La proposition semblait folle, mais elle serait toujours d’actualité. Alors qu’en février dernier Donald Trump avait imaginé que la bande de Gaza pourrait devenir la « Côte d’Azur du Moyen-Orient », suscitant de vives critiques y compris parmi ses alliés, son projet circulerait encore au sein de son administration, en témoigne un rapport de 38 pages révélé par le Washington Post.
Selon le document, les Etats-Unis prendraient le contrôle de l’enclave, sous la forme d’une curatelle, pour au moins dix ans, le temps d’atteindre l’objectif de faire naître une Riviera de luxe et de constituer une « entité palestinienne réformée et déradicalisée », est-il précisé. Les deux millions d’habitants de Gaza, eux, seraient incités à partir vers d’autres pays ou dans des zones sécurisées à l’intérieur du territoire dévasté par près de deux ans de guerre, le temps de sa reconstruction.
Des jetons numériques
Pour les « motiver », les Etats-Unis prévoient d’offrir à chaque Palestinien choisissant de quitter le pays une indemnité de 5 000 dollars et des subventions pour couvrir quatre années de loyer ailleurs, ainsi qu’une année de nourriture. De leur côté, les propriétaires fonciers bénéficieraient de « jetons numériques » en échange du droit de réaménager leur propriété, servant à financer une nouvelle vie ailleurs ou, à terme, à acheter un appartement dans l’une des six à huit nouvelles « villes intelligentes alimentées par l’IA » qui seront construites à Gaza, indique le document. Des usines de voitures électriques, des centres de données ou des hôtels y seraient également financés par des investissements publics et privés.
D’après ce plan, baptisé « Great Trust », chaque départ individuel de Gaza permettrait d’économiser 23 000 dollars, comparé au coût des logements temporaires et des services de « maintien en vie » dans les zones sécurisées pour ceux qui restent. Ce projet a été élaboré par certains des mêmes Israéliens qui ont créé et mis en place la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), une organisation soutenue par les États-Unis et Israël qui distribue aujourd’hui de la nourriture dans l’enclave, accusée par plusieurs ONG de violer le droit humanitaire en servant les objectifs de Tsahal.
Un « plan très complet »
Mercredi 27 août, Donald Trump a tenu une réunion à la Maison-Blanche pour discuter des solutions pour mettre fin à la guerre, qui approche maintenant de ses deux ans. Parmi les participants figuraient le secrétaire d’État Marco Rubio et l’envoyé spécial du président, Steve Witkoff ; l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, dont l’administration a sollicité les vues sur l’avenir de Gaza, ou encore le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, qui a piloté une grande partie des initiatives du président au Moyen-Orient durant son premier mandat et possède d’importants intérêts privés dans la région. Aucun compte rendu de la réunion ni aucune décision politique n’ont été annoncés, mais Steve Witkoff avait déclaré la veille que l’administration disposait d’un « plan très complet ».
Si le Washington Post précise qu’il n’est pas possible, pour l’heure, de déterminer si la proposition détaillée et exhaustive du « Great Trust » correspond bien à ce que Donald Trump a en tête, deux personnes au courant du dossier ont affirmé au média américain que les principaux éléments du projet ont été spécifiquement conçus pour concrétiser la vision du président d’une « Riviera du Moyen-Orient ».
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Publish date : 2025-09-01 06:15:00
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