La France insoumise (LFI) « n’acceptera jamais l’entrisme religieux », a assuré samedi Jean-Luc Mélenchon lors de son audition devant la commission d’enquête parlementaire sur des liens supposés entre mouvements politiques et réseaux islamistes, assurant que son mouvement avait déjà été « innocenté » par les travaux de la commission.
« La question de la laïcité de l’État est fondatrice » pour LFI, a affirmé Jean-Luc Mélenchon après avoir reconnu « l’existence d’une menace islamiste au milieu de bien d’autres ». « Nous parlons d’un fait, une menace, dont je reconnais l’existence évidemment, au milieu de bien d’autres, mais elle existe. Donc la France doit faire attention à agir avec intelligence », a-t-il consenti. Il a appelé à ne pas confondre « l’islam et l’islamisme » et « l’islamisme avec le terrorisme ».
La commission d’enquête a auditionné plusieurs personnalités ou responsables, notamment des auteurs d’ouvrages visant La France insoumise mais aussi des chercheurs universitaires, des sondeurs ou des responsables comme le directeur du renseignement de la Préfecture de police de Paris ou le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez.
Elle « a déjà produit les documents qui nous innocentent absolument. Tous les responsables de services de renseignement que vous avez entendus, aucun ne dit qu’il y a un lien entre nous et les islamistes », a assuré le fondateur de LFI. Jean-Luc Mélenchon a notamment fait référence à l’audition des auteurs du rapport sur l’entrisme des Frères musulmans qui ont répété ne pas avoir observé de stratégie « au niveau national » sur les partis politiques. « Il n’a pas été mis en évidence, à notre connaissance, dans la doctrine de la mouvance française, de documents visant l’islamisation à court ou moyen terme », avait relevé l’un des deux auteurs Pascal Courtade.
Jean-Luc Mélenchon a assuré également n’avoir « aucune sorte de sympathie pour le régime iranien. Nous sommes opposés à tous les régimes théocratiques », a-t-il affirmé. Quant aux accusations sur la présence d’islamistes aux côtés d’Insoumis dans certaines manifestations propalestiniennes, il a renvoyé la balle au président Les Républicains de la commission Xavier Breton, hostile au Mariage pour tous, en assurant que personne ne lui avait cherché « querelle sur la présence d’islamistes dans les manifestations » à l’époque.
« Inquisiteurs de circonstance »
Devant la commission, Jean-Luc Mélenchon, invoquant de nombreuses références historiques, a longuement défendu sa vision de la laïcité, « protectrice de la liberté du culte » et garantie par la loi de 1905 qui « n’est pas un athéisme d’Etat ». Il a expliqué « avoir évolué » sur la question et « renoncé à une forme d’anticléricalisme grossier ». Il a mis en garde contre la tentation à droite et à l’extrême droite de vouloir réglementer des pratiques religieuses, interdire le port du voile dans la rue ou la pratique du jeûne. « Bien sûr il y a des gens qui (le) mettent sur la tête comme un signal religieux. A nous de faire preuve à ce moment-là de discernement. C’est l’État qui est laïque en France, ce n’est pas la rue et les adultes s’habillent comme ils l’entendent », a-t-il plaidé.
Confronté aux accusations d’antisimétisme de son mouvement par la députée Renaissance Prisca Thévenot, il les a balayées, faisant part de son « agacement de devoir sans cesse montrer patte blanche devant des inquisiteurs de circonstance ». « Vous n’étiez pas née, j’étais en train d’aider des juifs à quitter l’URSS », a-t-il assuré.
« Interrogez les membres du RN »
« Si vous voulez interroger des gens qui ont des liens avec les terroristes, interrogez les membres du Rassemblement national, a poursuivit le leader de LFI. Mais je veux immédiatement préciser ceci : je ne suis pas en train d’accuser le Rassemblement national d’avoir un lien avec le terrorisme. Mais deux de ses membres ont été pris la main dans le sac, l’un à vendre des armes, l’autre à aider le travail. »
« Je précise bien : je n’en accuse pas le Rassemblement national. Je ne l’ai jamais fait. Je fais preuve de mesure », affirme-t-il avant de revenir sur l’attaque qu’il dit avoir subie : « Mon domicile a été entièrement saccagé, et sur tous les murs il y avait des slogans du Rassemblement national. Je n’ai jamais accusé le RN d’avoir décidé cette agression, car je ne le crois pas. Voilà pourquoi je ne crois pas que le Rassemblement national soit un mouvement qui soit lié aux groupes terroristes. »
Il finit toutefois par imputer au parti de Marine Le Pen des « connexions idéologiques » : « Les connexions existent pour des raisons qui sont idéologiques. Il faut les comprendre. De telles connexions n’existent pas pour nous, puisque par définition nous sommes un mouvement qui postule que la similitude des êtres humains crée leur égalité en droit. »
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Publish date : 2025-12-06 16:03:00
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