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Vote de confiance : François Bayrou ne croit pas qu’une dissolution apporterait « plus de clarté »

Vote de confiance : François Bayrou ne croit pas qu’une dissolution apporterait « plus de clarté »

L’heure tourne pour François Bayrou, alors que la date du 8 septembre, jour du vote de confiance qu’il a sollicité devant l’Assemblée nationale, approche à grands pas. Un dernier Conseil des ministres avant l’échéance se tiendra ce mercredi 3 septembre à l’Elysée. Depuis lundi, le Premier ministre consulte les différents partis politiques pour tenter d’arracher leur soutien. En vain jusqu’ici : « Le miracle n’a pas eu lieu », a résumé mardi le président du RN Jordan Bardella, après avoir été reçu avec Marine Le Pen à Matignon.

Les infos à retenir

⇒ Emmanuel Macron a appelé les ministres à « la mobilisation » autour de François Bayrou

⇒ François Bayrou ne croit pas qu’une dissolution apporterait « plus de clarté »

⇒ Dominique de Villepin appelle à la nomination d’un Premier ministre de gauche

Emmanuel Macron a appelé les ministres à « la mobilisation » autour de François Bayrou

Emmanuel Macron a appelé mercredi le gouvernement réuni en Conseil des ministres à « faire acte de mobilisation » autour du Premier ministre François Bayrou à l’approche du vote de confiance de lundi qui devrait se solder par sa chute.

« Il nous demande, chacun dans nos formations politiques, chacun aussi dans nos sensibilités politiques, de faire acte de mobilisation, de pédagogie », a rapporté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas devant la presse. Le chef de l’Etat a prévenu que « quel que soit le vote […] la situation de la France ne sera pas résolue », ajoutant que « s’affranchir du réel n’était pas responsable pour la suite », a-t-elle déclaré.

Des compromis sur le budget seront « inévitables » si le gouvernement tombe, juge Eric Lombard

Des compromis avec les socialistes sur le budget seront « inévitables » si le vote de confiance prévu lundi fait tomber François Bayrou, déclare le ministre de l’Economie et des Finances Eric Lombard, dans un entretien au Financial Times ce mercredi.

Alors que le scrutin de lundi à l’Assemblée semble perdu d’avance pour le Premier ministre, Eric Lombard a expliqué au quotidien économique britannique que le prochain gouvernement, quel qu’il soit, devra négocier son projet de budget avec les socialistes et réduire le plan d’économies initialement prévu. « C’est inévitable », a-t-il déclaré.

Le PS, qui n’a pas l’intention de voter la confiance et qui se dit disponible pour prendre la suite de François Bayrou à Matignon, a présenté fin août ses grandes pistes budgétaires. Les socialistes proposent notamment de réduire le déficit de 21,7 milliards d’euros en 2026, environ deux fois moins que les 44 milliards mis sur la table par le gouvernement. Ils vont « beaucoup trop loin » dans la réduction de l’effort budgétaire, juge Eric Lombard, cité par le Financial Times, sans préciser quel niveau lui semblerait acceptable.

François Bayrou ne croit pas qu’une dissolution apporterait « plus de clarté »

Invité sur BFMTV ce mercredi matin, le Premier ministre a défendu sa décision de se soumettre à un vote de confiance, alors que le pays fait face à « une situation d’affaiblissement incroyable ». « Si vous êtes représentant du peuple, vous devez vous demander où est l’intérêt national », a-t-il lancé à l’adresse des députés, se disant par ailleurs « prêt à examiner » des alternatives sur les jours fériés.

Concernant une éventuelle dissolution de l’Assemblée au lendemain de sa chute, François Bayrou a fait part de son opposition à un tel scénario. « On a vécu il y a un an une dissolution dont le président de la République attendait une clarification. Et ce qu’on a eu, c’est à peu près le contraire, a-t-il souligné. Est-ce qu’il est logique et cohérent d’imaginer qu’une prochaine dissolution apporterait plus de clarté ? Je ne le crois pas », a-t-il ajouté.

Vote de confiance: « Ce qui est en jeu ce n’est pas mon sort, c’est le sort du pays », souligne François Bayrou pic.twitter.com/kdimmZfMpl

— BFMTV (@BFMTV) September 3, 2025

Le locataire de Matignon a aussi jugé « pas très cohérente » la démarche du Parti socialiste de « vouloir abattre son gouvernement » tout en réclamant de gouverner ensuite avec « le soutien du bloc central ». « Je ne suis pas sûr que ça marche parce qu’il y a un minimum de logique dans la vie. La démarche d’Olivier Faure, dont il ne fait pas mystère qu’il veut devenir Premier ministre, cette démarche me paraît risquée, pas très cohérente et pas très logique », a jugé celui qui restera, même s’il quitte Matignon, le leader d’un des partis du bloc central.

Dominique de Villepin appelle à la nomination d’un Premier ministre de gauche

Dominique de Villepin a appelé ce mercredi Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre « du bloc de gauche arrivé en tête aux dernières élections » et s’est dit hostile à une dissolution qui mènerait à « une crise de régime »

« Il faut faire les choses dans l’ordre. Il faut commencer par le bloc qui est arrivé en tête aux dernières élections, c’est un bloc de gauche. Sollicitons les personnalités qui sont susceptibles de constituer ce gouvernement. S’il échoue, alors on s’adressera au bloc central », a plaidé l’ancien Premier ministre sur TF1. « Le président de la République, il a tout mélangé en appelant Michel Barnier en 2024, un parti qui n’avait fait guère plus de 5 %. Il a brouillé les cartes, il n’a pas respecté le jeu démocratique », a-t-il jugé, reprenant une argumentation qu’il avait déjà plaidée au lendemain des législatives.

« Je demande que le président écoute les Français, marque une rupture franche (…) En appelant Michel Barnier en 2024 (…) il a brouillé les cartes, il n’a pas respecté le jeu démocratique », @Villepin dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/bR2src13nx

— TF1Info (@TF1Info) September 3, 2025

« En cas d’échec successif, bien évidemment, il ne restera que l’option de la dissolution », a-t-il reconnu. Mais la dissolution, « c’est la politique du pire, l’impossibilité d’une majorité. Pourquoi voulez-vous qu’au terme d’un nouveau scrutin, le résultat soit très différent ? », a-t-il jugé.

Olivier Faure « à la disposition » d’Emmanuel Macron pour discuter des conditions d’un remplacement du gouvernement Bayrou

Le patron du Parti socialiste Olivier Faure s’est dit mardi « à la disposition » du président de la République pour discuter « des conditions » dans lesquelles la gauche pourrait « occuper les places gouvernementales qui sont aujourd’hui occupées par la majorité relative de François Bayrou ».

Invité sur LCI, Olivier Faure a expliqué ne pas avoir eu de contact avec Emmanuel Macron, mais « il y a des gens qui parlent, qui cherchent à savoir quel est notre état d’esprit. Et j’essaie d’expliquer ce que nous voulons faire et quelles sont les conditions à partir desquelles nous pourrions redonner un peu de couleur à notre pays ». Il a ainsi toute idée d’un gouvernement d’union, comptant des ministres macronistes et des ministres de gauche : « Moi, je ne veux pas de confusion, je ne veux pas un gouvernement qui serait en même temps de droite et de gauche », a-t-il souligné.

Réaction de Jean-Luc Mélenchon : « Consternant. Olivier Faure se met à disposition de Macron pour remplacer Bayrou. Que chacun le sache : les Insoumis ne sont informés de rien et n’ont rien à voir avec cette offre de service qu’ils condamnent », a écrit Le leader insoumis sur X.

Emmanuel Macron a demandé au camp gouvernemental de « travailler » avec le PS

Le président Emmanuel Macron a réuni mardi les chefs de la coalition gouvernementale pour leur enjoindre de « travailler avec les socialistes », à six jours du vote de confiance au Parlement qui semble perdu d’avance pour le Premier ministre François Bayrou.

A l’occasion d’un déjeuner à l’Elysée, le chef de l’Etat a réuni le Premier ministre, Gabriel Attal (Renaissance), Edouard Philippe (Horizons) et Bruno Retailleau (Les Républicains), soit les chefs des partis qui soutiennent le gouvernement.

Il les a invités à « travailler avec les socialistes » et d’autres partis à l’exclusion de LFI et du RN, « pour élargir » son assise dans la perspective du vote de confiance demandé par François Bayrou « et le cas échéant après », a rapporté un participant à l’AFP. Mais l’idée d’ouvrir la coalition gouvernementale au PS passe mal auprès de certains : « Non, on ne peut pas avoir d’accord de gouvernement avec le PS », a par exemple affirmé le président LR du Sénat Gérard Larcher au Parisien.





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Publish date : 2025-09-03 11:12:00

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