Trouver des solutions face aux barrières douanières. Depuis le printemps et le lancement de sa guerre commerciale, Donald Trump inquiète nombre d’économies mondiales. En Asie, la plupart des nations qui échangent des biens avec les Etats-Unis en ont appris plus sur leur sort en début de semaine, via des lettres envoyées par le président américain aux différentes capitales internationales. Sans avancée dans les négociations, toutes seront taxées entre 20 et 40 % de droits de douane supplémentaires d’ici au 1er août prochain.
Dans le détail, le taux qui leur est imposé varie : 25 % pour le Japon et la Corée du Sud, 32 % pour l’Indonésie, 36 % pour le Cambodge et la Thaïlande, 40 % pour la Birmanie et le Laos… Le Vietnam, lui, a conclu avant cette salve de courriers un accord – encore flou – avec les Etats-Unis. Ses produits seront taxés à hauteur de 20 %, sauf pour les biens fabriqués ailleurs et assemblés sur son territoire, sanctionnés de 40 % de droits de douane. Cette mesure vise à empêcher les entreprises chinoises de faire assembler leurs marchandises dans ce pays tiers avant de les exporter aux Etats-Unis… et ainsi d’échapper à de plus importantes surtaxes.
S’adapter à la nouvelle donne tarifaire
Une méthode qui illustre parfaitement la nécessité pour l’ensemble de ces nations de mettre en place des alternatives au traditionnel commerce avec les Etats-Unis. Dès avril et l’annonce tonitruante des tarifs douaniers par Donald Trump, la Chine avait ainsi considérablement augmenté ses exportations vers d’autres pays d’Asie du Sud-Est, comme le Vietnam, la Thaïlande ou l’Indonésie. Des zones de transit, depuis lesquelles il est donc plus facile d’exporter vers l’Amérique. Conséquence logique : Hanoï et Bangkok ont d’ailleurs vu eux aussi leurs exportations vers Washington croître sur la période.
De manière générale, de nombreux pays du continent entendent s’adapter à la nouvelle donne tarifaire lancée par le président américain en se tournant vers de nouveaux alliés. Comme le rapporte le New York Times, la Corée du Sud a par exemple dépêché des envoyés spéciaux en Allemagne et en Australie pour développer plus de liens en matière de défense ou de commerce. Autre signal : l’appel à « l’unité » des membres de l’Asean, l’alliance économique des pays d’Asie du Sud-Est. Fin mai, face à la menace des droits de douane américains, les dirigeants des dix nations qui la composent avaient fait part dans un communiqué de leur volonté de coopérer davantage avec d’autres puissances.
« À travers le monde, les outils autrefois utilisés pour créer de la croissance sont aujourd’hui exercés pour faire presser, isoler et contenir », a encore regretté le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Asean, mercredi. Sur le continent, les rapports de force commerciaux ont d’ailleurs déjà évolué ces derniers mois. Ainsi, selon Les Echos, la part du total des exportations de Pékin à destination des Etats-Unis est passée de 15 à 9 % entre décembre 2024 et mai 2025. À l’inverse, la proportion de marchandises chinoises a augmenté tant vers l’Asie (de 49 à 51 %) que vers l’Union européenne (de 14 à 16 %).
L’UE tente de tirer son épingle du jeu
Plusieurs puissances se rapprochent de Bruxelles pour nouer de nouveaux partenariats. Ce dimanche 13 juillet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé « un accord politique » avec l’Indonésie en vue d’un allègement des barrières douanières avec le pays. « Nous vivons une période de turbulences et lorsque l’incertitude économique rencontre la volatilité géopolitique, des partenaires comme nous doivent se rapprocher. Aujourd’hui, nous faisons donc un grand pas en avant dans ce partenariat », s’est-elle réjouie, après une rencontre avec le président indonésien Prabowo Subianto.
En février dernier, l’Inde, engagée en parallèle avec des discussions avec l’administration Trump sur la question des droits de douane, avait également ouvert la porte à un accord de libre-échange avec les 27, attendu selon Narendra Modi « d’ici à la fin de cette année ». Pour les Européens, la réflexion est peu ou prou la même que du côté asiatique : ce genre de partenariat peut constituer une option intéressant au moment où l’UE est menacée de 30 % de droits de douane supplémentaires par les Etats-Unis.
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Publish date : 2025-07-13 15:37:00
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