Ils sont nécessaires pour les secteurs automobiles, de la défense ou de l’électroménager, et font l’objet depuis plusieurs mois d’une importante lutte commerciale. Les aimants en terres rares, des métaux stratégiques dont la Chine détient le monopole, ont vu leurs exportations restreintes depuis le mois d’avril, en représailles aux droits de douane américains imposés par le président Donald Trump. Mais alors que les deux Etats sont parvenus à un accord pour lever certaines de ces limitations le 27 juin, faisant repartir les exportations de ces intrants essentiels, leur niveau reste nettement inférieur à celui des années précédentes, avec une baisse de 38 % en juin, selon une analyse des données douanières chinoises publiée dimanche par le Wall Street Journal.
Bien qu’une baisse aussi importante ne soit guère réjouissante pour les fabricants occidentaux, qui dépendent en grande partie des aimants en terres rares chinois pour le bon fonctionnement de leurs lignes de production, ce chiffre marque une reprise de l’activité commerciale par rapport à mai, où les exportations de ces métaux avaient chuté de… 74 % comparativement à l’année précédente, soit la plus forte diminution depuis plus de dix ans. Du point de vue des quantités, la Chine a ainsi exporté 3,2 millions de kilogrammes d’aimants en terres rares en juin, contre des expéditions mensuelles qui atteignaient en moyenne 4,8 millions de kilogrammes l’année dernière.
La position dominante de la Chine dans l’approvisionnement en aimants en terres rares s’est avérée un atout majeur dans les négociations commerciales avec les Etats-Unis. Après des années où l’empire du Milieu a conquis des parts de marché à l’Occident, le pays produit désormais environ les deux tiers des terres rares mondiales et en transforme environ 90 %. Les exportations chinoises d’aimants en terres rares vers les Etats-Unis, en particulier, ont continué de chuter fortement en juin, avec une baisse de 52 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre environ 353 000 kilogrammes.
Des entreprises qui s’adaptent
Face à cette situation délicate, et malgré la levée des restrictions, les fabricants occidentaux se préparent : afin de se prémunir d’éventuelles pénuries d’aimants et à des arrêts de production à court terme, certaines entreprises ont dû s’acquitter de coûteux frais de transport aérien pour s’approvisionner en terres rares dès l’obtention des licences. D’autres étudient également des solutions pour fabriquer leurs produits avec des aimants moins puissants, ne contenant aucune terre rare contrôlée.
Plus tôt ce mois-ci, MP Materials, le plus grand exploitant américain de terres rares, a annoncé avoir conclu un accord prévoyant une prise de participation de 15 % du Pentagone dans l’entreprise. Dans le cadre de ce contrat, le gouvernement américain s’est engagé à investir des milliards de dollars dans l’entreprise basée à Las Vegas et à acheter sa production, tandis que MP Materials est appelée à construire une nouvelle usine d’ici 2028, pour fabriquer des aimants en terres rares à une échelle dépassant la production actuelle du pays.
Pékin, de son côté, a enjoint à ses entreprises de répertorier leurs employés possédant une expertise technique, une expérience en recherche et leurs informations personnelles, pour empêcher le partage non autorisé de secrets commerciaux. Dans une publication publiée vendredi sur les réseaux sociaux, le ministère chinois de la Sécurité d’Etat a accusé des agences de renseignement étrangères de pays non identifiés d’avoir volé des terres rares soumises à des restrictions.
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Publish date : 2025-07-20 14:17:00
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