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Echange de prisonniers : Krassikov, l’agent russe que Poutine voulait absolument récupérer

Echange de prisonniers : Krassikov, l’agent russe que Poutine voulait absolument récupérer




Le Russe Vadim Krassikov, remis en liberté ce jeudi 2 juillet dans le cadre d’un vaste échange de prisonniers, était au coeur des exigences du Kremlin : condamné pour le meurtre à Berlin d’un ex-commandant séparatiste tchétchène pour le compte du FSB, il a plaidé le malentendu.Resté jusqu’au bout énigmatique, son nom était cité depuis des mois comme potentiel détenu à échanger entre la Russie et les pays occidentaux. Plusieurs fois, le Kremlin et le président russe Vladimir Poutine lui-même ont pris, au moins indirectement, sa défense. L’homme a été condamné le 15 décembre 2021 à Berlin à la réclusion à perpétuité pour le meurtre d’un Géorgien issu de la minorité tchétchène qui avait combattu contre les forces russes entre 2000 et 2004. Renforçant l’aura de mystère autour de lui, il était entré dans la salle d’audience après le départ des photographes et caméras.Meurtre dans un parcSa victime, Zelimkhan Khangochvili de son vrai nom, se faisait appeler Tornike Kavtarachvili en Allemagne, pays dans lequel il vivait depuis 2016 avec sa famille et où il avait demandé l’asile, après avoir survécu à deux tentatives d’assassinat dans son pays d’origine.Le 23 août 2019, vers midi, dans un parc de Berlin, Vadim Krassikov, se déplaçant à vélo, s’était approché par derrière de sa victime et avait tiré une première fois à distance avec un silencieux, avant de l’achever par deux balles à bout portant dans la tête. Avant de commettre son forfait, il avait « voyagé en tant que touriste » à Paris et à Varsovie, pour rejoindre ensuite Berlin, selon la justice allemande.A l’ouverture de son procès, le 7 octobre 2020, Vadim Krassikov, cheveux bruns coupés court, a fait dire à l’un de ses avocats qu’il s’appelait Vadim Sokolov, aurait vu le jour en 1970 et serait « russe, célibataire, ingénieur en construction ». Il n’a pas depuis varié de position et s’est toujours muré dans le silence. Mais selon la justice allemande, il est bien Vadim Krassikov, né en 1965, et a été commandant d’une unité spéciale des services secrets russes FSB. Selon le site d’investigation en ligne Bellingcat, il serait né dans le sud du Kazakhstan, pays d’Asie centrale qui à l’époque était une république soviétique. »Patriote »Durant le procès, plusieurs indices sont venus renforcer la conviction du parquet sur l’identité de l’accusé. Tout d’abord, une photo privée de Krassikov avec deux tatouages identiques à ceux du suspect. Ensuite, le témoignage de son beau-frère, un Ukrainien, qui l’a identifié au tribunal après avoir dit une première fois ne pas le reconnaître par peur d’éventuelles représailles.Moscou a toujours nié toute implication dans ce meurtre et dénoncé un « verdict politique » le 15 décembre 2021. Mais le 9 février 2024, dans une interview avec le journaliste conservateur américain Tucker Carlson, Vladimir Poutine avait laissé entendre que Moscou pourrait échanger le journaliste américain Evan Gershkovich emprisonné en Russie contre une « personne qui a tué pour des raisons patriotiques un bandit dans une capitale européenne ».Une allusion assez claire à Vadim Krassikov, deux fois marié et père de trois enfants selon le site Bellingcat. Le nom de Krassikov avait déjà été cité pour être échangé contre deux citoyens américains et l’opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison le 16 février 2024. Selon le site Bellingcat, Krassikov serait suspecté d’un autre meurtre, cette fois-ci à Moscou, en 2013, contre l’entrepreneur Albert Nazarov. Le mode opératoire apparaît très similaire à celui de Berlin : l’assassin s’est approché à bicyclette de la victime avant de lui tirer plusieurs fois dessus.



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Publish date : 2024-08-02 06:40:56

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