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Le déclin de la natalité se confirme en France pour début 2025

Le déclin de la natalité se confirme en France pour début 2025

Toujours moins de bébés voient le jour en France. Entre janvier et juin, 317 340 bébés sont nés dans l’hexagone, contre 326 401 au premier semestre 2024, a indiqué ce jeudi 31 juillet l’Institut national de la statistique (Insee). Soit une baisse de 2,2 % du nombre quotidien de naissances moyen entre les deux périodes.

Les six mois écoulés « confirment la tendance qu’on observe depuis un moment », a commenté auprès de l’Agence France Presse Didier Breton, professeur de démographie à l’Université de Strasbourg. « Il n’y a pas de raison qu’un retournement de situation se produise donc le nombre de naissances annuel s’annonce plus faible qu’en 2024 ». L’année civile 2025 devrait donc marquer un nouveau plus bas depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, pour la quatrième année consécutive.

En baisse depuis 2011

La natalité baisse dans toutes les régions sur un an, hormis dans les Pays de la Loire (+ 1,1 %) et à Mayotte, (+ 1,3 %). Parmi les régions comptant le plus de naissances, le recul est de ‑3,8 % dans les Hauts-de-France, ‑2,8 % en Auvergne-Rhône-Alpes et de ‑1,8 % en Île-de-France. Depuis 2022, le nombre de naissances atteint chaque année un plus bas depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. En 2023, il est passé sous la barre symbolique des 700 000. Et depuis 2011, le nombre de naissances diminue chaque année, à l’exception de 2021, qui a connu un léger rebond après les confinements liés au Covid-19. En 2024, il avait encore reculé de 2,8 % par rapport à l’année précédente : 660 800 nouveau-nés avaient vu le jour, selon l’estimation révisée de l’Insee.

Début juillet, une étude de l’Ined avait révélé que le désir d’enfant a nettement reculé en 20 ans, ce qui présage d’une poursuite de la baisse de la fécondité. « On arrive dans une nouvelle ère, où la fécondité pourrait se stabiliser ou bien encore diminuer, mais il est improbable qu’elle remonte à court terme », soit dans les cinq à dix prochaines années, a estimé auprès de l’AFP Laurent Toulemon, co-auteur de l’étude.

« Congés de naissance »

Le déclin de la natalité agite la classe politique, qui s’inquiète notamment du financement futur du système de protection sociale, et a conduit le président Emmanuel Macron à appeler au « réarmement démographique » du pays. Le gouvernement dit vouloir soutenir la natalité en créant prochainement un nouveau « congé de naissance » qui pourrait être pris par les deux parents, avec un soutien financier plus important que l’actuel congé parental.

Dans un avis récent, le Comité national d’éthique a souligné qu’il était « impératif » pour la société d’accompagner les couples qui rencontraient des difficultés pour concrétiser leur projet d’enfant, qu’elles soient d’ordre socio-économiques ou biologiques (problèmes d’infertilité). Il a également rappelé qu’il fallait respecter la décision personnelle de chacun d’avoir ou non des enfants, un sujet qui ne devrait pas faire l’objet de « pressions sociales ou politiques ».

Crise du logement et incertitudes environnementales

Un rapport de l’Académie de médecine, publié début juillet, soulignait ainsi que la natalité n’est pas qu’une affaire de chiffres, mais « reflète l’état de santé global d’une société, son optimisme, sa capacité à se projeter dans l’avenir ». Parmi les facteurs « sociétaux » qui freinent la natalité, le rapport de l’Académie de médecine identifie notamment le manque de modes de garde, la crise du logement ou encore les incertitudes géopolitiques et environnementales.

Parallèlement à cette baisse des naissances, le nombre de décès, lui augmente, en lien à l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité. Conséquence de la combinaison des deux phénomènes, la France vient de connaître pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale un solde naturel de population – soit la différence entre le nombre de naissances et de décès – négatif sur 12 mois glissants. De juin 2024 à mai 2025, il y ainsi eu 822 décès de plus que de naissances, selon l’analyse par l’Agence France Presse des données actualisées au 31 juillet.



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Publish date : 2025-07-31 15:40:00

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