Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a déclaré samedi avoir eu une conversation téléphonique « constructive » avec les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner et les négociateurs de Kiev, a participé ce lundi 8 décembre à Londres à une rencontre avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz. Le président américain Donald Trump a de son côté reproché dimanche soir à son homologue ukrainien de n’avoir « pas lu la proposition » de paix sur l’Ukraine dévoilée il y a trois semaines par les Etats-Unis.
Les infos à retenir
⇒ Kiev n’a pas le droit « légal » ni « moral » de céder des territoires à Moscou, dit Volodymyr Zelensky
⇒ Donald Trump reproche à Volodymyr Zelensky de n’avoir « pas lu la proposition » de paix pour l’Ukraine
⇒ Paris évoque de prochains échanges entre Européens, Américains et Ukrainiens pour « renforcer la convergence »
Volodymyr Zelensky se rendra en Italie mardi
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé qu’il se rendrait dans la nuit de lundi à mardi en Italie, après un bref passage à Bruxelles, en plein pourparlers sur un plan de paix entre Kiev et Moscou.
S’exprimant devant la presse, il a précisé qu’il avait atterri à Bruxelles où il doit notamment rencontrer le secrétaire général de l’Otan et la cheffe de la Commission européenne. « Puis, pendant la nuit, vers 1 heure ou minuit, j’irai en Italie », a-t-il poursuivi.
Kiev n’a pas le droit « légal » ni « moral » de céder des territoires à Moscou, dit Volodymyr Zelensky
Volodymyr Zelensky a affirmé lundi que Kiev n’avait pas le droit « légal » ni « moral » de céder à la Russie des territoires ukrainiens, la question territoriale étant un point central des négociations en cours sur un plan de paix sous médiation américaine.
« Envisageons-nous de céder des territoires ? Nous n’avons aucun droit légal de le faire, en vertu de la loi ukrainienne, de notre constitution, et du droit international. Et nous n’avons aucun droit moral non plus », a déclaré le président ukrainien lors d’une conférence de presse en ligne.
« La Russie insiste pour que nous cédions des territoires mais nous ne voulons rien céder. Nous nous battons pour cela, comme vous le savez bien », a-t-il ajouté, précisant que les Etats-Unis cherchaient à trouver un « compromis » sur ce point. « Il y a des problèmes difficiles concernant les territoires et aucun compromis n’a encore été trouvé », a affirmé Volodymyr Zelensky.
Paris évoque de prochains échanges entre Européens, Américains et Ukrainiens pour « renforcer la convergence »
La réunion d’Emmanuel Macron, Keir Starmer et Friedrich Merz à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky a permis lundi « de poursuivre le travail commun sur le plan américain » de paix sur l’Ukraine, « en vue de le compléter avec les contributions européennes, en étroite coordination » avec Kiev, a déclaré la présidence française.
Ce travail « est en cours de finalisation » par les conseillers à la sécurité nationale « en vue d’échanges entre Européens, Américains et Ukrainiens, qui doivent permettre de renforcer la convergence dans les prochains jours », a précisé l’Elysée. « En parallèle, le travail va être approfondi pour fournir à l’Ukraine des garanties de sécurité robustes ainsi que prévoir des mesures pour la reconstruction de l’Ukraine », a-t-on ajouté de même source.
La question territoriale reste « la plus problématique » dans les négociations
La question territoriale reste « la plus problématique » dans les négociations visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, Moscou réclamant le retrait des forces de Kiev d’une partie des zones sous leur contrôle, a indiqué lundi à l’AFP un haut responsable proche du dossier.
Cette demande « demeure et c’est la question la plus problématique », a déclaré ce responsable informé des derniers rounds des négociations entre Ukrainiens et Américains ce week-end, en précisant que Vladimir « Poutine ne veut pas conclure d’accord sans » que « l’Ukraine ne cède des territoires » dans le Donbass, région de l’est du pays.
Washington pousse l’Ukraine à accepter « plus vite » un plan pour mettre fin à la guerre, a souligné le haut responsable sous le couvert de l’anonymat. « Les Américains font de la pression, comme ‘plus vite, plus vite, plus vite’, » mais la partie ukrainienne « ne peut pas accepter tout sans examiner les détails », selon la même source. Les Ukrainiens ont ainsi indiqué aux négociateurs américains Steve Witkoff et Jared Kushner « qu’un travail plus actif et une recherche d’idées sont nécessaires », a encore relevé ce même responsable.
Donald Trump reproche à Volodymyr Zelensky de n’avoir « pas lu la proposition » de paix pour l’Ukraine
Le président américain Donald Trump s’est dit « déçu » dimanche soir que son homologue ukrainien n’ait selon lui « pas lu la proposition » de paix sur l’Ukraine dévoilée il y a trois semaines par Washington.
« Nous avons donc parlé au président (russe Vladimir) Poutine, nous avons parlé aux dirigeants ukrainiens – notamment Zelensky, le président Zelensky – et je dois dire que je suis un peu déçu que le président Zelensky n’ait pas encore lu la proposition » américaine en vue d’un règlement en Ukraine, a déploré le président américain, interrogé par des journalistes lors d’une soirée de gala à Washington. « Cela convient à la Russie, vous savez je pense que la Russie préférerait avoir tout le pays », mais « je ne suis pas sûr que cela convienne à Zelensky », a encore dit Donald Trump.
Depuis la présentation du plan américain, perçue par Kiev et les Européens comme étant largement favorable à la Russie, plusieurs sessions de pourparlers ont eu lieu avec les Ukrainiens à Genève et en Floride pour tenter d’amender le texte en faveur de Kiev. Le document a aussi été présenté mardi dernier à Vladimir Poutine lors d’une visite à Moscou de l’émissaire officiel américain Steve Witkoff et de Jared Kushner, gendre du président américain et médiateur informel. Peu de détails ont filtré sur ce plan amendé.
La Suisse plaide pour que l’OSCE joue un rôle clé dans la surveillance d’un cessez-le-feu
L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pourrait jouer un rôle majeur dans la surveillance d’un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine, a estimé dimanche le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis. « Il existe déjà des considérations concrètes à ce sujet : l’Organisation est capable de déployer plusieurs dizaines de personnes dans des délais très courts. L’OSCE pourrait observer le cessez-le-feu, surveiller la ligne de cessez-le-feu, observer les élections, etc. », a déclaré à l’hebdomadaire SonntagsBlick Ignazio Cassis, dont le pays présidera l’OSCE en 2026.
Fondée en 1975 pour apaiser les tensions entre l’Est et l’Ouest pendant la Guerre froide, cette organisation compte 57 membres issus d’Europe, d’Asie centrale et d’Amérique du Nord, dont les Etats-Unis, l’Ukraine et la Russie. Toutefois, « la ligne de front s’étend actuellement sur 1 300 kilomètres – l’OSCE seule est trop petite pour en surveiller toute sa longueur. Cela nécessiterait un engagement important de la part des Etats participants », a-t-il noté.
« Mon objectif est que l’OSCE soit prête. Dès qu’un accord sera conclu, nous voulons être en mesure […] de nous mettre au travail », a poursuivi Ignazio Cassis. Une mission d’enquête pourrait ainsi être déployée dans un premier temps en Ukraine pour y établir un diagnostic sur la situation, à partir duquel l’OSCE pourrait rapidement entamer les étapes suivantes.
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Publish date : 2025-12-08 19:09:00
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