Une cyberattaque à New York en pleine reconnaissance de l’Etat de Palestine ? C’est le scénario qui a été déjoué de justesse mardi 23 septembre, faute de quoi les diplomates du monde entier se seraient trouvés dans une situation compliquée. Les autorités américaines ont annoncé avoir démantelé un réseau de plus de 300 serveurs et 100 000 cartes SIM susceptibles de paralyser les télécommunications à New York avant l’Assemblée générale de l’ONU.
L’éventuelle cible de ce réseau n’était pas connue dans l’immédiat mais le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités politiques américaines, a fait état de « communications » entre des « acteurs étatiques » non précisés et des criminels présumés. Selon une source policière proche de l’enquête citée par la chaîne ABC, les autorités américaines « estiment que le plan est lié au gouvernement chinois ».
« Nous allons continuer à tenter d’identifier les personnes responsables et leurs intentions, y compris de savoir si leur plan était de perturber l’Assemblée générale des Nations unies et les communications du personnel des gouvernements et des services d’urgence pendant la visite officielle des dirigeants du monde à New York et aux alentours », a affirmé le chef du bureau du Secret Service à New York, Matt McCool.
Opération d’espionnage menée par Pékin ?
De premières analyses des appareils saisis « montrent des communications cellulaires entre des acteurs étrangers et des individus connus des autorités policières », a-t-il indiqué dans un message vidéo. « Compte tenu du moment, de l’emplacement, de la proximité et du risque de perturbation importante du système de télécommunications de New York, nous avons agi rapidement pour démanteler ce réseau », a expliqué Matt McCool, disant ne pas être en mesure de faire état d’arrestations à ce stade. Selon le Guardian, les enquêteurs ont averti que le système aurait pu provoquer une panne totale du réseau cellulaire dans une ville qui en dépend non seulement pour la vie quotidienne, mais aussi pour les interventions d’urgence et la lutte contre le terrorisme.
En février 2024, les Etats-Unis avaient annoncé avoir neutralisé un réseau de cyber-pirates baptisé Volt Typhoon, visant selon Washington les infrastructures civiles américaines pour le compte de la Chine, ce que Pékin avait catégoriquement démenti. « Les cyberpirates chinois se positionnent sur les infrastructures américaines pour provoquer le chaos et infliger des dégâts dans le monde réel aux citoyens et aux agglomérations américaines » en vue du moment où la Chine voudrait « frapper » les Etats-Unis, avait alors prévenu le directeur de l’époque du FBI, la police fédérale, Christopher Wray.
Saisies dans un rayon de 50 kilomètres autour du siège de l’ONU
Selon le Secret Service, les appareils électroniques saisis se trouvaient dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres autour du siège des Nations unies. « En plus de permettre de passer des appels téléphoniques anonymes contenant des menaces, ces appareils peuvent servir à mener toute une série d’attaques contre les télécommunications », souligne le Secret Service dans un communiqué. « Cela inclut la mise hors service d’antennes-relais de téléphonie mobile, la possibilité de mener des attaques par déni de service et la facilitation de communications anonymes et cryptées entre des acteurs potentiellement malveillants et des organisations criminelles », ajoute-t-il.
L’agence Bloomberg a souligné qu’il n’était pas certain que le réseau démantelé soit lié aux incidents survenus plus tôt cette année, lors desquels des tentatives d’usurpation d’identité de la chef de cabinet de la Maison-Blanche, Susie Wiles, et du secrétaire d’Etat, Marco Rubio, avaient été observées. A la suite de ces manoeuvres et de « menaces téléphoniques » proférées à l’encontre de trois hauts responsables du gouvernement américain, une enquête de plusieurs mois avait été lancée, et c’est précisément dans le cadre de cette enquête qu’a été effectuée la découverte de serveurs et cartes SIM ce mardi.
Selon plusieurs experts cités par le New York Times, l’ampleur des équipements découverts suggère aujourd’hui que ce réseau pourrait faire partie d’une opération de surveillance nationale, potentiellement à des fins d’espionnage pour un pays tiers. Un autre responsable, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a en outre déclaré que les agents avaient aussi trouvé 80 grammes de cocaïne, des armes à feu illégales, des ordinateurs et des téléphones portables lorsqu’ils ont découvert le réseau.
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Publish date : 2025-09-23 17:57:00
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