C’est un événement d’un genre inédit qui s’est produit dans la nuit de jeudi à vendredi dernier (du 27 au 28 novembre) près du port de Dakar, au Sénégal. Vers 23h45, « quatre explosions externes » ont été détectées sur le Mersin, un pétrolier qui mouille depuis deux mois à 19 kilomètres des côtes sénégalaises.
Sur les réseaux sociaux, des vidéos ont montré un affaissement du bateau dans l’eau. Et son armateur turc, Besiktas Shipping, a évoqué ce lundi 1er décembre dans un communiqué de presse, « une entrée d’eau dans la salle des machines », indiquant que les 22 membres d’équipage ont été évacués et mis en sécurité.
Une attaque de l’Ukraine pas écartée
L’armateur Besiktas Shipping a par ailleurs déclaré qu’il soutenait les enquêtes sur la cause des explosions et qu’il travaillait avec les assureurs et les autorités sénégalaises pour gérer les conséquences de l’incident, notamment les éventuelles pollutions que cela pourrait entraîner alors que le navire contient près de 39 000 tonnes de carburant. La société d’analyse des expéditions de matières premières Kpler affirme que le navire transportait du gazole et qu’il a été en contact avec plusieurs ports russes à plusieurs reprises cette année.
Selon le correspondant du Monde au Sénégal, l’enquête préliminaire, dirigée par l’autorité de sécurité maritime du Sénégal (Hasmar), n’exclue aucune piste, y compris celle d’une attaque ukrainienne. « Il est prématuré de confirmer ou d’infirmer un scénario précis avant la conclusion de ce travail d’expertise », explique-t-elle auprès du quotidien. « Si l’explosion externe est confirmée, analyse un expert maritime en hydrocarbures ayant requis l’anonymat, la possibilité d’un accident est nulle. Ces petronavires possèdent une double coque qui mesure entre deux et trois mètres avec des ballasts vides qui ne peuvent pas exploser. La proximité des côtes et la position statique du navire pendant deux mois, en ont fait une cible de choix », ajoute le même expert auprès du journal.
Troisième incident en trois jours
L’incident est le troisième en trois jours impliquant des navires contenant du pétrole russe, rapporte de son côté l’agence Bloomberg. De quoi alimenter la thèse d’une attaque russe sur les côtes sénégalaises. Samedi, l’Ukraine a revendiqué l’attaque de deux pétroliers en mer Noire au large de la Turquie, disant avoir frappé avec des drones navals des navires de la flotte fantôme russe. Depuis qu’elle est ciblée par des sanctions internationales après son invasion de l’Ukraine en 2022, la Russie utilise des centaines de pétroliers, dont beaucoup naviguent sous différents drapeaux de commodité, pour expédier son pétrole aux clients malgré tout.
La veille, le 30 décembre, la chaîne américaine CNN affirmait que des drones sous-marins ukrainiens ont touché deux pétroliers appartenant à la « flotte fantôme » russe en mer Noire, le Virat et le Kairos, selon le témoignage d’un responsable des services de sécurité ukrainiens (SBU). Plus précisément, la source indique que les explosions sur les deux pétroliers, battant pavillon gambien mais lié à la Russie, ont été engagées par des drones maritimes Sea Baby.
Les attaques du Virat et du Kairos, deux pétroliers battant pavillon gambien, ont eu lieu à l’intérieur d’une zone économique spéciale (ZES) de la mer Noire, et non dans les eaux territoriales turques, a indiqué samedi le ministre turc des Transports, Abdulkadir Uraloglu. Selon le site spécialisé Vesselfinder, le Kairos date de 2002 et le Virat de 2018. Les deux bâtiments sont visés par des sanctions européennes et du Commonwealth, mais aussi des Etats-Unis pour le Virat.
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Publish date : 2025-12-02 17:15:00
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