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Investir dans l’art : les oeuvres à privilégier selon votre profil

Rembrandt Bugatti , Trois panthères marchant, circa 1905, pièce unique, fondue en bronze par Adrien-Aurélien Hébrard




Investir à bon escient dans l’art en espérant une solide plus-value à la revente oblige à déterminer les domaines dans lesquels vous achèterez. Tout dépend de la stratégie envisagée : placer dans des valeurs sûres dégageant une rentabilité régulière à moindre risque ; s’intéresser à des modes d’expression artistique qui séduisent de plus en plus et dégageront à terme une plus-value raisonnable ou rechercher des artefacts spéculatifs pouvant se valoriser fortement… mais aussi ne plus rien valoir. Il est donc question de goût, mais aussi de caractère. Selon la tactique envisagée, voici trois secteurs à prospecter.Les estampes de grands maîtres, un placement de bon père de familleSelon la base de données Artprice, le taux de rendement annuel des peintures s’élève à 6,82 % en moyenne depuis six ans. Mais les tableaux de grands noms acquis plus de 100 000 euros rapportent, eux, 12 % par an. Un écart logique : la renommée de l’artiste donne à l’œuvre une partie de sa valeur. Si vous ne souhaitez pas prendre de risques, il faut donc avoir les moyens d’acquérir la toile d’un peintre connu.Si tel n’est pas le cas, tournez-vous vers un autre secteur, plus accessible, dont la rentabilité annuelle est de l’ordre de 8 % : les estampes de grands maîtres. La valorisation de ces œuvres se calque sur la progression de la cote de leurs plus beaux tableaux. Cette fois, nul besoin de se ruiner pour s’en procurer. Les prix démarrent à 2 000-4 000 euros pour des noms aussi connus que Miro, Zao Wou-Ki, Léger, Dali, Calder, Magritte, Picasso, Soulages… et vont jusqu’à 20 000-50 000 euros pour certaines épreuves. Attention : passez exclusivement par une galerie ou une salle de ventes car, sur Internet, les faux pullulent.La sculpture animalière, une vraie valeur de croissanceS’il est un domaine qui ne connaît pas la crise, c’est bien celui de la sculpture animalière. Qu’il s’agisse de bronzes, de terres cuites ou de plâtres, l’engouement est réel. Certains prix laissent songeur. Un bronze de Rembrandt Bugatti, Trois panthères marchant, s’est ainsi vendu, le 5 juin dernier chez Bonhams, 3 678 400 euros, un montant record pour le sculpteur animalier le plus recherché au monde, bien éloigné des prix moyens du marché.Heureusement, on peut aujourd’hui acheter pour des montants raisonnables les œuvres d’artistes moins connus, comme Antoine-Louis Barye, Edouard-Marcel Sandoz ou Pompon, tout en espérant de beaux gains à la revente. Par exemple, il y a cinq ou six ans, on trouvait aux enchères le célèbre Fennec de Sandoz pour 12 000 euros. Aujourd’hui il faut compter de 17 000 à 20 000 euros. Cette hausse constante concerne tous les artistes et devrait se poursuivre tant la demande est soutenue.L’art contemporain, un placement très spéculatifQuand on voit d’une année sur l’autre le prix des œuvres de certains peintres présentés dans les grands salons d’art contemporain prendre 30 à 100 % de hausse, on est tenté d’acheter en rêvant de gains considérables. Mais pour cela, il faut connaître le marché, les tendances et les engouements des grands collectionneurs qui font la pluie et le beau temps avec le soutien de galeries de renom.Ne croyez pas non plus qu’il soit possible de dénicher pour 2 000 à 5 000 euros le futur Basquiat. Plusieurs dizaines de milliers d’euros sont nécessaires pour le poulain prometteur d’une galerie, et surveillez son évolution. Si vous pariez sur le bon cheval, vous toucherez alors le jackpot. Mais les tendances de l’art contemporain changent aussi vite que la mode. Un artiste adulé aujourd’hui peut rapidement tomber dans l’oubli comme votre espoir de plus-value. A réserver aux plus téméraires !Un article du dossier spécial « Les meilleurs placements de la rentrée », publié dans L’Express du 19 septembre.



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Publish date : 2024-09-21 09:00:00

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