Qui est le Premier ministre ? En fait, c’est une colle… Sébastien Lecornu est à Matignon, il vient d’arriver mais son sort paraît comme suspendu… Le second quinquennat d’Emmanuel Macron est décidément à nul autre pareil. Chaque semaine qui passe nous réserve de nouvelles surprises.
Les socialistes s’inspirent-ils d’Anatole France ?
Le rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale, Philippe Juvin, ne croit pas tellement à un « deal » entre Sébastien Lecornu et les socialistes. Pour une raison simple : la liste de courses ne cessera de s’allonger à mesure que le Premier ministre accédera à leurs demandes. Cette situation lui fait penser à un célèbre roman d’une figure de gauche, Anatole France : Les dieux ont soif. En 1793, un jeune peintre révolutionnaire, Evariste Gamelin, est pris malgré lui dans l’engrenage de la Terreur. Dans l’entourage du premier secrétaire du PS, Olivier Faure, on récuse fermement cette « petite musique qui monte » et on assure que, même si des « totems » tombent, « ça restera, à la fin, un budget de droite. »
Le duo inattendu de l’Assemblée
Après l’inséparable tandem Coquerel-Courson, assiste-t-on à l’émergence du duo Coquerel-Juvin ? L’Insoumis et le LR, qui dorment peu, siégeant d’interminables heures au même banc dans l’hémicycle en tant que président de la commission des finances et rapporteur général du budget, s’entendent bien. Pour faire passer le temps, les deux hommes discutent. Et ils se sont trouvés (au moins) un point commun : Eric Coquerel a passé son enfance à La Garenne-Colombes (92), ville dont Philippe Juvin a été maire pendant plus de vingt ans. Alors ils se sont promis d’y faire une « virée » ensemble quand ils auront un moment.
L’étrange mercato de M. Lefèvre
La logique ne conduit pas toujours les nominations au gouvernement et, à voir les sourires (voire les rires) en coin de plusieurs macronistes, Mathieu Lefèvre en est un bon exemple. Du jour au lendemain – de Lecornu I à Lecornu II -, ce député spécialiste des questions budgétaires est passé de ministre délégué aux Relations avec le Parlement, poste ô combien stratégique dans le contexte actuel, à… ministre délégué chargé de la Transition écologique. De quoi étonner. De quoi amuser, aussi, l’entourage du chef de l’Etat, encouragé à s’expliquer à propos de cet étrange mercato : « Vous savez, la planification écologique, c’est aussi des tas de tableurs Excel à remplir ! » Comme quoi ça ne tient à rien, un portefeuille ministériel !
Sébastien Lecornu dans le frigidaire
Les efforts des derniers jours n’ont pas changé grand-chose. « Je n’ai jamais connu une ambiance aussi frigidaire au Sénat vis-à-vis d’un Premier ministre », confie Gérard Larcher. Ce dernier l’a invité à venir s’en rendre compte lui-même en participant mardi prochain à la conférence des présidents. Sébastien Lecornu – qui, s’il a été élu sénateur, « n’a jamais siégé ici », rappelle-t-on – aura fort à faire pour regagner la confiance des chefs de groupes, y compris ceux ayant soutenu le socle commun : « Il nous a menti », « Il nous a menés en bateau », dit-on au Sénat.
Le clash Tondelier-Lacroix, épisode 2
Ils ne s’étaient plus vus depuis le raout de la gauche modérée organisé par Carole Delga, à Bram. A cette occasion, Marine Tondelier et Guillaume Lacroix, patron du Parti radical de gauche, avaient échangé quelques amabilités face au public, le second accusant la première d’être déconnectée du sort des ruraux et des périurbains. « On ne peut pas leur en vouloir de ne pas faire confiance à ceux qui ne parlent que des grandes villes où il n’y a que des élites qui se demandent si elles auront un panier vert quand elles seront enceintes ! » Ils se sont revus à la panthéonisation de Robert Badinter, où l’Elysée, taquin, les a placés l’un à côté de l’autre. L’occasion pour Marine Tondelier de dire à Guillaume Lacroix tout le mal qu’elle a pensé de son intervention, « misogyne » et « qui flatte les fachos ». Il devrait, a-t-elle ajouté, davantage « travailler ses dossiers » car « une trentaine de communes réfléchissent au panier vert ». Au plaisir de se revoir bientôt ?
Jordan Bardella n’est pas rancunier
Le RN a officiellement investi un très jeune candidat, Etienne Anstett (26 ans), à Metz pour les municipales. Sur les réseaux sociaux, le Lorrain est une petite star. Il l’a supprimé depuis, mais il animait le compte TikTok « Le Mal-Pensant » où, encravaté dans des vidéos en noir et blanc, il discourait sur ces couples de gauche qui s’apprêtent à « goûter aux joies de l’amour charnel dans le respect de l’inclusivité […] après avoir regardé l’excellente série Netflix retraçant l’histoire de Cléopâtre, reine noire, transgenre, bisexuelle ». « Sans doute Thomas [NDLR : tué lors du bal de Crépol en 2023] n’était-il pas assez foncé, ou bien trop Français », s’indigne-t-il au sujet du « silence assourdissant d’Omar Sy et de Kylian Mbappé ».
Il y a quelques années, lorsqu’il était étudiant à l’Essec, ce même candidat avait pourtant tapé très fort sur son futur patron, invité aux « Mardis de l’Essec ». « Je ne vais pas vous parler de politique mais de compétences. Vous avez 25 ans, vous avez votre baccalauréat, vous n’avez pas terminé votre licence en géographie, vous n’avez aucune expérience dans une entreprise privée. […] La totalité de cette assemblée n’est-elle pas plus compétente que vous à ce poste ? » « Je suis très fier d’œuvrer aux côtés de Jordan Bardella », glisse aujourd’hui l’intéressé à L’Express. Bardella, lui, ne semble pas rancunier.
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Publish date : 2025-10-30 16:00:00
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