L’Express

EN DIRECT. Non-censure du gouvernement Lecornu : Manuel Bompard juge « affligeant » le PS

EN DIRECT. Non-censure du gouvernement Lecornu : Manuel Bompard juge « affligeant » le PS

Une concession de taille, au nom de la stabilité : dans l’espoir d’une sortie de crise, Sébastien Lecornu a cédé aux revendications du Parti socialiste, en annonçant mardi 14 octobre, lors de sa déclaration de politique générale, la suspension de la réforme des retraites jusqu’à la présidentielle de 2027. Le PS, qui en faisait une condition incontournable pour ne pas faire tomber immédiatement le gouvernement, a fait savoir qu’il ne censurerait pas l’exécutif, alors que deux motions déposées par LFI et le RN seront examinées jeudi matin.

Les infos à retenir

⇒ Le PS ne censurera pas le gouvernement, après l’annonce de la suspension de la réforme des retraites

⇒ Manuel Bompard juge « affligeant » le Parti socialiste

⇒ « Le gouvernement tombera », assure Marine Le Pen

11h02

L’incertitude politique ampute la croissance française, selon l’OFCE

La croissance française devrait rester timide en 2025 et 2026, amputée par un climat politique incertain, un affaiblissement de la demande intérieure et des tensions commerciales internationales croissantes, selon les prévisions publiées mercredi par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

L’OFCE estime que la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France sera de seulement 0,7 % en 2025, puis à nouveau de 0,7 % en 2026, bien en dessous de sa croissance potentielle évaluée à 1,4 % par an, « les chocs négatifs l’emportant sur ceux positifs ». Dans cet exercice prospectif, l’OFCE juge que la situation des finances publiques resterait fragile en 2025 et en 2026 et table sur un déficit public ramené à 5,4 % du Produit intérieur brut (PIB) et 5 % en 2026, contre les 4,7 % espérés par le gouvernement.

10h33

Manuel Bompard (LFI) juge « affligeant » le PS qui a décidé de ne pas censurer Sébastien Lecornu

Le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard a qualifié mercredi d' »affligeant » le positionnement du Parti socialiste, qui a décidé de ne pas censurer le Premier ministre Sébastien Lecornu après son annonce sur la suspension de la réforme des retraites. « Je trouve que c’est évidemment en contradiction avec la campagne que l’on a menée au nom du Nouveau Front populaire (NFP) l’année dernière », a réagi Manuel Bompard sur CNEWS/Europe 1. Dans son programme, « la deuxième ligne, c’était ‘On se rassemble’ pour constituer une alternative au macronisme, pas pour servir de faire valoir ou de béquille à la continuité d’Emmanuel Macron », a-t-il rappelé.

Olivier Faure a demandé mardi soir aux élus socialistes à l’Assemblée nationale de « respecter » la décision « quasi unanime » du parti. « Moi, j’invite ce matin les députés socialistes à désobéir », a lancé Manuel Bompard, réitérant le même appel lancé mardi sur X, après la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu.

10h25

Retraites : la CFE-CGC salue un « acte politique assez fort » mais « se méfie »

La suspension de la réforme des retraites est « un acte politique assez fort » et très « attendu », a salué mercredi le président du syndicat de l’encadrement CFE-CGC François Hommeril, qui toutefois « se méfie » à ce stade. « Moi je ne suis pas ‘Jean qui rit, Jean qui pleure’, je suis ‘Jean qui se méfie’ en l’occurrence », a déclaré François Hommeril sur RMC. « Mais j’ai envie de dire que c’est mieux que rien quand même, c’est un acte politique je crois assez fort qu’on attendait tous », a-t-il poursuivi. « Là, on a l’impression que Sébastien Lecornu reprend la main, c’est ça aussi je pense qui est éclairant sur la personnalité politique qu’il est, et que visiblement il tente d’être, et peut-être que cet acte-là […] va nous ouvrir d’autres portes dans lesquelles on pourra s’avancer et travailler avec lui », a-t-il estimé.

Interrogé sur les projets de budget de l’Etat et de la Sécurité sociale – incluant un gel des pensions de retraite, des prestations sociales et du barème de l’impôt sur le revenu ou un remplacement de l’abattement fiscal de 10 % pour les retraités par un abattement forfaitaire de 2 000 euros – il a critiqué des « mesures d’austérité ». « Je n’arrive pas à comprendre quelle est la logique, parce que finalement appauvrir les gens, en quoi ça va enrichir le pays ? On sait bien que le pouvoir d’achat est la problématique numéro un aujourd’hui pour les Français », a souligné François Hommeril.

10h08

Patrick Martin (Medef) compare le PS à « un actionnaire activiste »

Le président du Medef Patrick Martin a exprimé sa « tristesse pour le pays » mercredi après l’annonce de la suspension de la réforme des retraites par Sébastien Lecornu, et comparé le Parti socialiste à « un actionnaire activiste ».

Patrick Martin a fait part, sur Radio-Classique, « d’une forme de tristesse pour le pays, et d’inquiétude » face à la séquence politique actuelle : « On découvre à l’Assemblée nationale ce que c’est qu’un actionnaire activiste, c’est-à-dire un ultra-minoritaire qui, finalement, vous impose ses vues », a-t-il lancé, visant le PS.

Il a prédit que la réforme des retraites « ne serait pas reprise avant très longtemps » et jugé que « sa suspension coûte plus que ce qu’a annoncé le Premier ministre » : ça va être dès 2026 et encore plus, 2027, des milliards d’euros qu’il va falloir aller chercher ailleurs.

Interrogé sur la taxation prévue du patrimoine financier des holdings familiales, il a également convenu « qu’il y a des cas de suroptimisation choquants », mais que la législation actuelle permet déjà de sanctionner, selon lui. Il estime que « plusieurs dizaines de milliers d’entreprises » vont désormais devoir, « chaque année, établir leur valeur, justifier de l’origine et de l’utilisation des trésoreries : c’est une usine à gaz monstrueuse qui va contribuer aussi à déstabiliser les entrepreneurs ».

09h50

Budget : Braun-Pivet appelle les députés à être « responsables » maintenant que « la balle est dans leur camp »

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est réjoui que « la balle soit désormais dans le camp de l’Assemblée », avec l’éloignement de la censure et le non-recours au 49.3, mais a appelé les députés à « être responsables » et à « cadrer les débats » pour éviter « un enlisement » sur le budget. « Maintenant que la balle est dans le camp de l’Assemblée nationale, que le Premier ministre a dit qu’il n’utiliserait pas le 49.3, il faut qu’on en tire nous-mêmes les conséquences, c’est-à-dire qu’on puisse être responsables et avoir un débat correct », a déclaré mercredi la présidente de l’Assemblée sur France 2.

« Il faut absolument qu’on arrive à cadrer correctement les débats pour qu’on puisse aller au bout et aller au vote. Ce serait quand même assez ‘abracadabrantesque’ qu’on ne puisse pas aller au vote de notre fait », a-t-elle reconnu.

09h19

Budget : un effort d’une trentaine de milliards d’euros, selon le ministre de l’Economie

L’effort budgétaire prévu par le gouvernement pour 2026 est d’une trentaine de milliards d’euros, dont 14 milliards d’euros de nouveaux prélèvements obligatoires, a indiqué mercredi le ministre de l’Economie Roland Lescure, soulignant que le projet de budget était ouvert à « négociation ». « C’est les ordres de grandeur », a indiqué Roland Lescure sur RTL, répondant à la question de savoir si l’effort serait de 30 ou 31 milliards d’euros. « Il y a une partie qui va se faire par des hausses de prélèvements obligatoires », à hauteur de 14 milliards d’euros, a-t-il détaillé. « Face à ça, il y a des économies de dépenses », a-t-il ajouté, citant le montant de 25 milliards d’euros. Ce chiffre est à comprendre hors hausse de la charge de la dette, qui devrait augmenter l’an prochain d’environ 8 milliards d’euros à plus de 60 milliards d’euros, deuxième poste budgétaire après l’éducation nationale.

« C’est la négociation qui permettra d’avoir le chiffre final » du déficit, a indiqué Roland Lescure. « Mais le compromis, ce n’est pas la compromission », a-t-il poursuivi, mettant en garde contre les tentations de « matraquage fiscal (qui) ne marche pas ».

08h49

Le PS va proposer la taxe Zucman par amendement

Invité sur BFMTV-RMC ce matin, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a indiqué qu’il allait proposer la taxe Zucman par amendement. « Et nous verrons à ce moment-là qui est pour et qui est contre », a-t-il déclaré, précisant que si elle n’était pas adoptée, son parti aurait « d’autres propositions » pour mettre à contribution « les grandes fortunes, les grands patrimoines et les grandes entreprises ».

La taxe Zucman, un impôt plancher visant les 0,01 % des contribuables les plus riches en France, afin de s’assurer qu’ils paient au moins 2 % de leur fortune en impôt, est l’une des mesures phares brandies par la gauche pour réclamer davantage de justice fiscale. Au cours des débats au Parlement promis par Sébastien Lecornu, le PS entend également s’opposer au gel du barème de l’impôt sur le revenu, et exiger des mesures en faveur du pouvoir d’achat des ménages, a notamment dit Olivier Faure.

Olivier Faure affirme que le PS proposera de réintroduire la taxe Zucman par amendement pic.twitter.com/tWp56zkYXI

— BFMTV (@BFMTV) October 15, 2025

Le patron des socialistes a confié que Sébastien Lecornu l’avait prévenu par SMS avant de prononcer son discours mardi devant l’Assemblée et d’annoncer la suspension de la réforme des retraites. « Je prends mon risque », lui a écrit le locataire de Matignon, a-t-il relaté mercredi. « Sébastien Lecornu prend un risque politique, je le reconnais », a dit Olivier Faure

Marine Le Pen a déjà fait savoir que le RN voterait contre la taxe Zucman, lui préférant l’impôt « sur la fortune financière » qui « ne taxe pas les biens professionnels ».

08h37

« Le gouvernement tombera », assure Marine Le Pen

« Le gouvernement tombera, c’est une évidence », a déclaré ce mercredi sur France Inter Marine Le Pen, ajoutant que « si la dissolution n’est pas décidée aujourd’hui, elle sera décidée peut-être dans trois semaines ou dans trois mois ». La cheffe de file des députés RN est déterminée à voter la censure demain : « Nous censurerons car nous souhaitons que les Français aient le dernier mot », a-t-elle affirmé, estimant que « l’élection est le seul moyen de sortir de la crise politicienne ».

Et de tacler le PS : « Je savais que le Parti socialiste trahirait », a-t-elle fustigé, jugeant que le PS « cherchait une excuse pour ne pas censurer » car il ne voulait pas « retourner aux élections », ayant « peur du jugement du peuple français ».

Marine Le Pen sur l’annonce de la suspension de la réforme des retraites : « Chacun des partis cherchait une excuse pour ne pas retourner aux élections. Ils ont peur du jugement du peuple français. » #LaGrandeMatinale pic.twitter.com/LLoBQdvWPh

— France Inter (@franceinter) October 15, 2025

08h10

« Au moins trois » députés socialistes voteront la censure, selon Patrick Kanner

Malgré la consigne de vote donnée hier soir par Olivier Faure, « au moins trois » députés socialistes voteront en faveur d’une censure du gouvernement demain, a estimé ce mercredi matin sur Public Sénat le patron des sénateurs PS Patrick Kanner. Celui-ci souligne pourtant que la suspension de la réforme des retraites, annoncée par Sébastien Lecornu, montre que le Premier ministre « a entendu » les revendications du PS.

07h40

Les organisations patronales préoccupées après les annonces du Premier ministre

Les organisations patronales se sont montrées mardi préoccupées après la déclaration de politique générale du Premier ministre Sébastien Lecornu, qui ne prend pas suffisamment en compte, selon elles, le contexte économique, notamment international.

Le Medef, première organisation patronale représentative – qui compte parmi ses adhérents de grands groupes mais aussi de nombreuses PME – s’est dit dans un communiqué « très préoccupé, au-delà du coût de l’instabilité gouvernementale, par un climat économique français et international dégradé ». « Or, cette situation n’est pas prise en compte dans les annonces du Premier Ministre », selon le Medef, dont « l’inquiétude que le pays ne se donne pas les moyens de sa stabilité durable et de sa réussite s’accentue ».

Le lobby patronal Afep, qui représente les 117 plus grandes entreprises françaises, a sèchement « pris acte » des annonces budgétaires, observant qu’outre « la nouvelle hausse de la fiscalité des entreprises de l’ordre de six milliards d’euros », les orientations présentées « remettent en cause l’amélioration des finances publiques ainsi que le soutien à la dynamique de l’emploi des seniors rendus possibles par la réforme des retraites adoptée en 2023 ».

07h20

Non-censure : le PS isolé à gauche

Dans sa décision de ne pas censurer le gouvernement, le PS se trouve isolé à gauche. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, a affirmé que son groupe « ira à la censure », fustigeant une « petite suspension » de la réforme. Même tonalité très offensive de Stéphane Peu, chef du groupe des députés communistes et ultramarins, qui en majorité voteront la censure, même si le patron du parti Fabien Roussel a évoqué une « première victoire ». « Une réforme imposée contre tout un peuple […] ne se suspend pas, elle s’abroge », a pour sa part martelé la cheffe des Insoumis, Mathilde Panot, refusant de participer au « sauvetage » du gouvernement.

A droite, le président des Républicains (LR) Bruno Retailleau a accusé le gouvernement d’être « l’otage des socialistes ». En réponse, l’ex-président de LR Éric Ciotti, désormais allié de Marine Le Pen, lui a proposé une « rencontre pour poser les bases d’un renversement d’alliance à droite avec le RN ». Quant au président du RN Jordan Bardella, il a brocardé « l’amicale des sauveurs d’Emmanuel Macron » dont « le seul dénominateur commun » serait « la peur des urnes ».

07h15

Olivier Faure demande aux députés socialistes de « respecter » la décision collective du PS

Alors qu’il suffirait d’une vingtaine de voix socialistes pour faire tomber le gouvernement, le patron du PS Olivier Faure a demandé mardi soir aux députés socialistes de « respecter » la décision « quasi unanime » du parti de ne pas censurer le gouvernement de Sébastien Lecornu, jeudi lors de l’examen des motions de censure.

La décision de ne pas censurer a été prise « collectivement », et « j’entends effectivement que tout le monde la respecte parce que quand il y a un vote et qu’il est quasi unanime, il doit être respecté », a déclaré Olivier Faure au JT de TF1, estimant que « provoquer une dissolution ça ne change pas la vie des gens ». Après l’annonce par le Premier ministre de la suspension de la réforme des retraites, « ce soir il y a des gens qui peuvent se dire, c’est grâce à la gauche », a-t-il pointé.





Source link : https://www.lexpress.fr/politique/en-direct-crise-politique-le-ps-offre-un-repit-a-sebastien-lecornu-44BU7KU5SBHHDKU3GTYGFLDE2Q/

Author :

Publish date : 2025-10-15 09:04:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Tags : L’Express
Quitter la version mobile