Après les rires, le silence : pour La Libre Belgique, l’assistance était carrément « tétanisée ». Durant son long discours de 56 minutes devant l’Organisation des Nations Unies (ONU) mardi 23 septembre, « Donald Trump a fait la leçon au monde entier », selon le quotidien belge. Lorsque en 2018, le président américain s’était « vanté de son bilan devant l’Assemblée générale », l’auditoire « riait de ses affirmations parfois non fondées », se souvient la BBC. Mais cette fois, remarquent ces médias tout comme Le Temps suisse, les sourires avaient quitté la salle.
Un discours plus électoral qu’Onusien
« En 2018, les responsables de l’ONU se sont moqués de Trump parce qu’ils pensaient qu’il plaisantait. En 2025, ils ont cessé de rire parce qu’ils savent qu’il ne plaisante pas », considère ainsi la chaîne américaine MSNBC, qui affirme que le président a « ridiculisé » les Etats-Unis par son discours incohérent. « J’ai couvert tous les discours de Trump à l’Assemblée générale des Nations unies. Celui-ci est de loin le plus fou », a écrit en ligne Ishaan Tharoor, chroniqueur du Washington Post. Le journal allemand Die Zeit, pour sa part, estime que Donald Trump « a préféré parler devant ses homologues assemblés de son sujet préféré : lui-même. »
Pour le Guardian anglais, le début du discours de Donald Trump relevait en effet plus du « discours électoral classique », « expliquant aux dirigeants étrangers à quel point il avait bien géré l’inflation ». Le journal Le Temps suisse considère aussi que l’allocution du président, qui en presque une heure a largement dépassé le temps normalement imparti de 15 minutes, « s’adressait davantage à une audience états-unienne qu’aux délégations des 193 Etats membres de l’ONU ».
« Le caractère décousu de l’intervention et surtout son ton vindicatif » faisaient « davantage penser à une campagne électorale qu’à un état du monde dressé par le pays qui en est le gendarme », abonde la Libre Belgique.
« Démolition en règle de l’ONU »
Le journal belge parle d’une « démolition en règle de l’ONU telle qu’on n’en avait plus entendu depuis longtemps dans la bouche d’un président républicain ». Donald Trump a en effet longuement accusé l’organisation de créer des problèmes plutôt que d’en régler, « dans une salle de l’Assemblée générale médusée par son discours ultranationaliste », selon Le Temps, pour qui « l’heure n’est pas à l’optimisme » concernant « la politique onusienne de la Maison-Blanche à l’avenir ».
Alors que les tensions mondiales sont au plus haut, le média américain CNN pointe aussi le discours incohérent et peu rassurant du dirigeant des Etats-Unis à propos des Nations Unies. Les Etats-Unis « en sont aujourd’hui les détracteurs les plus virulents, une situation qui soulève des questions quant à la capacité de cette organisation autrefois vitale pour le monde à survivre sous sa forme actuelle », juge la chaîne, pessimiste quant à la capacité des dirigeants alliés à « limiter les dégâts » causés par Donald Trump.
« Au moins, il n’a pas annoncé le retrait des États-Unis » de l’ONU, ironise le journal allemand Die Zeit, alors que l’ONU connaît un déficit entre 10 et 14 milliards en raison des défauts de paiement des Etats-Unis. « L’un des grands thèmes du débat général de cette année sera donc de savoir comment réformer l’ONU le plus rapidement possible et la rendre plus efficace. Car une chose est claire : le soutien des États-Unis ne reviendra pas de sitôt », estime le quotidien.
« La bagarre avec l’Europe »
Pour la BBC, les critiques les « plus virulentes » ont été adressées aux pays européens, qui vont selon Donald Trump « droit en enfer » en raison de leur politique en matière de migration, et de leur politique environnementale. « Les conservateurs américains auront été ravis de voir Trump s’en prendre aux libéraux européens », relève The Guardian, « qui ont été contraints de regarder et d’applaudir poliment alors qu’ils étaient accusés d’une grossière mauvaise gestion de leurs pays ». « Une fois de plus, cela ressemblait fort à une tentative de la part de l’administration de chercher la bagarre avec l’Europe », note le quotidien britannique.
« C’était donc du pur Trump : une défense de l’Amérique et de l’État-nation, une attaque contre le multilatéralisme et le mondialisme, un flot de conscience ponctué d’affirmations discutables », conclut la BBC.
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Publish date : 2025-09-24 11:49:00
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