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Vote de confiance : les temps forts du dernier discours de François Bayrou à l’Assemblée

Vote de confiance : les temps forts du dernier discours de François Bayrou à l’Assemblée

Il est 15 heures, sous le bruit des tambours de la Garde Républicaine, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale traverse la salle des pas perdus. Pour la 42e fois dans l’histoire de la Ve République, un Premier ministre, fait usage de l’article 49-1, et ainsi, soumet la responsabilité de son gouvernement au vote des députés. Mais, pour la première fois, l’issue du vote risque d’être négative.

« Une question historique, pas politique »

A la tribune de la chambre basse, sur un ton solennel, François Bayrou, a tenu à clarifier sa position : il a « voulu » cette « épreuve de vérité ». « Certains d’entre vous, les plus nombreux, les plus sensés probablement, ont pensé que c’était déraisonnable, que c’était un trop grand risque« , mais « le plus grand risque était de ne pas en prendre, de laisser continuer les choses sans que rien ne change », a tranché le Premier ministre, justifiant sa décision de soumettre son gouvernement à un vote de confiance.

Et le Palois d’abonder : « On arrive au bord de la falaise […], ce n’est pas une question politique, c’est une question historique ». François Bayrou s’est ensuite adonné à une réflexion sur sa manière de distinguer histoire et politique : « Les questions politiques, ce sont des questions pour la prochaine élection, mais les questions historiques ce sont des questions pour la prochaine génération. », a-t-il tranché.

« Vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement »

Le Premier ministre dépeint une France en retard sur ses voisins européens, invoquant l’exemple de la « Belgique » et de l’Allemagne ». Parmi les problèmes qui assènent le pays : l’économie, l’éducation, la démographie, le logement, la sécurité, et le surendettement…

Une autre question se trouve évidemment dans la ligne de mire de François Bayrou : celle de la dette et du budget nécessaire pour y pallier, partiellement responsable de la chute de son gouvernement. Le maire de Pau compare « la soumission à la dette » à « la soumission par la force militaire », et rappelle que 60 % de nos créanciers sont étrangers. « Notre pays travaille, croit s’enrichir, et tous les ans s’appauvrit un peu plus », alerte le Premier ministre qui perçoit dans cette situation « une insupportable hémorragie ».

Pour remédier à cette situation, il propose un « plan » : « atteindre en 2029 le seuil de 3 % de déficits publics annuels, seuil à partir duquel la dette n’augmente plus ». Et le chef du gouvernement de justifier : « si la dette n’augmente plus, alors le travail des Français, leur inventivité, leur créativité, leur confiance retrouvée remettront le pays à flot. » Dans ce plan, François Bayrou concède qu’il sera nécessaire de faire « des efforts, mais des efforts modérés. »

Sur un ton grave, le Premier ministre a interpellé les députés qui voteront plus tard dans l’après-midi : « Vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement » mais pas « d’effacer le réel ».

Une jeunesse « plongée dans l’esclavage »

Le maire de Pau a également consacré une partie de son allocution à la jeunesse, dont il estime que « nous devons d’abord nous occuper ». François Bayrou estime que « nous avons rompu le contrat entre générations ». Il perçoit pour cette jeunesse « le poids des milliers de milliards de dette que leurs aines ont contracté et qu’ils vont devoir endosser », allant jusqu’à qualifier la dette d' »esclavage dans lequel on les plonge ».

« Ne leur dites pas que vous les aimez, que vous veillez sur eux, si vous faites semblant d’ignorer la charge écrasante accumulée sur leurs épaules », a cinglé le Premier ministre.

Taxer les riches

« Taxer les riches », a lancé François Bayrou sous les applaudissements de la gauche, avant d’ironiser sur la « pensée magique » qu’il attribue à cette partie de l’hémicycle.

« Bernard Arnault et ses semblables sont devenus les cibles », « ils sont comme ces poupées vaudoues », a clamé le Palois, avant d’appeler les députés à s’aviser de s’en prendre trop sévèrement aux plus fortunés, estimant qu’il existe « pléthores de pays ou trouver refuge fiscal ». Et le Premier ministre d’abonder : « Demandez à nos voisins britanniques », avant de cingler l’ancien président de la République : « François Hollande en témoignera. »

Un besoin urgent de « lucidité »

Pour achever son discours, le chef du gouvernement s’est livré à un testament de sa politique. « J’ai une haute idée des mouvements politiques. Je me suis engagé quand j’avais à peine plus de 20 ans dans celui auquel j’adhère encore aujourd’hui et je ne l’ai jamais quitté. Je l’ai défendu quand nous n’étions qu’une poignée, à y croire encore. Je l’ai porté envers et contre tous et je suis fier de la génération de responsables qui m’entourent aujourd’hui. »

Sur un ton grave, François Bayrou a conclu sur ces mots : « Il y a un chemin, et c’est le seul pour la France, celui de la vérité partagée, et du courage qu’on choisit ensemble. Je vous remercie. »



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Publish date : 2025-09-08 15:27:00

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