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Budget 2026 : gel des retraites, taxe sur les holdings… Ce que prévoit le gouvernement Lecornu

Budget 2026 : gel des retraites, taxe sur les holdings… Ce que prévoit le gouvernement Lecornu

Les dépenses de l’Etat baisseront en 2026, hors défense et charge de la dette, et l’essentiel de l’effort proviendra des plus aisés et des entreprises pour quelque 6,5 milliards d’euros, selon le projet de loi de finances présenté par le gouvernement de Sébastien Lecornu.

Le texte, que l’AFP a pu consulter et dont le contenu promet de vifs débats au Parlement, comprend un effort global de 30 milliards d’euros, dont environ 17 milliards d’euros en dépenses et près de 14 milliards d’euros en recettes.

En 2026, les dépenses de l’État s’élèveront à 500,9 milliards d’euros, en hausse par rapport à la loi de finances initiale pour 2025 de 10,5 milliards d’euros. « L’effort en 2026 reposerait en priorité sur un effort supplémentaire des contribuables disposant des moyens les plus importants », à hauteur de 6,5 milliards d’euros, selon le texte budgétaire consulté par l’AFP.

Taxe sur les holdings familiales

Le projet propose de reconduire la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises, qui devrait générer 4 milliards d’euros, moitié moins qu’en 2025. Figure également une taxe sur les holdings patrimoniales. Cet impôt « vise à faire échec aux stratégies de contournement de l’impôt par la thésaurisation de revenus non distribués dans des sociétés, ces revenus échappant ainsi à l’impôt », précise le document.

Le gouvernement entend également prolonger d’un an la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), appliquée aux ménages dont les revenus dépassent 250 000 euros pour un célibataire et 500 000 euros pour un couple, fixe un taux minimal d’imposition de 20 %. Le gel du barème de l’impôt sur le revenu (IR) devrait de son côté rapporter 1,9 milliard d’euros à l’Etat en 2026.

Le budget comprend aussi une hausse des moyens consacrés à « la protection des Français » illustrée avec 6,7 milliards d’euros supplémentaires alloués à la mission défense.

Pour atteindre l’objectif d’un déficit public à 4,7 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2026, le gouvernement entend également réduire l’emploi public, et prévoit quelque 3 000 emplois publics en moins, principalement au sein des opérateurs publiques et des agences de l’Etat qui perdraient quelque 1 700 postes. Le texte prévoit également des « baisses de crédits » pour certains opérateurs, notamment justifiées par une « volonté de supprimer les doublons, et parfois la réinternalisation de certaines compétences au sein de l’État ».

Gel des retraites

Du côté du budget de la Sécurité sociale, le projet présenté ce mardi prévoit de réduire le déficit de la Sécu à 17,5 milliards d’euros en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Le respect de cet objectif repose sur d’importantes économies : la progression des dépenses d’Assurance maladie par exemple serait de seulement + 1,6 % par rapport à 2025, pour arriver à 270,4 milliards d’euros, soit bien moins que l’augmentation naturelle des dépenses.

Le projet de budget prévoit ainsi 7,1 milliards d’économies dans le champ de la santé, notamment sur les arrêts maladie, les médicaments et dispositifs médicaux, ou en « transférant » aux complémentaires santé des dépenses. Le texte prévoit aussi un « gel de l’ensemble des retraites de base » en 2026 ainsi qu’un gel de « prestations sociales », comme les allocations familiales. A partir de 2027 et les années suivantes, le projet de budget prévoit également de sous-indexer les pensions (par rapport à l’inflation) de 0,4 point.

Il prévoit également le remplacement de l’abattement de 10 % sur les retraites par un abattement forfaitaire de 2 000 euros. Ce nouveau mécanisme aura pour effet « d’améliorer la situation des couples de retraités les plus modestes » mais mettra plus à contribution les autres retraités.

Prévision de croissance optimiste

L’hypothèse de croissance du PIB en 2026 retenue par ce projet de budget est de + 1,0 %, contre un PIB attendu en croissance de 0,7 % en 2025. Cette croissance s’appuierait, selon le gouvernement, sur une reprise de la consommation des ménages, en berne en 2025, notamment du fait de la crise politique.

Cette prévision de croissance du PIB a été jugée un peu trop optimiste par le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) dans son avis rendu mardi sur ce projet de budget. Selon cet organisme qui dépend de la Cour des comptes, les économies budgétaires risquent de peser sur l’activité et compliquer l’atteinte de cette cible, qui est déjà supérieure aux prévisions de la Banque de France (0,9 %) et des analystes. Or, en surestimant la croissance du PIB et donc les recettes fiscales qui en découlent, ce projet de budget pourrait sous-estimer le déficit ciblé par le gouvernement en 2026.



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Publish date : 2025-10-14 10:09:00

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