveau délai aux différents pays présents dans les négociations. « S’ils ne font pas avancer les choses, alors, le 1er août, ils retourneront, tel un boomerang, au niveau des droits de douane du 2 avril », a précisé le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, sur CNN dimanche.
La perspective a de quoi inquiéter de nombreuses puissances. Ce lundi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est entretenue avec Donald Trump par téléphone sur ce sujet douanier. Les deux dirigeants ont eu « un bon échange », a précisé Bruxelles après ce coup de fil, tout en soulignant que « des efforts étaient toujours en cours » pour parvenir à un accord. L’UE est menacée de 20 %, voire 50 % de droits de douane supplémentaires de la part des États-Unis. Mi-mai, une hausse de 50 % contre les 27 avait été évoquée par Donald Trump, arguant que les négociations n’allaient « nulle part ».
Le président américain a en outre menacé le Japon et la Corée du Sud d’une surtaxe de 25% sur leurs produits à l’entrée sur le sol américain et d’augmenter ces droits de douane en cas de riposte. Il avait déjà annoncé ce chiffre pour la Corée du Sud début avril, avant de lui accorder un délai, tandis que le Japon devait initialement se voir imposer une taxe de 24%.
10 % supplémentaires contre les pays « s’alignant » sur les Brics
Autres pays dans le collimateur du tempétueux locataire de la Maison-Blanche : les membres des Brics. Actuellement réunis pour un sommet à Rio de Janeiro, au Brésil, les onze États émergents de l’alliance économique (Brésil, Chine, Inde, Russie, Afrique du Sud, Arabie saoudite, Égypte, Émirats arabes unis, Éthiopie, Iran et Indonésie), ont été directement visés par un de ses messages, publié son réseau Truth Social. « Tout pays s’alignant sur les politiques antiaméricaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLÉMENTAIRE de 10 % », a assuré Donald Trump dimanche.
Cette annonce est intervenue dans la foulée d’un communiqué des Brics. Dans ce texte, leurs dirigeants exprimaient « de sérieuses préoccupations face à l’augmentation de mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce » – sans citer toutefois directement les États-Unis. Plusieurs des pays membres de l’alliance jouent gros dans cette guerre commerciale. L’Inde, qualifiée dans le passé de « reine des droits de douane » et de « grande agresseuse » par Donald Trump, espère trouver un compromis pour éviter d’être frappée par 26 % de surtaxes américaines.
Seulement deux accords trouvés pour le moment
Pour la Chine, la situation est encore plus délicate. Pékin et Washington s’étaient réunis au printemps pour plusieurs sessions de pourparlers commerciaux. Les deux puissances s’étaient mises d’accord pour mettre en pause la hausse de leurs droits de douane, atteignant au plus fort de la crise jusqu’à 145 % sur les marchandises chinoises et 125 % sur celles américaines. Elles ont par ailleurs conclu en juin un « accord-cadre » à Londres (Royaume-Uni) destiné à régler à plus long terme le différend commercial. « Les deux parties travaillent rapidement à la mise en œuvre » de ces mesures, a précisé la semaine dernière la Chine, assurant que certaines restrictions d’exportation avaient déjà été levées par les États-Unis.
Outre ces discussions sino-américaines, seuls deux autres accords ont été présentés depuis l’annonce des droits de douane réciproques. Le Royaume-Uni avait été le premier à confirmer un tel consensus en mai, entré en vigueur le 30 juin. Mercredi dernier, le Vietnam a lui aussi fait part d’un accord avec Washington, lui permettant d’atténuer les 46 % de surtaxes américaines initialement prévues sur son économie.
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Publish date : 2025-07-07 16:50:00
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