A chaque tragédie météorologique extrême, comme les incendies ou les inondations, le flot de fausses affirmations se répand vite. Plus vite que les alertes vitales provenant des autorités, révèle une étude du Centre pour contrer la haine numérique (CCDH).
Selon le document, la prolifération de ces fake news climatiques sur les plateformes comme Meta, X et YouTube, entraîne une augmentation des risques pour la sécurité publique, par l’érosion de la confiance de l’opinion publique dans les efforts de secours en cas de catastrophe.
L’inefficacité de la vérification des comptes
Après avoir analysé des messages viraux, sur chacun de ces trois réseaux sociaux majeurs, notamment sur les incendies de Los Angeles et les ouragans Helene et Milton, les chercheurs ont pointé un manque de vérifications criant. « Meta manquait de vérification des faits sur 98 % des publications analysées, X sur 99 % et YouTube sur 100 %.
« Alors que les familles pleuraient leurs proches et que les premiers intervenants fouillaient les décombres après les catastrophes climatiques au Texas et en Californie, les entreprises de médias sociaux ont exploité sans vergogne ces catastrophes à des fins lucratives », commente Imran Ahmed, patron du CCDH. « La propagation rapide des conspirations climatiques en ligne n’est pas accidentelle, elle est intégrée dans un modèle économique qui profite de l’indignation et de la division », ajoute-t-il. L’étude révèle par ailleurs que les utilisateurs vérifiés, qui reçoivent une visibilité et des privilèges de monétisation, sont souvent parmi les pires contrevenants. Sur X, 88 % des fake news météorologiques proviennent de comptes vérifiés, rapporte de CCDH.
Des efforts d’intervention d’urgence étouffés
Le rapport souligne en outre qu’à la suite de ces événements climatiques extrêmes, les plateformes de médias sociaux « ont encouragé les théories du complot tout en mettant de côté des informations d’urgence vitales », mettant des vies en danger en bout de chaîne. Selon les analyses, les vidéos complotistes d’Alex Jones, un influenceur américain, pendant les incendies de forêt de Los Angeles en janvier 2025, ont accumulé plus de vues sur X que celles combinées de la FEMA (l’agence gouvernementale américaine chargée de coordonner les interventions en cas de catastrophes naturelles et autres situations d’urgence), du LA Times et de dix grands médias et agences d’urgence du 7 janvier au 31 janvier 2025.
Après les ouragans Helene et Milton à la fin de 2024, des théories totalement farfelues, affirmant par exemple que ces cataclysmes étaient des « armes géo-conçues » et que les incendies de forêt étaient déclenchés par des « lasers gouvernementaux », se sont répandues plus rapidement que les informations communiquées par les autorités chargées des urgences et les médias fiables. « Ce rapport montre sans équivoque que la désinformation climatique coûte des vies. Au fur et à mesure que les événements météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents, ces mensonges ne feront que devenir de plus en plus dangereux », a déclaré Sam Bright, rédacteur en chef de l’organisation de journalisme internationale DeSmog au Royaume-Uni.
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Publish date : 2025-08-02 10:39:00
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