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Accusations d’ingérence étrangère : le réseau X s’oppose à la justice française

Accusations d’ingérence étrangère : le réseau X s’oppose à la justice française

La plateforme X est visée par une enquête pénale de la justice française, suspectée d’avoir biaisé son algorithme après des accusations d’ingérence étrangère. Dans un post lundi 21 juillet sur l’application, le département des affaires publiques du réseau social américain a nié ces accusations, et dit avoir refusé d’accéder aux demandes du parquet de Paris requérant l’accès à son algorithme.

« Sur la base de ce que nous savons jusqu’à présent, X estime que cette enquête déforme le droit français afin de servir un agenda politique et, en fin de compte, de restreindre la liberté d’expression », est-il écrit dans un post sur la plateforme, propriété d’Elon Musk.

French authorities have launched a politically-motivated criminal investigation into X over the alleged manipulation of its algorithm and alleged “fraudulent data extraction.” X categorically denies these allegations.

This investigation, instigated by French politician Eric…

— Global Government Affairs (@GlobalAffairs) July 21, 2025

Le Parquet de Paris avait indiqué le 11 juillet qu’une enquête avait été confiée à la gendarmerie concernant le réseau X, en tant que personne morale, et contre les « personnes physiques » qui le dirigent. Cette dernière, remise à la Direction générale de la gendarmerie nationale, porte « notamment » sur l’altération du fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée, et l’extraction frauduleuse de données d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée. Selon X, les autorités françaises ont requis l’accès à son algorithme de recommandation ainsi qu’aux données en temps réel concernant toutes les publications des utilisateurs de la plateforme, ce qu’on leur a refusé.

X dénonce un « agenda politique »

L’enquête intervient après deux signalements reçus en janvier qui « faisaient état de l’utilisation supposée de l’algorithme de X (ex-Twitter) à des fins d’ingérence étrangère », selon le ministère public.

L’un de ces signalements provenait du député Éric Bothorel, spécialiste de ces questions et membre du parti du président Emmanuel Macron. Il avait notamment alerté la justice sur « les récents changements d’algorithme de X, ainsi que les ingérences apparentes dans sa gestion depuis son acquisition par Elon Musk » en 2022. Dans sa plainte, consultée par le média Politico, Éric Bothorel soulignait que l’implication personnelle du milliardaire « dans la gestion de la plateforme, mais aussi dans plusieurs élections concernant des pays européens » représentait « un réel danger et une menace pour nos démocraties ». L’enquête se base aussi sur une autre plainte du député, initialement rapportée par Le Canard enchaîné en janvier 2025, dans laquelle il dénonçait « une quantité énorme de contenu politique haineux, raciste, anti-LGBT + et homophobe, qui vise à fausser le débat démocratique en France ».

X pourtant « nie catégoriquement » les accusations de manipulation de son algorithme à des fins d’ingérence étrangère, qualifiant cette allégation de « totalement fausse ». « Cette enquête, initiée par le politicien français Éric Bothorel, porte gravement atteinte au droit fondamental de X à une procédure régulière et menace les droits de nos utilisateurs à la vie privée et à la liberté d’expression », a également fait valoir le réseau social, tout en regrettant le recours des autorités françaises à deux experts qu’il accuse de lui être hostile. « L’implication de ces personnes soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’impartialité, l’équité et les motivations politiques de cette enquête », estime la plateforme. « Pour ces raisons, X n’a pas accédé aux demandes des autorités françaises, comme nous avons le droit légal de le faire », précise le post.

De son côté, le député Éric Bothorel a répondu à la plateforme dans un communiqué transmis à l’AFP. « Vous seriez bien inspiré de répondre à la justice car, en France, « nul n’est au-dessus des lois », écrit-il en s’adressant à X. « Il n’y a pas de liberté sans responsabilité et sans contrôle. L’absence de responsabilité et de contrôle met autant la liberté en danger que les interdictions et les censures. Les droits de l’homme et nos démocraties doivent rester au-dessus des droits de vos machines et algorithmes », a-t-il poursuivi.

L’enquête pénale, ouverte plus tôt ce mois-ci, intervient alors que X est de plus en plus la cible des régulateurs à travers l’Europe. La Commission européenne enquête séparément sur la plateforme détenue par Elon Musk depuis près de deux ans, soupçonnant une violation de son règlement emblématique, le Digital Services Act.



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Publish date : 2025-07-21 15:20:00

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