La grâce présidentielle offerte par Donald Trump dès le début de son mandat, et le licenciement de nombreux agents et procureurs fédéraux qui cherchaient à les traduire en justice, ne leur suffisent pas. Selon le New York Times, les assaillants du Capitole, qui s’étaient opposés le 6 janvier 2021 à la validation du scrutin actant la victoire de Joe Biden, font désormais pression sur l’administration de Trump pour qu’elle leur verse des dommages et intérêts. En cause : des poursuites qu’ils jugent « injustes », certains estimant que ces décisions revêtent un caractère « politique ».
Le quotidien américain rapporte que l’un de leurs avocats, Mark McCloskey, a déclaré jeudi sur les réseaux sociaux avoir récemment rencontré de hauts responsables du ministère de la Justice pour leur présenter un projet de création d’une commission spéciale chargée d’indemniser les émeutiers, à l’image de celle qui avait accordé des dommages et intérêts aux victimes des attentats du 11 septembre 2001. Cette structure, qualifiée de « comité de résolution volontaire non judiciaire » par l’avocat, examinerait les dossiers des émeutiers individuellement, avant de leur attribuer des sommes en fonction des préjudices qu’ils auraient subis aux mains du gouvernement fédéral, a-t-il précisé.
Des espoirs tempérés
En mai déjà, de nombreux émeutiers s’étaient réjouis lorsque le ministère de la Justice avait accepté de verser près de 5 millions de dollars pour régler une plainte pour homicide involontaire, intentée sous l’administration Biden par la famille d’Ashli Babbitt, une vétérane de l’armée de l’air abattue par la police alors qu’elle se trouvait au milieu d’une foule tentant de pénétrer dans l’hémicycle de la Chambre des représentants le 6 janvier.
Ce règlement avait suscité l’espoir que le ministère pourrait accueillir favorablement d’autres plaintes déposées par les émeutiers eux-mêmes, mais l’opposition formelle des avocats du ministère à une autre plainte déposée en juin par cinq membres des Proud Boys, accusés de sédition en lien avec les événements du 6 janvier, a tempéré leur engouement. Dans cette plainte, l’organisation d’extrême droite affirmait que des fonctionnaires fédéraux les avaient soumis à une « persécution politique » en tant qu' »alliés du président Trump ».
Une réécriture de l’histoire
Si pour l’heure le ministère de la Justice américain n’a pas commenté le projet d’une commission d’indemnisations, il représenterait néanmoins une sérieuse escalade dans la tentative de réécriture de l’histoire du 6 janvier. Dans le cas où une telle structure existait, « elle désignerait de fait les membres de la foule, dont l’intrusion au Capitole a perturbé le transfert légal du pouvoir présidentiel, comme victimes du gouvernement méritant réparation », indique le New York Times.
De son côté, Mark McCloskey a assuré aux émeutiers qu’ils avaient des alliés au sein du ministère de la Justice de Donald Trump. Parmi eux figurerait Ed Martin, le dirigeant du groupe de travail sur l’instrumentalisation de la justice, un organisme créé pour enquêter sur les personnes ayant mené les investigations sur les événements du 6 janvier et sur des personnalités que le président américain perçoit comme ses ennemis. « Il est à 100 % de notre côté », a assuré Mark McCloskey, ouvrant la voie à une probable bataille pour la reconnaissance de leur statut de « victimes » ces prochains jours.
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Publish date : 2025-09-02 11:34:00
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