A trois jours de l’anniversaire de sa tentative d’assassinat, Donald Trump s’est dit « confiant » dans les services de sécurité présidentielle lors d’une interview sur Fox News, qui doit être diffusée samedi soir. C’était « un mauvais jour », selon lui, pour le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités politiques américaines. Pour rappel, le 13 juillet 2024, en plein discours à Butler en Pennsylvanie, le candidat à la présidentielle était touché d’une balle à l’oreille.
Ce jeudi, soit un an après l’accident, le Secret Service a assuré dans un communiqué avoir considérablement avancé dans ses réformes internes. L’agence a fait état par ailleurs « d’actions disciplinaires contre six personnes » appartenant au Secret Service, sans révéler leur identité ni leur grade, précisant que ces sanctions « vont de 10 à 42 jours de suspension sans salaire ». En privé, d’anciens hauts gradés des Services secrets ont jugé que les suspensions, révélées précédemment par CBS News, ne constituaient pas une punition assez lourde. L’annonce a depuis ravivé de profondes frustrations en interne, le blâme pour les défaillances lors du rassemblement à Butler ayant été largement attribué aux agents du bureau de Pittsburgh, plutôt qu’aux agents supérieurs affectés à la sécurité Trump, indique le New York Times.
Le directeur adjoint des Services secrets, Matt Quinn, a tout de même déclaré à CBS News que « les Services secrets sont entièrement responsables de Butler », ajoutant que l’événement « a été un échec opérationnel et nous nous concentrons aujourd’hui sur l’assurance que cela ne se reproduise plus jamais. »
Dans l’interview de Fox News, Donald Trump a reconnu qu’il « y a eu des erreurs », selon des extraits transmis par la chaîne. Il évoque en particulier le fait que le tireur, Thomas Matthew Crooks, 20 ans, ait pu prendre position sur le toit d’un bâtiment placé sous la responsabilité de la police locale, et ouvrir le feu, avant d’être abattu par le Secret Service. « J’ai une grande confiance en ces gens. Je les connais, ils ont beaucoup de talent, ils sont très compétents. Mais ils ont eu un mauvais jour et je pense qu’ils le reconnaissent », ajoute-t-il dans cette interview.
Des changements dans le leadership et la hiérarchie
Les images de Donald Trump, du sang coulant sur le visage et le poing levé, avaient fait le tour du monde et l’événement avait été considéré comme un moment clef de la campagne présidentielle. Immédiatement, des demandes de changements avaient été formulées au sein des Services secrets, alors que la compétence de l’agence était remise en question.
Un rapport accablant de 180 pages, publié en décembre par un groupe de travail bipartisan de la Chambre des représentants, a révélé que les failles de sécurité ayant mené au premier incident n’étaient « pas isolées à l’événement de campagne lui-même », rapporte CBS News. Les législateurs ont souligné que des « problèmes préexistants en matière de leadership et de formation ont créé un environnement » propice à ces échecs. Par exemple, le fait de confier des responsabilités importantes à du personnel ayant peu ou pas d’expérience dans des rôles de planification avancée, ainsi que des frontières floues concernant la personne en charge le jour de la tentative d’assassinat contre Donald Trump.
Les législateurs ont également relevé un manque de coordination et de planification entre le Secret Service et ses partenaires des forces de l’ordre. Depuis, l’agence a modifié ses opérations de protection, notamment en « garantissant des lignes claires de responsabilité et un meilleur partage d’information avec les forces de l’ordre locales », selon le communiqué.
Le rapport avait aussi mis en évidence des problèmes de recrutement et de rétention qui remontent à des décennies, soulignant que l’agence avait besoin d’un nouveau groupe de dirigeants, y compris certains issus du secteur privé. Presque un an après la tentative d’assassinat, l’agence a déjà connu trois directeurs successifs. La directrice des Services Secret à l’époque, Kimberly Cheatle, avait démissionné peu après la fusillade. Son adjoint, Ronald Rowe, qui était devenu le chef par intérim de l’agence, est parti plus tôt cette année.
Donald Trump a depuis nommé au poste de directeur Sean Curran, agent principal de l’équipe de sécurité personnelle au moment de l’attaque, qui avait plongé à ses côtés pour le protéger après les coups de feu. En plus de Sean Curran, d’autres changements ont eu lieu à la tête de l’organisation, nommés par ce dernier. Selon le New York Times, des agents actuels et anciens se questionnent sur la capacité de cette équipe à diriger les Services secrets, étant donné qu’ils n’ont jamais occupé de postes de direction au siège de l’agence, un passage habituel pour les précédents directeurs et hauts fonctionnaires.
D’autres réformes en cours d’application
Sur les 46 recommandations formulées par le rapport de la commission parlementaire, 21 sont entrées en vigueur et neuf relèvent du Congrès, comme une éventuelle réduction du nombre de personnalités à protéger, indique l’agence.
Parmi les 16 encore « en cours d’application », plusieurs portent sur la surveillance aérienne et deux sur l’acquisition d’un véhicule blindé pour utilisation sur un parcours de golf, ainsi qu’une procédure de sécurisation des terrains de golf. Ces dernières recommandations se réfèrent à la deuxième tentative d’assassinat contre Donald Trump, en septembre 2024, alors que le président américain jouait au golf dans son club de West Palm Beach, en Floride. L’assaillant présumé, Ryan Routh, s’était enfui après qu’un agent du Secret Service avait ouvert le feu sur lui et avait été rapidement arrêté.
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Publish date : 2025-07-11 15:47:00
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