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En Europe, l’essor des « Active clubs », ces groupes qui combinent fitness et suprémacisme blanc

En Europe, l’essor des « Active clubs », ces groupes qui combinent fitness et suprémacisme blanc

Quatre jeunes hommes ont été condamnés mardi 18 novembre en Suède, dans l’une des premières affaires judiciaires impliquant sur le sol européen des membres d’un « Active club », ces clubs d’extrême droite d’un nouveau genre apparus voici quelques années. A Stockholm, le 27 août dernier, peu après minuit, trois hommes ont été agressés en raison de leur couleur de peau, deux dans la rue et l’un dans le métro. Des insultes racistes et des saluts nazis, filmés par les caméras de surveillance, ont accompagné les coups. Un exemplaire de Mein Kampf et des carnet ornés de croix gammés ont été retrouvés aux domiciles des auteurs, âgés de 21 à 23 ans.

Ces quatre derniers ont été condamnés à des peines de trois ans à trois ans et six mois de prison, notamment pour violences aggravées.

Cellules décentralisées

Agés de 21 à 23 ans, les agresseurs appartiennent à un « Active club », des groupes dont les membres se partagent entre exaltation de l’exercice physique et idéologie fasciste et néonazie. Ces nouvelles formes de fight clubs remontent à 2017 et sont l’œuvre du néonazi américain Rob Rundo. Fondateur du mouvement suprémaciste Rise Above Movement, impliqué dans les violences meurtrières de Charlottesville, en 2017. Rundo, condamné à vingt-quatre mois de prison dans une autre affaire fin 2024, avait ensuite opté pour la mise en place de ces cellules décentralisées, plus difficiles à repérer par les autorités, et plus difficiles à décapiter. Elles prolifèrent depuis aux Etats-Unis, mais aussi au Canada, en Australie, en Amérique du Sud et dans de nombreux pays d’Europe.

En France, une première section aurait vu le jour en Normandie en 2022. Il y en aurait aujourd’hui plus d’une vingtaine réparties dans l’Hexagone, dont les membres, comme le révélait Libération, sont de toutes les opérations coups de poing à caractère raciste, telles que la descente punitive de Romans-sur-Isère en novembre 2023 ou les manifestations anti-immigrés à Saint-Brévin en avril de la même année. Ses adeptes s’affichent sur les réseaux sociaux entre sports de combat, randonnées, et activités de bénévolat ou de nettoyage, voulant renvoyer l’image d’une jeunesse fréquentable et disciplinée. Mais des références nazies plus ou moins voilées apparaissent également sur certaines photos ou vidéos (drapeaux en forme de croix blanche, saluts à trois doigts…). Nos voisins suisses ne sont pas épargnés, comme le montrent nos confrères du Temps, qui ont repéré quatre factions actives sur leur sol.

Suivis par les services de renseignement

Les membres des « Active clubs » exaltent de vieilles valeurs du fascisme, et notamment le culte du corps, et espèrent ainsi attirer dans leurs filets de jeunes hommes déjà attirés par le masculinisme. Leur voeu de discrétion semble toutefois avoir fait long feu, puisqu’ils sont désormais surveillés de près par les services de renseignement occidentaux, qui les considèrent comme une menace de plus en plus concrète. « Les agences de renseignement veulent être informées des réseaux extrémistes qui existent dans leur pays, de leur potentiel niveau de violence actuel ou futur, et des liens qu’ils peuvent avoir avec d’autres mouvements et individus, tant au niveau national qu’international », a déclaré au Guardian Joshua Fisher-Birch, analyste spécialisé dans le terrorisme au Counter Extremism Project.



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Publish date : 2025-11-18 19:18:00

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