Dans un communiqué, l’armée russe a affirmé, mercredi 11 décembre, que « six missiles balistiques ATACMS de fabrication américaine » avaient été utilisés pour attaquer mercredi matin l’aérodrome militaire de Taganrog, dans la région russe de Rostov (sud-ouest). La Russie a promis « une réponse » à cette nouvelle attaque présumée de l’Ukraine.Deux missiles ont été « abattus » et « les autres […] détournés par des équipements de guerre électronique », a assuré l’armée russe. La chute des débris « a fait des blessés parmi le personnel » du site militaire et deux bâtiments ont été notamment « endommagés », sans plus de détails. Plus tôt mercredi, des chaînes Telegram russes avaient publié des vidéos supposées de l’attaque sur Taganrog dans lesquelles on peut entendre des explosions en série. Le gouverneur de la région de Rostov, Iouri Slioussar, a de son côté évoqué « une attaque de missiles » dans la nuit sur Taganrog, tandis que la municipalité a fait état d’une coupure de chauffage dans une trentaine d’immeubles résidentiels.Les autorités ukrainiennes, pour l’heure, n’ont pas revendiqué ni commenté. Après avoir obtenu en novembre le feu vert de Washington et de Londres pour attaquer la Russie avec des missiles longue portée américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, l’Ukraine a mené depuis des frappes sur le sol russe à l’aide de ces armes précises, qui ont à chaque fois provoqué la colère de Moscou.Menace de riposte par missile « Orechnik »Récemment, en réaction à des frappes similaires, le président Vladimir Poutine avait menacé de bombarder des centres de décision à Kiev avec son missile hypersonique expérimental Orechnik, qui peut porter une charge nucléaire, et les pays occidentaux qui aident l’Ukraine à attaquer le territoire russe. Un haut responsable américain a ainsi averti mercredi, sous couvert d’anonymat, que Moscou pourrait frapper l’Ukraine avec un missile Orechnik « dans les prochains jours ».En réponse aux bombardements russes quotidiens sur ses infrastructures et ses villes, l’Ukraine a multiplié les attaques contre des sites militaires et énergétiques en Russie, afin de perturber la logistique de l’armée de Moscou qui occupe toujours près de 20 % du territoire ukrainien. Son armée a dit mercredi avoir frappé dans la nuit un terminal pétrolier dans la région russe de Briansk (ouest), provoquant « un incendie massif » dans ce site « activement utilisé pour approvisionner » les troupes russes.Face aux frappes de Kiev, la Russie a tiré le 21 novembre un missile Orechnik contre une ville ukrainienne, un signal d’avertissement aux Occidentaux selon le Kremlin et une escalade des tensions inédites en près de trois ans de conflit à haute intensité. Cette arme inconnue jusque-là peut frapper n’importe où en Europe et pourrait viser la côte ouest américaine selon ses caractéristiques vantées par le président russe, qui a toutefois juré qu’il préviendrait à l’avenir avant de lancer son Orechnik.Sur le terrain, les forces russes ont l’avantage dans l’est de l’Ukraine, avançant vers les villes de Pokrovsk et Kourakhové. Dans la région russe de Koursk, où l’armée de Kiev contrôle des centaines de kilomètres carrés depuis août, les troupes du Kremlin ont dit mercredi avoir repris deux villages. Chaque camp semble vouloir tout faire pour améliorer au maximum sa position sur le champ de bataille, au moment où bruissent des rumeurs sur d’éventuelles négociations de paix en 2025, après l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.
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Publish date : 2024-12-11 18:48:19
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