A trois mois du scrutin présidentiel, la candidate démocrate a livré un discours optimiste dans un pays où elle souhaite créer « une économie des opportunités ». La vice-présidente Kamala Harris s’est adressée aux classes moyennes et populaires lors de la présentation de ses grands axes économiques, vendredi 16 août. « Donald Trump se bat pour les milliardaires et les grandes entreprises. Moi je me battrai pour rendre de l’argent aux familles des classes moyennes et populaires », a promis la vice-présidente en visite en Caroline du Nord, l’un des Etats clefs qui pourraient faire pencher la balance le 5 novembre prochain.Lors de son discours de vingt-huit minutes, la vice-présidente a listé une série de mesures concrètes : construction de trois millions de nouveaux logements, mise en place d’un nouveau crédit d’impôt à la naissance, lutte contre les prix abusifs dans les supermarchés et enfin baisse du coût des médicaments.Un programme qui a suscité peu d’enthousiasme dans les médias américains de droite comme de gauche. Pour le magazine The Atlantic, « Harris essaie de gagner une élection présidentielle, et pour gagner les élections, il faut présenter des idées populistes, estime-t-il, et les électeurs, dans leur infinie sagesse, sont très favorables à des lois contre les ‘prix abusifs’ ». De son côté, la chaîne américaine CNN raille également un programme « populiste ».Sur le plan économique, le duo Biden-Harris est pourtant porté par un bilan plutôt positif : outre-Atlantique, l’inflation est retombée à 2,9 % en juillet sur un an, son niveau le plus bas depuis mars 2021 et le taux de chômage reste bas, concernant 4,3 % de la population active en juillet dernier, selon le Bureau américain des statistiques du Travail.Lutter contre les prix abusifs »En tant que présidente, je m’attaquerai aux coûts élevés des produits qui comptent le plus pour la plupart des Américains, comme la nourriture […] Et j’œuvrerai à l’adoption, pour la toute première fois, par le gouvernement fédéral d’une interdiction des prix abusifs sur les denrées alimentaires », a martelé la candidate démocrate. Son plan comprendra des sanctions pour les » entreprises opportunistes qui exploitent les crises et enfreignent les règles », a-t-elle ajouté. »Même si les prix des produits alimentaires sont 25 % plus élevés qu’ils ne l’étaient avant la pandémie, il y a quatre ans et demi, ils se sont stabilisés récemment et il n’est pas évident qu’il y ait actuellement de nombreuses hausses de prix. […] En outre, les prix de la plupart des biens et services, en général, ne baissent pas de manière significative, sauf en cas de récession brutale et douloureuse », soulignent nos confrères d’Associated Press.Concernant cette proposition, le quotidien américain The New York Times se montre, lui aussi, embarrassé : « Le débat économique sur cette question est complexe. Les économistes ont cité plusieurs facteurs qui ont poussé les prix à la hausse au cours de la reprise économique après la pandémie, notamment les chaînes d’approvisionnement perturbées, un changement soudain des habitudes d’achat des consommateurs et la demande accrue des consommateurs alimentée par les mesures de relance du gouvernement et les taux bas de la Réserve fédérale. La plupart des économistes estiment que ces facteurs sont bien plus responsables de la hausse des prix au cours de cette période que le comportement des entreprises. »Lutter contre la pénurie de logementParmi les objectifs dévoilés par Kamala Harris se trouve celui de vouloir mettre fin à la « pénurie » de logements d’ici la fin de son premier mandat. Son plan comprend des mesures visant à stimuler la construction de nouveaux logements – l’objectif étant d’en bâtir trois millions de plus – y compris grâce des incitations fiscales. Mais les journalistes d’Associated Press rappellent que » des experts citent d’autres raisons qui expliqueraient le manque de logements : coûts plus élevés des matériaux, pénurie d’ouvriers du bâtiment… »Kamala Harris a répété que le coût du logement était un obstacle à la prospérité économique. « Pendant que nous travaillons à lutter contre la pénurie de logements, mon administration fournira 25 000 dollars aux acheteurs d’une première maison pour les aider à verser un acompte sur un nouveau logement », promet-elle.Faire baisser le coût des médicamentsKamala Harris s’est également exprimée sur le volet de la santé, s’engageant à « réduire le coût de l’insuline et des médicaments sur ordonnance pour tout le monde. » La vice-présidente a fait cette promesse en faisant référence à l’Inflation Reduction Act de 2022, qui permet à Medicare – assurance santé réservée aux personnes âgées et invalides – de négocier les coûts des médicaments directement avec les sociétés pharmaceutiques.La Maison-Blanche a annoncé, jeudi 15 août, qu’elle avait signé des accords avec des fabricants qui pourraient faire économiser des milliards de dollars aux contribuables en faisant baisser les prix catalogue de 10 des médicaments les plus coûteux de Medicare.Un nouveau crédit d’impôt à la naissanceKamala Harris souhaite instaurer par ailleurs un nouveau crédit d’impôt pour les jeunes familles qui pourrait atteindre 6 000 dollars pour celles issues de la classe moyenne et à faibles revenus ayant des nouveau-nés. »C’est à ce moment-là que les dépenses familiales, telles que les lits d’enfant, les couches et les sièges d’auto, peuvent gonfler rapidement et que de nombreux parents doivent s’absenter de leur travail », souligne la campagne de la démocrate. « Kamala Harris a également exprimé son soutien aux congés payés dans ses remarques électorales. Les Etats-Unis sont le seul pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques à ne proposer aucun congé payé », précise Business Insider.
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Publish date : 2024-08-17 10:47:01
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