L’Express

En France, la natalité continue de chuter

En France, la natalité continue de chuter

Les chiffres s’accumulent, et confirment une tendance qui ne faiblit pas. Jeudi 27 novembre, une nouvelle étude de l’Insee a révélé que le nombre moyen quotidien de naissances en France a baissé de 2,3 % en 2025 par rapport à 2024, sur les mois de janvier à octobre. Selon ces données provisoires, la natalité chute dans toutes les régions, hormis dans les Pays de la Loire, où il est stable (+ 0,1 %), et à La Réunion (+ 1,0 %) et à Mayotte (+ 1,9 %), où il augmente. Parmi les collectivités comptant le plus de naissances, la baisse est de 4,3 % dans les Hauts-de-France, de 2,7 % en Auvergne-Rhône-Alpes et de 2,4 % en Île-de-France, de quoi alimenter encore les inquiétudes des politiques et des scientifiques.

Depuis 2022, le nombre de naissances est en effet au niveau le plus bas connu depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. En 2023, il est passé sous la barre symbolique des 700 000. Et depuis 2011, le nombre de naissances diminue chaque année, à l’exception de 2021, qui a connu un léger rebond après les confinements liés au Covid-19. En 2024, il avait encore reculé de 2,8 % par rapport à l’année précédente : 660 800 nouveau-nés avaient vu le jour, selon l’estimation révisée de l’Insee.

Un enjeu économique important

Le nombre de décès en octobre, lui, sera connu ce vendredi. Sur neuf mois, le solde naturel de la France était repassé dans le vert avec, entre janvier et septembre, 479 830 décès contre 483 496 naissances. Mais les tendances sont là : d’un côté, la natalité décline. De l’autre, la mortalité augmente avec l’arrivée des baby-boomers à des âges élevés. Début juillet, une étude de l’Ined avait révélé que le désir d’enfant avait nettement reculé en 20 ans, ce qui présage d’une poursuite de la baisse de la fécondité. « On arrive dans une nouvelle ère, où la fécondité pourrait se stabiliser ou bien encore diminuer, mais il est improbable qu’elle remonte à court terme », avait estimé auprès de l’AFP Laurent Toulemon, co-auteur de l’étude.

Inquiète de ce retournement démographique, notamment concernant le financement du futur du système de protection sociale, la classe politique s’était emparée du sujet. Début 2024, Emmanuel Macron appelait au « réarmement démographique », avec la mise en place d’un nouveau congé de naissance et d’un plan de lutte contre l’infertilité. L’été dernier, l’Assemblée nationale avait également lancé une mission d’information sur les causes et les conséquences de la baisse de la natalité dans le pays, et jusqu’au 4 décembre, une consultation citoyenne a été engagée pour sonder les Français sur « les déterminants de la natalité, leurs expériences et attentes en matière de parentalité, ainsi que leur perception des politiques publiques qui y sont associées ».

L’enjeu économique est important, car s’il n’y a pas de changement des comportements démographiques, « en 2050, nous pourrions enregistrer un accroissement du déficit de 6 points de PIB, ce qui est absolument colossal », avait averti Hippolyte d’Albis, professeur d’économie à l’Essec et vice-président du Cercle des économistes, lors de son audition à l’Assemblée nationale.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/en-france-la-natalite-continue-de-chuter-7MPMTHEQIZEXXAWQU3LSILLXZE/

Author :

Publish date : 2025-11-27 18:34:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Tags : L’Express
Quitter la version mobile