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Alcoolisme, sédentarité… La hausse du niveau de vie n’est pas toujours synonyme de bonne santé

Alcoolisme, sédentarité… La hausse du niveau de vie n’est pas toujours synonyme de bonne santé

Au rayon des bonnes nouvelles d’abord, un chiffre : 68 % des Français de 18 à 79 ans estiment être en bonne ou en très bonne santé, soit plus des deux tiers des personnes interrogées par Santé publique France pour la dernière édition de son baromètre. Dans le détail, la réalité est nettement plus contrastée. Un indicateur est particulièrement criant : celui du niveau de vie. Si 82 % des personnes « à l’aise » financièrement se déclarent en bonne santé, elles ne sont que 50 % chez les plus démunies.

Ces résultats ont été obtenus grâce à un questionnaire proposé en ligne à environ 35 000 adultes âgés de 18 à 79 ans, résidant en France hexagonale ou dans quatre des cinq départements d’outre-mer (hors Mayotte) et tirés au sort parmi les fichiers démographiques de l’Insee. C’est la première fois que l’Agence nationale de santé publique a recours à cette méthodologie qui doit permettre de « compléter les systèmes de surveillance sanitaire existants » et « guider nos politiques de prévention. » Un axe est particulièrement mis en avant : celui de la réduction des inégalités.

Et au-delà du ressenti sus-évoqué, elles sont nombreuses. Aujourd’hui, 30 % des personnes qui estiment avoir une situation financière compliquée fument du tabac quotidiennement contre seulement 10 % des plus privilégiées. Elles souffrent aussi plus souvent d’une santé mentale dégradée ainsi que d’une plus forte prévalence du diabète et de l’hypertension artérielle, deux des pathologies chroniques les plus courantes en France. Seuls deux critères semblent défavoriser les personnes les plus aisées – et dans les deux cas, il s’agit de mauvaises habitudes de vie – il s’agit de l’alcoolisme et de la sédentarité.

Près de 40 % des personnes « à l’aise » financièrement passent plus de 7 heures par jour en position assise, ce qui est considéré comme un « excès de sédentarité » d’après l’Agence de santé publique. Chez les personnes les plus démunies, cette proportion est près de deux fois moindre (23,7 %).

De la même manière, environ un tiers des personnes « à l’aise » financièrement consomment de l’alcool au-delà des seuils recommandés à savoir « moins de 10 verres d’alcool standard par semaine, moins de 2 verres chaque jour et plusieurs jours d’abstinence chaque semaine. » Chez les personnes les plus démunies, cette proportion est inférieure à 20 %, soit dix points de moins. Santé publique France pointe cependant « qu’à niveau de consommation identique, ce sont les catégories sociales les moins favorisées qui subissent le plus fortement les conséquences négatives de la consommation d’alcool. » Un phénomène qui s’observe dans plusieurs pays et qu’on ne sait pas encore « complètement expliquer ».

Chaque année, la consommation d’alcool provoque près de 50 000 décès en France et environ 800 000 à l’échelle du continent européen. L’Organisation mondiale de la Santé rappelle qu’elle peut être à l’origine de « plus de 200 maladies dont au moins 7 types de cancer », à commencer par certains le cancer du sein ou du côlon.



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Author : Mathias Penguilly

Publish date : 2025-12-11 17:16:00

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