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Antisémitisme : les « accusations d’inaction » du Premier ministre israélien « offensent la France toute entière », selon Macron

Antisémitisme : les « accusations d’inaction » du Premier ministre israélien « offensent la France toute entière », selon Macron

Mardi 26 août, l’armée israélienne s’est justifiée après la frappe qui a coûté, la veille, la vie à cinq journalistes dans le sud de Gaza, affirmant que les soldats visaient une caméra du Hamas.

Pendant que l’enclave palestinienne pleure ses reporters, la crise diplomatique envers Paris et Tel-Aviv s’envenime. Le président français a rendu publique une lettre au Premier ministre israélien, publiée par Le Monde, pour répondre aux accusations d’inaction en matière de lutte contre l’antisémitisme. Dans ce courrier, Emmanuel Macron dénonce une critique qui « offense » la France et exhorte Benyamin Netanyahou à mettre fin à sa « fuite en avant meurtrière » à Gaza, pointant à la fois la gravité de la situation humanitaire et le poids des responsabilités politiques.

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Antisémitisme : les « accusations d’inaction » du Premier ministre israélien « offensent la France toute entière »

Emmanuel Macron estime que les « accusations d’inaction » portées par Benyamin Netanyahou envers la France en matière de lutte contre l’antisémitisme constituent une « offense » pour le pays « tout entier » et exhorte le Premier ministre israélien à sortir de sa « fuite en avant meurtrière » à Gaza, dans une lettre rendue publique mardi par le quotidien Le Monde. « Ces accusations d’inaction face à un fléau que nous combattons de toutes nos forces sont inacceptables et offensent la France toute entière », écrit-il, estimant que cette lutte « ne saurait être un sujet d’instrumentalisation ».

« Je vous appelle solennellement à sortir de la fuite en avant meurtrière et illégale d’une guerre permanente à Gaza qui expose votre pays à l’indignité et votre peuple à une impasse, à cesser l’illégale et injustifiable recolonisation de la Cisjordanie », ajoute-t-il.

Le Premier ministre israélien avait relancé une crise avec la France en accusant Emmanuel Macron d’ »alimenter le feu antisémite » par son intention de reconnaître l’État palestinien. Dans une lettre datée du 17 août, Benyamin Netanyahou se disait « préoccupé par la montée alarmante de l’antisémitisme en France et par le manque d’actions décisives du gouvernement pour y faire face ».

Le 19 août, la présidence française a qualifié l’accusation d’ »erronée » et « abjecte », précisant qu’Emmanuel Macron en avait pris connaissance par voie de presse et y répondrait par courrier. Dans sa réponse, le chef de l’État réaffirme qu’il « demeure et demeurera garant de l’impérieuse nécessité de combattre cette abomination, partout et toujours ».

Journalistes tués lundi à Gaza : l’armée israélienne dit que la frappe visait une caméra du Hamas

L’armée israélienne a affirmé que ses forces avaient visé une caméra du Hamas lors d’une frappe lundi à Gaza qui a coûté la vie à cinq journalistes à l’hôpital Nasser de Khan Younès dans le sud de l’enclave palestinienne, entraînant une vague de condamnations dans le monde.

Il ressort d’une « enquête initiale » que des soldats ont « identifié une caméra placée par le Hamas dans la zone de l’hôpital Nasser, utilisée pour observer l’activité des troupes [israéliennes] afin de diriger des activités terroristes contre elles », écrit l’armée dans un communiqué, ajoutant que les soldats « ont agi pour éliminer la menace en frappant et en démantelant la caméra ».

En début de journée ce mardi, l’Organisation des Nations unies (ONU) avait demandé que l’enquête « apporte des résultats ». « Les autorités israéliennes ont, par le passé, annoncé des enquêtes sur de tels homicides… Mais ces enquêtes doivent apporter des résultats », avait déclaré le porte-parole du bureau des droits de l’homme des Nations unies, Thameen Al-Kheetan, à la presse à Genève, ajoutant : « Il doit y avoir une justice. Nous n’avons pas encore vu de résultats ni de prise de responsabilité. »

En Israël, des manifestants réclament un accord à Gaza

Des centaines de manifestants réclamant la fin de la guerre à Gaza et le retour des otages se sont mobilisés ce mardi en Israël, avant une réunion du cabinet de sécurité prévue en soirée. Le bureau de Benyamin Netanyahou n’a pas divulgué l’ordre du jour du cabinet de sécurité, mais selon les médias locaux, il devrait discuter d’une reprise des négociations en vue d’un cessez-le-feu à Gaza et de la libération des otages.

Tôt ce matin, des centaines de manifestants ont bloqué la circulation aux abords de Tel-Aviv. A l’entrée nord de la métropole côtière, un photographe de l’AFP a vu environ 400 personnes arrêter les voitures, brandissant des drapeaux israéliens et des photos des otages. D’autres manifestants se sont rassemblés près d’une antenne locale de l’ambassade américaine, ainsi que devant les domiciles de plusieurs ministres à travers le pays, selon un journaliste de l’AFP et les médias israéliens.

La semaine dernière, Benyamin Netanyahou a ordonné l’ouverture de négociations pour libérer tous les otages, quelques jours après l’aval donné par le Hamas à une nouvelle proposition de cessez-le-feu présentée par les médiateurs, Egypte, Qatar et Etats Unis. Ce mardi, le Qatar a indiqué toujours attendre une réponse de la part de l’Etat hébreu à cette proposition : « Les déclarations que nous entendons actuellement ne nous rendent pas confiants sur le fait que, s’il y avait un engagement, celui-ci serait positif », a affirmé le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, lors d’une conférence de presse à Doha.

Le Danemark n’exclut pas une reconnaissance de la Palestine

Le Danemark n’exclut pas une reconnaissance d’un Etat palestinien, à condition que celui-ci soit démocratique, a déclaré mardi la Première ministre danoise. « Nous ne disons pas non à la reconnaissance de la Palestine comme Etat », a dit Mette Frederiksen lors d’une conférence de presse. « Nous y sommes favorables. Cela fait très longtemps que nous le sommes. C’est ce que nous souhaitons. Mais il faut évidemment s’assurer qu’il s’agira d’un Etat démocratique », a-t-elle ajouté.

Dimanche, plus d’une dizaine de milliers de Danois sont descendus dans la rue appelant à la fin de la guerre à Gaza et exhortant le Danemark à reconnaître l’Etat palestinien. Dans une interview avec le quotidien Jyllands-Posten mi-août, Mette Frederiksen avait estimé que « Netanyahou est désormais un problème en soi », jugeant que son gouvernement allait « trop loin ». Reconnaître l’Etat de Palestine doit servir « le bon objectif », a-t-elle insisté mardi. « Elle doit intervenir à un moment où elle favorise réellement une solution à deux Etats. Et où un Etat palestinien durable et démocratique peut être garanti, sans l’influence du Hamas. Et cela doit bien sûr se faire avec une reconnaissance mutuelle d’Israël », a-t-elle exposé.



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Publish date : 2025-08-26 18:09:00

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