Mettre de l’argent sur le compte d’un nouveau-né en prévention de sa retraite : c’est la solution trouvée par Gabriel Attal pour « diversifier » le financement des futures pensions. Alors que l’Assemblée nationale examine le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, qui doit acter la suspension de la réforme des retraites (condition indispensable d’une non-censure par les socialistes) le patron de Renaissance avance sa propre proposition de système de pensions. Les macronistes défendent un régime universel financé en partie par capitalisation et ont déposé, ce lundi 10 novembre, un amendement proposant la création d’un fonds pour les nouveaux assurés, doté de 1 000 euros par l’Etat à la naissance, selon une information du Parisien.
Un système universel signifierait supprimer les régimes existants (de base et complémentaires, qui varient d’un statut professionnel à un autre) pour instaurer un régime commun, et ce, pour tous les nouveaux entrants sur le marché du travail. Les cotisations ne se feraient plus par points (dont la valeur peut varier), mais directement en euros, et « les euros cotisés seraient directement convertis en euros de pension, définitivement acquis, et consultables à tout moment sur un compte personnel », explique une source chez Renaissance au journal Les Echos.
Le modèle vers lequel veulent tendre les députés du groupe Ensemble pour la République (EPR) mettrait également fin à un âge légal de départ à la retraite, qui serait remplacé par l’acquisition de trimestres au fil de la carrière. Le nombre total de trimestres requis pour bénéficier de la retraite serait négocié par les partenaires sociaux, qui définiraient un minimum légal (pour éviter que les gens ne partent trop tôt, avec de très petites pensions), ainsi que le niveau nécessaire pour bénéficier de la retraite à taux plein ou avec décote.
1 000 euros par nouveau-né
Et surtout, le système défendu par Renaissance s’appuierait en partie sur la capitalisation. Lundi 10 novembre, le groupe présidé par Gabriel Attal a déposé un amendement visant à créer un fonds destiné à financer les retraites par dotation pour chaque nouvel assuré. Ce fonds de capitalisation « serait abondé automatique à hauteur de 1 000 euros par l’Etat pour chaque enfant naissant en France, sans condition de ressources. Et il pourrait ensuite être abondé par la famille de l’enfant jusqu’à ses 18 ans, en profitant d’un abattement fiscal », selon le Parisien. Le 3 novembre dernier, le député macroniste de l’Essonne Paul Midy avait également fait une proposition similaire, mais dans laquelle le compte de l’enfant serait doté par l’Etat à ses 18 ans, rappelle BFMTV.
« Ce dispositif offre une perspective de rendement durable tout en contribuant à diversifier les sources de financement du système de retraite […] Il faut que nous passions une partie de notre système de retraite vers la retraite par capitalisation obligatoire, collective et solidaire », peut-on lire dans l’amendement consulté par Le Parisien.
660 millions par an
La mesure devrait coûter 660 millions d’euros par an (si on part du principe qu’il y a 660 000 naissances chaque année, selon l’Insee), mais les macronistes l’assurent : c’est un investissement rentable, en comparaison à ce que la mesure fera économiser au système de retraite à long terme. Elle rappelle une proposition similaire formulée par Donald Trump, de créer un compte d’investissement pour chaque enfant né aux Etats-Unis entre 2025 et 2028. Ou encore, celle du gouvernement allemand, de verser dix euros par mois à chaque enfant entre 6 et 18 ans pour financer les retraites.
L’amendement devra d’abord être examiné en commission des Finances, puis en séance publique. S’il a peu de chance d’aboutir, il devrait surtout servir, pour les macronistes, à relancer le débat sur la retraite par capitalisation, alors que la suspension de la réforme des retraites de 2023 devrait être actée mercredi 12 novembre. En parallèle, la conférence sociale travail et retraites, entre le gouvernement et les partenaires sociaux, qui a débuté le 4 novembre, doit permettre d’évoquer ces questions. Les syndicats, Force Ouvrière et CGT, sont totalement opposés à l’ouverture de la retraite par capitalisation, là où la CFDT et la CFTC ne sont pas fermées à la négociation, mais considèrent que cette option doit rester minoritaire.
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Publish date : 2025-11-10 18:47:00
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