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Javier Milei, un an après : ces prouesses économiques que la gauche refuse de voir, par Rainer Zitelmann

Javier Milei le 20 novembre 2024 à Buenos Aires.




Ce 10 décembre marque le premier anniversaire de l’entrée en fonction de Javier Milei à la présidence de l’Argentine. Ses partisans mettent en avant une baisse de l’inflation, passée de 25 % par mois à moins de 3 % sous son mandat, tandis que ses opposants dénoncent une augmentation significative de la pauvreté dans le pays. Alors qu’en est-il vraiment ? Tout d’abord, en ce qui concerne l’inflation : il est important de se rappeler que l’Argentine a souffert d’une inflation à deux chiffres chaque année depuis 1945, à l’exception des années 1990, lorsque le peso était indexé sur le dollar. Grâce à son programme de réformes, Milei a dégagé un excédent budgétaire pour la première fois en quinze ans, ce qui relève d’une véritable prouesse.Selon une analyse de l’Institut Juan de Mariana, en Espagne : « Sur le plan monétaire, Milei a combiné deux types d’améliorations : d’une part, l’amélioration qualitative du bilan de la Banque centrale, altéré par de nombreuses années de couverture du déficit public par l’impression monétaire ; d’autre part, l’amélioration quantitative des conditions du peso, en vue de stabiliser la base monétaire, ce qui contribuera à générer une rareté relative de la monnaie nationale, appréciant ainsi sa valeur par rapport au dollar. Lorsque Milei est arrivé au pouvoir, l’écart entre le taux de change officiel et les taux de change réels du peso face au dollar atteignait environ 150 %, mais à la fin de 2024, cet écart n’est plus que de 3 %, ouvrant ainsi la voie à un futur abandon de l’ancrage du taux de change ».Qu’en est-il alors du taux de pauvreté ? Milei a hérité d’un taux de pauvreté de 45,2 %, qui a brièvement dépassé les 50 %. Toutefois, il a récemment diminué et se situe désormais légèrement en dessous de son niveau initial. Cette tendance, qui s’accompagne d’une baisse du produit national brut, était prévisible et je l’avais anticipée avant que Milei n’entre en fonction. De même, lors des réformes de l’économie de marché initiées par Leszek Balcerowicz en Pologne de 1990 à 1992 et par Margaret Thatcher au Royaume-Uni au début des années 1980, le produit national brut a d’abord chuté, encore plus fortement que sous Milei. Le chômage caché s’est transformé en chômage visible et les entreprises qui avaient été lourdement subventionnées par l’État n’ont souvent pas pu survivre. Il s’agit là de processus d’ajustement normaux dans le cadre de réformes radicales de l’économie de marché, mais en Pologne comme au Royaume-Uni, ils ont été suivis d’une remarquable reprise économique et d’une amélioration massive du niveau de vie.Les Argentins feront-ils preuve de patience ?Il est probable que l’Argentine suivra une trajectoire similaire et pourrait même dépasser mes attentes initiales dans les deux prochaines années. Un autre extrait de l’analyse de l’Institut Juan de Mariana indique : « L’activité productive était déjà en déclin en 2023 et, comme prévu, les mesures d’ajustement prises par le nouveau gouvernement libéral ont contribué à un scénario initial de contraction, perceptible lors des deux premiers trimestres de 2024. Cependant, depuis le troisième trimestre de l’année, l’économie a commencé à montrer des signes de reprise, atteignant des niveaux de production proches de ceux enregistrés avant l’arrivée de Milei au pouvoir, mais désormais avec un cadre monétaire et fiscal rééquilibré. L’amélioration constatée dans l’économie argentine après les ajustements monétaire et fiscal suggère que le gouvernement a su relever ce défi avec succès. »La dérégulation commence déjà à porter ses fruits, ce qui est crucial pour maintenir la loyauté des partisans de Milei. Les efforts du nouveau ministère de la Dérégulation et de la Transformation de l’Etat, dirigé par Federico Sturzenegger, ont été particulièrement remarquables, notamment à l’abolition des lois sur le contrôle des loyers dans le pays. Cela a entraîné une augmentation rapide et significative de l’offre de logements. Auparavant, de nombreux propriétaires avaient cessé de louer leurs biens, jugeant cela financièrement non viable en raison de la combinaison du contrôle des loyers et de l’inflation. Entre novembre 2023 et juillet 2024, le loyer mensuel moyen d’un appartement à Buenos Aires a diminué de 30 % en termes réels, directement grâce à la suppression des lois de contrôle des loyers.Le succès de Milei, comme je l’ai toujours souligné, dépend de sa capacité à surmonter cette phase initiale de « vache maigre ». Cela revient essentiellement à savoir si les Argentins sauront faire preuve de patience et comprendront que les problèmes accumulés depuis des décennies ne peuvent être résolus en une seule année. Pour l’instant, il semble que les Argentins en sont conscients, puisque le taux d’approbation de Milei reste proche de 50 %. Il bénéficie d’un fort soutien, notamment parmi les populations les plus pauvres. Cependant, à l’international, les médias et politiciens de gauche sont prompts à tenir Milei responsable des turbulences héritées de ses prédécesseurs péronistes. Et ce ne sont pas seulement les politiciens de gauche : en Allemagne, lorsque le leader du parti libéral (FDP), Christian Lindner, a récemment appelé à « un peu plus de Milei », le leader de la CDU – et probablement le futur chancelier d’Allemagne – Friedrich Merz a répondu qu’il était « consterné » par de tels propos. Il a accusé Milei de « ruiner » son pays et de « piétiner » son peuple.Ironiquement, les pauvres en Argentine – qui constituent la majorité des partisans de Milei – semblent mieux comprendre son message que certains politiciens étrangers prétendument conservateurs.* Historien allemand, Rainer Zitelmann est notamment l’auteur d’Hitler’s National Socialism, The Power of Capitalism et du récent How Nations Escape Poverty.



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Publish date : 2024-12-10 12:30:00

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