Création d’une action judiciaire d’urgence contre « les fausses informations » sur les réseaux sociaux, « interdiction en période électorale de la publicité rémunérée » sur ces mêmes sites, téléphone portable interdit au lycée à partir de la rentrée prochaine… Emmanuel Macron s’est exprimé ce vendredi 28 novembre à Mirecourt, dans les Vosges, lors d’un débat avec des lecteurs des journaux de l’est de la France, appartenant au groupe Ebra, sur le thème de « la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes ».
Un référé d’urgence contre les infox sur les réseaux
Le président de la République a annoncé avoir demandé au gouvernement un travail, à rendre « d’ici la fin de l’année » pour instaurer un « référé » contre les fausses informations ou les informations attentatoires à la dignité d’une personne. Il s’agit d’obtenir qu’elles puissent être bloquées en urgence sur les réseaux sociaux.
Interrogé par une femme qui s’est dite harcelée sur les réseaux par un collègue qui a continué à diffuser des images d’elle détournées par l’intelligence artificielle malgré une première condamnation, Emmanuel Macron a souligné qu’il avait lui-même été « personnellement » confronté au même genre de choses », et son épouse Brigitte Macron « encore plus ».
« On est totalement démuni. C’est-à-dire que ça prend un temps fou, ça continue, les gens le voient, il y a des fadas pour penser que c’est vrai. Et puis ça, ça vous mine », a dit le chef de l’Etat. « Et là, on n’a aucun moyen de saisir le juge. Et donc ce vers quoi il faut qu’on aille, c’est de mettre vraiment en place » un système « de référé » pour demander au juge « de statuer en 48 heures » et « d’obliger » le harceleur présumé à « fermer » ses publications, a-t-il plaidé.
Le couple présidentiel est confronté depuis des années à des campagnes de désinformation et à des rumeurs affirmant que Brigitte Macron serait « née homme ». Il a intenté une action judiciaire en diffamation aux Etats-Unis contre l’influenceuse Candace Owens qui s’est emparée de cette infox, lui donnant un large écho aux Etats-Unis et dans le reste du monde.
Les élections et la question des « ingérences étrangères »
La période électorale qui s’ouvre avec les scrutins municipaux de mars pose aussi la question des « ingérences étrangères » qui sont une « réalité », a-t-il souligné. Les réseaux sociaux sont « structurés pour créer plutôt de la dépendance, de l’excitation » et « gagnent leur argent en repoussant de la publicité individuelle », a-t-il poursuivi. Mais l’achat « massif » de « pages ou de comptes » peut permettre en période électorale « de pénétrer totalement dans l’espace informationnel ». Dans ce cadre, « les trolls jouent un rôle extrêmement important », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a insisté sur le rôle doivent jouer les plateformes elles-mêmes. « On doit exiger des réseaux sociaux le fait qu’ils assument, qu’ils garantissent que derrière chaque compte, il y ait une personne réelle », a-t-il dit, précisant que le combat devait être mené « au niveau européen ».
Avant les élections, il a mis en avant le rôle de Viginum, le service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères créé en 2021, mais aussi du Quai d’Orsay.
Le téléphone portable interdit au lycée à la rentrée prochaine ?
Aussi questionné sur l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans, le président de la République a exprimé sa volonté d’étendre l’interdiction du téléphone portable au lycée à partir de la rentrée prochaine.
« On l’avait fait dans les collèges de manière expérimentale, on l’a généralisé en septembre dernier » et cela fonctionne « plutôt bien », a déclaré le chef de l’Etat lors de l’échange avec les lecteurs. « A partir de la rentrée prochaine, on veut faire ‘plus de portables au lycée’ pour vraiment aller au bout de cette démarche et dire : ‘c’est pas le lieu où vous devez faire ça, c’est le lieu où vous apprenez et puis c’est le lieu où vous échangez' », a-t-il dit.
La « pause numérique » (interdiction totale de l’utilisation des téléphones portables au collège) est progressivement généralisée cette année après avoir été expérimentée l’an dernier dans une centaine de collèges.
Le téléphone est déjà interdit de la maternelle au collège par une loi de 2018, mais celle-ci peine parfois à être respectée. Le dispositif « portable en pause » vise à renforcer son application en contraignant les élèves à le laisser pendant les cours dans des casiers, mallettes ou pochettes si nécessaire.
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Publish date : 2025-11-28 14:37:00
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