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Donald Trump-Kamala Harris : qui sera le pire pour la compétitivité européenne ?

Donald Trump à Fayetteville (Caroline du Nord) le 4 octobre 2024, et Kamala Harris à Las Vegas (Nevada), le 10 octobre 2024




D’un côté, des barrières douanières d’au moins 10% évoquées par Donald Trump. De l’autre, la continuité du régime des subventions de l’Inflation Reduction Act (IRA) voulue par Kamala Harris. Les deux candidats déclinent en réalité deux versions d’un même protectionnisme. Avec des conséquences variables selon les pays. « Quand Donald Trump parle d’un déséquilibre, où l’Europe est bénéficiaire des échanges commerciaux avec les Etats-Unis, il s’adresse en particulier à l’Allemagne », pointe Stéphanie Villers, conseillère économique à PwC France et Maghreb. Le modèle économique allemand, déjà en perte de vitesse, pourrait se retrouver davantage en difficulté, en particulier son secteur automobile. Alors même que les tensions commerciales s’intensifient avec les Etats-Unis et la Chine, « les Allemands croient encore que l’avenir de leur pays dépend des exportations hors zone euro », remarque Stéphanie Villers.Par ricochet, la France, bien que moins exposée à l’export vers les Etats-Unis, subirait, elle aussi, l’impact de la hausse des droits de douane. Notre filière viticole, surtout, pourrait en pâtir, si l’ex-locataire de la Maison blanche décide d’instaurer des tarifs douaniers sur le vin, comme il l’avait fait en 2019. De quoi nous obliger à réfléchir, en tant qu’Européens, à une politique commerciale commune.Pourtant, à plus long terme, le plan de Kamala Harris pourrait avoir un effet plus déstructurant sur l’économie européenne. « Il vaut mieux que l’on ait des barrières douanières, qui pourront toujours être annulées par la suite, plutôt qu’une incitation à se délocaliser sur le territoire américain. On ne peut pas faire marche arrière sur les subventions », analyse l’économiste. Et si ces aides augmentent, certaines entreprises européennes, qui jusqu’alors ont résisté à l’appel des sirènes de l’IRA en 2022, pourraient finalement être séduites par des coûts de l’énergie moins élevés outre-Atlantique et décider de profiter de subventions que l’Europe ne leur offre pas.En réalité, « l’éléphant dans la pièce » pour notre compétitivité est le financement des entreprises, déplore Stéphanie Villers. Un enjeu que soulevait déjà Mario Draghi dans son rapport phare en septembre, et qui va devenir d’autant plus crucial dans les mois à venir.



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Author : Tatiana Serova

Publish date : 2024-11-01 09:00:00

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