Le Parisien

« Les deux groupes sont complémentaires » : 5 minutes pour comprendre le partenariat entre Renault et Ford



Vous vous souvenez de l’Alliance Renault-Nissan ? Voici le partenariat Renault-Ford. Il a été dévoilé ce mardi, à la surprise générale. Décryptage.De quoi s’agit-il ?Ce « partenariat stratégique historique » vise à « élargir l’offre de véhicules électriques de Ford destinée aux clients européens » et à renforcer « considérablement la compétitivité des deux entreprises dans un paysage automobile européen en pleine mutation », expliquent les deux géants de l’automobile dans un communiqué. Concrètement ? Renault, le Français, et Ford, l’Américain, se sont entendus pour le développement et la production de deux véhicules électriques Ford destinées au marché européen. Les discussions entre les groupes avaient démarré au mois de mars, lors d’un déplacement de François Provost, l’actuel directeur général de Renault Group, à Detroit, aux États-Unis.Quels véhicules exactement, et à partir de quand ?Il s’agira de deux petites voitures badgées Ford, abordables, dont la première — vraisemblablement le retour de la Fiesta en version électrique — est attendue en concessions début 2028. Les modèles, concrètement, seront « conçus par Ford et développés avec Renault Group ». Ils seront fabriqués sur la plate-forme maison « AmpR Small ». « Chez Renault, la R5 a été la première à utiliser pour la première fois AmpR Small, une structure légère au centre de gravité bas qui offre beaucoup d’agilité et de plaisir de conduite », décrypte un ingénieur d’Ampere, la filiale consacrée aux voitures électriques.Les voitures seront produites chez Renault, dans le nord de la France. Une bonne nouvelle pour l’activité des sites de Douai et de Maubeuge, d’où sortent aujourd’hui les R4, R5, Mégane, Scenic, ainsi que la Micra de… Nissan, le (toujours) partenaire historique. Et la touche américaine alors ? Elle sera à chercher dans « les prestations routières spécifiques à Ford pour créer des véhicules ludiques, innovants et accessibles », assure la marque de Detroit. Par ailleurs, l’accord inclut une lettre d’intention pour coopérer dans le secteur des véhicules utilitaires légers en Europe.Est-ce une reconnaissance pour Renault ?Sans aucun doute. « Nous sommes très fiers qu’un constructeur aussi iconique nous ait choisis, s’est ainsi réjoui François Provost, le directeur général du groupe tricolore. Cela nous conforte dans l’idée que notre vision d’un développement à grande échelle de véhicules électriques compétitifs en Europe est sur la bonne voie. » Jim Farley, le PDG de Ford, fait valoir qu’il a choisi le Français au regard de sa « longue expérience » en matière de compétitivité et de coûts sur le segment des citadines, « propre à l’Europe ».Comment réagissent les syndicats ?« Heu-reux ! » lâche Fabien Gloaguen, le délégué syndical central adjoint FO-Renault. « Cette annonce est une très bonne nouvelle pour Renault et Ampère dans un contexte très anxiogène, se réjouit son organisation. Cela permet de mettre en avant le savoir-faire de nos différents sites. »Une façon de résister à la concurrence chinoise ?Les dirigeants de Ford et de Renault l’ont martelé : coopérer et partager les ressources est le seul moyen de réduire les coûts pour faire face à la concurrence chinoise. D’autant qu’à dix ans de l’objectif fixé par l’Union européenne pour la fin des ventes de voitures thermiques neuves, l’électrification progresse à un rythme plus lent que prévu, dans un marché européen qui n’a pas retrouvé son niveau d’avant-Covid. « La stratégie Renault-Ford est intéressante, analyse un expert du secteur, les deux groupes sont complémentaires et se positionnent sur le créneau porteur des citadines, là où les marques chinoises arrivent plutôt avec des berlines électriques compactes ». Pour autant, « le risque existe de cannibaliser, à moyen terme, les bonnes ventes (actuelles) de la R5 et celles (espérées) de la nouvelle Twingo électrique… », concède un col blanc de Renault.Un partenariat… puis un mariage ?Ce partenariat n’est en aucun cas un préalable à une fusion, ont précisé d’une seule voix les patrons français et américains. « Nous sommes un groupe profondément indépendant » et « il n’y a aucune discussion sur ce sujet », a insisté Jim Farley. « On peut faire beaucoup de choses sans penser forcément à un avenir commun. Et nous n’avons pas un tel projet », a renchéri François Provost.Dans le rétroviseur Renault, il y a en effet… l’Alliance Renault-Nissan. La relation entre les deux partenaires reste cordiale, mais l’entente a vécu. Les deux constructeurs s’épargnent, évitent de se déchirer — après, quand même, avoir cassé de la vaisselle durant l’affaire Carlos Ghosn, en 2019. D’ailleurs, conducteur échaudé… craint l’eau chaude. « Le terme partenariat désigne la coopération générale entre les parties et ne fait pas référence à la structure juridique du partenariat » , insistaient — lourdement — tous les communiqués de presse diffusés par Renault ce mardi pour évoquer le rapprochement avec Ford.



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