Les jeunes diplômés d’un bac + 5 ont eu plus de difficultés en 2024 à s’insérer sur le marché du travail que les années précédentes : c’est ce que révèle l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) dans une étude publiée ce mardi 4 novembre.
Parmi les jeunes gens ayant fini leurs études en 2023, 72 % occupaient un emploi salarié en juin 2024, 12 mois après avoir obtenu leur diplôme, soit deux points de moins que la promotion précédente et trois de moins que celle de 2021, souligne cette étude. Ce taux n’atteint toutefois pas le plancher de 69 % enregistré pour la promotion 2020, lors de la crise du Covid.
Des inégalités structurelles entre disciplines
Temps de recherche qui s’allonge, myriade de candidatures : pour les jeunes diplômés de niveau master, « la recherche d’emploi en début de carrière s’est considérablement complexifiée », note l’étude. La majorité de ceux de la promotion 2024 qui ont trouvé un emploi (57 %) a ainsi dû postuler plus de 30 fois avant d’obtenir leur poste actuel, contre 31 % pour la promotion 2022. La période de recherche s’est ainsi allongée : 38 % de ces jeunes diplômés ont eu besoin de six mois ou plus pour trouver un travail.
Une insertion inégale selon les disciplines. Les diplômés en sciences, technologies et santé sont davantage insérés que leurs camarades issus d’autres filières puisqu’ils le sont pour 76 % d’entre eux. Les anciens étudiants en lettres, langues et arts figurent en bas de ce classement avec un taux d’insertion de 59 %.
La difficulté à trouver un travail risque encore de s’aggraver en 2025, avertit l’Apec. « En 2025, les recrutements de cadres débutants devraient de nouveau chuter […], ce qui risque d’accentuer les difficultés d’accès à l’emploi de ces jeunes diplômés », prévient l’association.
Des jeunes prêts à accepter un salaire inférieur ou un job alimentaire
Face à cette situation, les jeunes diplômés doivent souvent faire des concessions importantes par rapport à leurs attentes initiales. Si 78 % d’entre eux jugent « plutôt important » ou « très important » d’être en CDI ou fonctionnaire, 70 % déclarent pourtant qu’ils auraient été prêts à accepter un contrat autre qu’un CDI pour obtenir un emploi, tandis que 59 % auraient accepté un salaire inférieur à celui qu’ils souhaitent et 71 % un emploi qui ne propose pas de télétravail. Le directeur général de l’Apec Gilles Gateau voit là « une forme de pragmatisme qui s’affirme dans un contexte plus difficile ».
Entre les promotions 2022 et 2024, la proportion de jeunes diplômés considérant occuper un « job alimentaire » s’est aussi fortement accrue, de sept points, atteignant 24 %. Cette étude repose sur le dispositif InserSup qui mesure l’insertion professionnelle des sortants de l’enseignement supérieur ainsi que sur un questionnaire en ligne auprès de 1 595 diplômés d’un bac + 5.
Au-delà des jeunes diplômés, l’Apec pointe dans une autre étude des intentions d’embauche de cadres en recul au 4e trimestre. Un recul particulièrement marqué dans les entreprises de taille intermédiaire et les grandes entreprises, 43 % d’entre elles envisageant de recruter au moins un cadre contre 50 % il y a un an.
Source link : https://www.lexpress.fr/societe/education/emploi-les-jeunes-diplomes-ont-toujours-plus-de-mal-a-trouver-un-travail-6OU6VML735A23L6CVKX5QT6G2E/
Author :
Publish date : 2025-11-04 12:32:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.


